Chasseurs de primes (Garters and spurs)

Poussés par un même désir de vengeance, un homme et une femme tombent malgré eux dans les bras l’un de l’autre.
- Vous devriez porter plus souvent vos cheveux ainsi dénoués, murmura Fargo.
La seconde d’après, Sarah, qui avait fermé les yeux, sentit les lèvres du cow-boy se poser sur les siennes. Subjuguée, le cœur battant à se rompre, elle se laissa emporter un instant par le ravissement que lui procurait ce baiser. Ils se trouvaient loin de la ville, perdus au milieu de l’immensité désertique. Et alors qu’elle s’offrait ainsi, sans réserve, il lui sembla qu’une boule de feu montait en elle, qui enflait et enflait encore, pareille à ce soleil qui écrasait de sa lumière vive le paysage alentour. Bientôt, ivre de désir, elle sentit les mains de Fargo descendre lentement le long de son dos, la forçant à se presser contre lui. Au contact de tant de force et de virilité, elle vibra de plaisir. Puis, soudain, elle s’écarta. Il ne fallait pas ! Cet homme qui la contemplait à présent avec surprise et convoitise était dangereux. Car il n’espérait qu’une chose : la séduire, la réduite à sa merci pour l’amener à lui livrer une vérité qu’il ne devait pas connaître. Sous aucun prétexte !