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Pas si simple de Lucie Castel

Les Romantiques - 12/04/2018

Pas si simple
de Lucie Castel
Harlequin | 22/03/2017 | 288 pages

 

Parce que, dans la vie, rien n’est simple, Scarlett se retrouve coincée par la neige à l’aéroport d’Heathrow avec sa soeur Mélie l’avant-veille de Noël.
Parce que, dans sa vie, tout est compliqué, Scarlett entre par erreur dans les toilettes des hommes et tombe sur William, un Britannique cynique et provocateur dont le flegme et le charme distingué sont ce que la Grande-Bretagne promet de mieux. Les heures d’attente leur permettent de faire plus ample connaissance et William leur propose alors de passer le réveillon dans sa maison, près de Kensington Street, le temps que le trafic reprenne. Une invitation en apparence innocente, mais qui va conduire les deux jeunes femmes au coeur d’un réveillon riche en émotions et en surprises de taille…

 

 

 

 

L’avis de SACROLIYU : CE LIVRE EST UN VRAI PARADOXE MAIS IL EST GÉNIAL !!!
Coincées par une tempête de neige, la veille de Noël, dans un aéroport de Londres, deux soeurs tout droit sorties, de par leurs prénoms, du roman « Autant en emporte le vent », font connaissance avec William.
Ici encore, c’est un récit en « je ». C’est très bien écrit, même si j’aurais largement préféré un vocabulaire plus simple. Je n’aime pas me prendre la tête quand je lis une romance. Pourtant, même à travers ce que j’appellerais des circonvolutions de langage - moi aussi, je sais utiliser des mots savants du dictionnaire, à bon escient je l’espère -, les deux héros m’ont plu d’emblée.

L’auteur semble se donner beaucoup de plaisir avec tous les personnages, hauts en couleur, de ce roman. Et elle en donne également au lecteur. Je les ai tous beaucoup aimés. Un héros nanti d’un frère gay qui n’ose rien dire à sa famille et d’une dite famille pas ordinaire : une grand-mère qui ressemble à une fraise, chanteuse de cabaret et modèle nu dans sa jeunesse ; une mère genre général de division mais qui, sous ses airs revêches, cache une blessure profonde ; un père qu’on pourrait penser muet et absent de ce qui se passe autour de lui et une tante qui n’arrive pas à se sortir d’un chagrin d’amour pour un homme qu’elle n’aime pas.

Et côté Scarlett, l’héroïne, c’est tout aussi folklorique : une petite soeur psycho-sexologue qui ponctue les conversations des uns et des autres de réflexions psycho-sexologiques qui tombent un peu comme des cheveux sur la soupe et une mama italienne, veuve depuis peu qui, comme la définit sa fille, est : « à elle seule une sorte de cinéma de plein air » et qui déplore, à grands cris, de ne pas avoir ses filles avec elle pour le repas de Noël.
Est-ce que les veufs seraient, soudain, devenus plus sexy que les célibataires ? Plus mystérieux, peut-être, mais plus sexy je n’en vois pas la raison. Pourtant, dans ce roman aussi, le héros est veuf. William est un « british » dans toute sa splendeur. Combinés à son côté sexy, intelligent et homme d’affaires accompli, l’élégance et le flegme britanniques ajoutent encore à sa séduction, même si ce fameux flegme britannique peut, parfois, être déroutant pour une française.

Et malgré son veuvage qui, d’après sa grand-mère, serait toujours pour lui une douleur incommensurable, il semble pourtant, dès les premiers moments de leur rencontre pas vraiment banale, beaucoup apprécier Scarlett. Il faut dire qu’elle a tout pour faire rêver, et surtout un côté imprévisible. Moins fantasque que sa soeur, elle ne manque pourtant pas de fantaisie.

C’est un petit bijou d’humour, mais aussi d’humour noir et de dialogues percutants. Un peu comme un jeu de ping-pong. Quiproquos au départ, quiproquos par la suite, l’histoire s’est enlisée dans des chemins tortueux et Scarlett et William ont presque failli en faire les frais. Elle nous entraîne dans les relations complexes entre parents et enfants et, de ce fait, dans un début de relation pas forcément facile entre nos deux héros. Surtout quand une forte attirance sentimentale et sexuelle se noue entre eux. Difficile d’apprendre à se connaître et de s’isoler pour voir où tout cela va les mener, quand ils se trouvent dans un appartement rempli de monde !

En résumé c’est une très belle histoire d’amour mais, une fois encore, dans un contexte de deuil, même s’il est moins lourd que dans la précédente chroniquée. Thème récurrent aux auteurs de romance en ce moment.
Et qui serait super géniale si elle n’était pas écrite un peu comme un précis littéraire. En fait, tout au long de ma lecture, je me suis demandé si l’auteur avait fait un trait d’humour avec son titre et son récit à l’écriture si sophistiquée ? En effet, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué… « Ils font simplement comme si la sélectivité de leur mémoire était la même pour tout le monde… ; … Une envie légère mais grandissante se fait une place entre mes organes… ; … Je n’ai jamais trop réfléchi à l’enfantement… ; … excellente suggestion de sédition !... » Ah ! qu’en termes « peu aisés », ces choses-là sont dites ! Et j’en passe et des meilleures !
Les scènes de sexe sont du même acabit : … « il suit mon cou, en équilibre sur ma clavicule, puis ma poitrine, et je sens ses baisers appuyer, pincer, puis goûter à tous mes reliefs… » A Question sensualité, on a déjà vu mieux. Et pourtant… ! L’amour sous-jacent de William et Scarlett ressort par tous les mots de cette scène d’amour.

Avec Lucie Castel, il n’y a pas de lâcher-prise mais, en même temps, c’est une histoire tellement drôle et si bouleversante qu’elle s’accroche et ne vous lâche plus.
Je regrette quand même qu’elle n’ait pas su donner à son récit et à ses personnages, pour la plupart si sympathiques, la simplicité d’écriture qui sied à la romance. Même si je dois reconnaître que j’ai bien ri et qu’il aurait été dommage de s’en priver. Peut-être aussi qu’il aurait été moins drôle sans ce côté précieux ?
C’est un vrai contraste entre une histoire et des personnages qui sont géniaux et une écriture plutôt alambiquée, mais souvent profonde. Et si cela ne vous dérange pas plus que ça, c’est un livre à ne pas manquer.


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