The masqueraders
Auteur : Georgette Heyer
Première parution (VO) : 1928
Commentaires
Betty (le 07/06/2014)
Il s'agit d'un roman d'intrigue plus encore que d'un roman sentimental, même si la formation de deux couples occupe plus de place que dans d'autres romans de G. Heyer. Les partenaires des deux futurs couples se rencontrent dès le début du roman mais le déguisement des deux héros principaux retarde pour le lecteur la compréhension du futur appariement. Ce roman est moins drôle que d'autres romans de Heyer mais il le devient de plus en plus au fur et à mesure.
Les deux héros du début sont un frère et une soeur que leur père (un maître de l'intrigue) a contraint à inverser leur sexe en se déguisant afin de rejoindre Londres en toute sécurité, après l'échec de Bonnie Charles (Charles Edouard Stuart, 1720-1788) lors de la bataille de Culloden (1746). Prudence, qui est nettement plus grande que son jeune frère et brune, apparaît sous le nom de Mr Peter Merriot, sa maturité, sa capacité de réflexion la distinguent des autres gentlemen qu'elle sera contrainte de fréquenter dans les clubs. Robin son frère, petit, blond et excellent comédien, bretteur redoutable et très téméraire par ailleurs, joue le rôle de Miss Kate Merriot. Au début du roman, dans une auberge, ils sauvent une riche héritière (Letty Grayson) aux prises avec les ardeurs intempestives de Mr Markham, avec qui elle s'enfuyait par ennui et par simple goût de l'aventure. Anthony Fanshawe, ami du père de Letty, arrive peu après pour sauver la jeune fille et découvre les Merriot et Miss Grayson. A Londres, une amitié unit de plus en plus Prudence et Anthony. Robin tombe amoureux de Letty. Markham cherche à se venger des Merriot. Logés chez une amie de leur père, ils retrouvent un jour leur père qui revendique le nom de Tremaine et son héritage (un comté). Ayant vécu d'expédients dans toute l'Europe et sous différents noms avec leur père, les deux Merriot ne le croient guère. S'ensuit toute une série de conflits, de batailles, de ruses, de contre-ruses, de déclarations amoureuses...
Les trois figures les plus intéressantes sont celles de Prudence, d'Anthony et du père. Prudence, qui aspire à une vie plus calme et aime Anthony, refuse de le mettre en danger et de le déshonorer car en la mariant il épouserait une femme sans nom ou statut social égal au sien. Anthony, très grand, très musclé, très calme mais très vif d'esprit et de décision sous une apparence indolente, n'hésite pas à se lancer dans l'illégalité pour sauver Prudence. Le père des Merriot, quelquefois pénible par ses proclamations orgueilleuses, manipule tout le monde et se révèle effectivement l'héritier des Tremaine. Il est excellent dans les scènes où il dupe, par ses discours, ses ennemis. S'il y a moins de dialogues amusants que dans Frederica par exemple, il y en a de plus en plus et ce roman, après un début un peu lent de roman de cape et d'épée et d'intrigue, devient de plus en plus amusant dans la tradition de Heyer.
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