On n'achète pas l'amour (Male for sale)

Avec un gros soupir, Noelle feuilleta le catalogue de la vente aux enchères. A quoi en était-elle réduite, pour se trouver un cavalier qui veuille bien l’accompagner au mariage de sa sœur ? A acheter un homme ! D’accord, les fonds de cette opération iraient à de bonnes œuvres, et cet «achat» n’était pas très sérieux. Mais tout de même, mieux valait qu’elle remporte un «lot» qui lui convienne. Ce qui n’allait pas de soi. Car l’originalité de cette vente-là consistait à faire monter les enchères à partir des descriptifs du catalogue, et non au jugé du «lot» lui-même qui restait anonyme jusqu’à l’adjudication. Noelle leva les yeux et regarda les hommes «exposés» sur l’estrade, puis les descriptifs, puis de nouveau les hommes... Si elle réussissait à harponner le golden boy en costume trois-pièces, elle était sauvée. Mais, mon Dieu, si par malheur elle manquait de flair et décrochait le voyou dépenaillé qui embrassait la salle de son regard insolent, son apparition au mariage marquerait à jamais d’une pierre noire les annales de la famille...