Depuis toujours, la ravissante Cléone Charteris subjugue les hommes en général et Philippe Jettan, son ami d’enfance, en particulier. Mais Cléone, elle, n’a d’yeux que pour Sir Bancroft, un gentilhomme aussi hardi sur le pré, dit-on, que dans le lit des dames. Econduit par Cléone, Sir Philippe s’exile à Paris et, si son départ affecte la jeune fille, elle n’en montre rien... Six mois plus tard, Philippe réapparaît, précédé d’une flatteuse réputation de Don Juan. Et c’est au tour de Cléone de découvrir les affres de la jalousie...

Déjà publié par Harlequin dans la collection Les Historiques N°419 en octobre 2008.

Commentaires

Betty (le 16/07/2014)
Cote : 2

Le résumé ci-dessus est faux. Voici la véritable intrigue, qui fait de ce court roman une pièce de théâtre à la Marivaux. Cléone Charteris aime Philippe Jettan qui l'aime aussi. Mais elle, comme Maurice Jettan, le père de Philippe, reprochent au jeune homme de rester trop rustique, de n'aimer que les plaisirs de la campagne, d'avoir refusé d'apprendre à devenir un gentleman à Londres, à Paris ou lors du Grand Tour. Tous deux, irrités de ce que Philippe considère que Cléone lui appartient et qu'il n'a rien à faire pour la conquérir, complotent pour le rendre jaloux en utilisant le retour dans leur petite ville d'Henry Bancroft, un homme déplaisant par le ridicule de ses prétentions à l'élégance et qui constitue une sorte de caricature du gentleman. Philippe, qui ne sait ni flatter les femmes ni bien s'habiller, échoue de plus dans un duel contre son rival. Irritée de son comportement et conformément à sa volonté de le transformer en gentleman, Cléone refuse sa demande en mariage et lui demande de se transformer. Philippe part à Londres chez son oncle, qui l'amène rapidement à Paris afin qu'il soit formé au mieux et revienne plus tard à Londres totalement transformé. Philippe devient la coqueluche du monde parisien et une fine lame. Il bat en duel à Paris Henry Bancroft, qui a eu l'indélicatesse de citer le nom de Cléone et qui s'en prétend aimé. Apprenant que Cléone est partie à Londres et est très remarquée, Philippe s'y rend. Sa volonté est de punir son père et son aimée d'avoir voulu le transformer en marionnette mondaine. Il envoie à son père une lettre volontairement déplaisante mais l'arrivée de son père fait se renouer leur lien si puissant. En revanche il mène un jeu dangereux avec Cléone. Celle-ci est jalouse car elle a entendu parler des duels de Philippe à Paris et le soupçonne d'infidélité. De plus à Londres Philippe la traite comme les autres femmes en lui infligeant des compliments artificiels. Elle commence à se reprocher de l'avoir renvoyé autrefois, regrette sa sincérité rustique d'antan, craint qu'il ne l'aime plus et, pour le punir, s'engage dans divers flirts. Tous deux se méprennent sur le comportement de l'autre, dans la grande tradition des comédies, et souffrent car ils ne se croient plus aimés. Les adultes essaient de les aider à comprendre leurs malentendus. Lors d'une soirée, par une série de hasards, Cléone se retrouve revendiquée comme fiancée par deux autres prétendants. Honteuse, d'autant qu'elle avait reproché à Philippe de flirter, elle se résout à en épouser un pour sauver sa réputation mondaine. Philippe convainc les deux hommes de lui céder Cléone, l'un par un duel amical, l'autre par la simple raison. Cléone et lui explicitent leurs malentendus et tombent dans les bras l'un de l'autre. On sent là l'influence de Marivaux : on essaie d'éduquer un homme trop simple mais le résultat trop brillant crée de la souffrance et des malentendus de part et d'autre. De plus le roman, sauf au début, est presque tout entier formé de dialogues. C'est une petite oeuvre charmante et amusante.

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