Consentement mutuel (Marrying McCabe)

La sensation pure, physique, intime d’être une femme, Roma ne l’a jamais éprouvée. Sa position sociale et sa fortune l’ont tenue, bien malgré elle, à l’abri du regard sans équivoque d’un homme qui la désirerait vraiment pour ce qu’elle est et non pour ce que vaut son héritage. La donne change à l’instant où on lui présente Ben McCabe : c’est le flash, le désir brut. Mais aussi la montée de panique : car avec McCabe, pas de liaison possible ; il est désormais son garde du corps ce qui interdit toute relation charnelle… mais oblige aussi à une cohabitation plus intime encore qu’un mariage…
Roma retint son souffle. Son garde du corps venait de lui être présenté et la fixait intensément. Du regard de celui qui connaît intimement les femmes : pas insistant au point de les faire rougir, mais suffisamment appuyé pour les tenir à sa merci. Jusque-là, la position sociale et la fortune de sa famille avaient mis Roma à l'abri de ce genre de regard sans équivoque, fait de séduction pure et de désir brut. Aussi n'était-elle pas du tout préparée au bouleversement intérieur qu'elle éprouvait en cet instant. Soudain, la panique la saisit : comment allait-elle faire pour tenir le choc, nerveusement, jour aprés jour, auprès de cet homme si dérangeant ? Pas question de se quitter, de partir en claquant la porte, ils avaient mutuellement consenti à vivre ensemble vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Alors, Roma, affolée, prit toute la mesure de l'expérience qui l'attendait, une expérience plus intime encore qu'un mariage : deux semaines de garde rapprochée sous le regard brûlant de Ben McCabe...