Agathe

Les trois soeurs Rougeville : Clémentine, Agathe et Zélie, déchues de leur rang d'aristocrates et ruinées, apprennent à survivre à l'époque de la Restauration... et rencontrent leur destin en s'éprenant d'hommes bien différents de leur ancien monde...
Les Rougeville sont une famille noble qui, à la veille de la Révolution, possède un domaine qui lui appartient depuis des siècles. Ils émigrent et château et terres vendus comme biens nationaux ne leur sont pas rendus lorsque, à la Restauration, ils regagnent la France. M. de Rougeville a trois filles. Le premier volet de cette histoire nous a présenté l'aînée, Clémentine. Le second met en scène la sœur cadette, Agathe. Et le lecteur suivra avec passion la lutte de ces deux jolies filles pour oublier la tristesse du passé et reconquérir la place au soleil à laquelle elles jugent avoir droit. Pour Agathe de Rougeville, un monde sans miroirs serait un désert. Et quels miroirs plus flatteurs que les yeux des garçons ? Mais après le temps joli des garçons, vient le temps des hommes. Le jeu change. Plus passionnant, plus périlleux, plus cruel aussi. Pour gagner, la beauté ne suffit pas. Il faut fouiller en soi-même, ajouter à la mise toute son intelligence, toute sa volonté. Parfois, son coeur... Les années obscures de l'émigration ont donné à Agathe une soif ardente de tout ce qui brille. Les joyaux, les fêtes, les honneurs. Elle veut tout : une revanche sur les mauvais jours. Et avec l'insouciance de sa jeunesse, elle s'imagine que vouloir, c'est pouvoir. La chance ? Ca s'apprivoise ! Agathe met tant de grâce à cajoler la sienne que celle-ci place dans ses cartes un presque roi : le duc de Berry, neveu de Louis XVIII. Pour dissimuler cette liaison princière, une façade s'impose. On lui fournit un époux, le comte Vincent de Seurolles, séduisant, spirituel, libertin, énigmatique, bref, tentant en diable ! Agathe se laisse tenter. L'époque est à l'image de ce mariage équivoque. Le Roi y incline tantôt à droite, tantôt à gauche, on trompe, on triche, on conspire. Agathe, un homme à chaque bras, avance. La route est belle. Un fleuve d'or la borde, elle y puise négligemment, le plaisir l'attend aux haltes. L'amour ? Non, surtout pas ! L'amour, c'est bon pour ceux qu'attirent le chagrin, la souffrance, Agathe ne sait qu'être heureuse... Mais à trop le dédaigner, l'amour se venge, brouille les cartes, y glisse un intrus. Ni roi de cœur, ni roi de trèfle. Un révolutionnaire. Et peut-être parce que tout les oppose, idées, goûts, aspirations, peut-être parce qu'il la fuit, Agathe s'attache. Voici venu le temps du malheur, l'heure du choix : d'un côté, son rang, sa foi monarchiste, la fortune, la facilité ; de l'autre, un chemin qui semble ne mener nulle part et vers lequel un sentiment insensé l'emporte...