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Jane Porter - Auteur à l'honneur

Fabiola - 08/01/2018

« J’ai étudié à l’étranger pendant près de quatre années, et l’un des pays que j’ai le plus aimé visiter est, en fait, la France. Lorsque j’ai vécu en Europe, j’ai passé plus d’un mois dans votre pays et je rêve d’y retourner. »
Voici ce que nous avait dit Jane Porter dans le webzine d’octobre 2007. En mai 2018, son souhait se réalisera pour notre plus grande joie.

Jane est un auteur qui, au fil des années, et à sa manière a milité pour la promotion et la reconnaissance de la romance et du roman féminin. Il était donc normal que nous lui consacrions un article, pour vous la présenter en bonne et due forme.

Jane est née en Californie, dans une petite ville nommée Visalia. Jeune, elle se décrivait comme une « lectrice avide avec de grosses lunettes ». Elle passait son temps dans sa chambre, à regarder par la fenêtre et imaginer toutes sortes d’histoires se passant dans des contrées lointaines, avec des chevaliers intrépides et des fins heureuses. Elle a toujours eu envie d’écrire. Elle invente sa première histoire alors qu’elle est encore en maternelle, puis un livre d’images en CE1 avec l’une de ses amies, et son premier Young adult en CM1.

A l’âge de treize ans, trois évènements alimentent encore plus son imagination fertile. Tout d’abord sa première romance, The impetuous duchess (Impétueuse duchesse – J’ai lu 2001) de Barbara Cartland. Ensuite, ses parents amènent toute la famille en Europe pendant un an, où non seulement elle découvre d’autres us et coutumes, mais également son premier Mills & Boon. « J’étais accro pour toujours. Voilà ce que je voulais faire. » De retour chez elle, Jane se découvre une âme de voyageuse, et décide à nouveau de partir. C’est pour cela qu’elle se retrouve à étudier à l’étranger pendant quatre ans. Elle est diplômée de l’université d’UCLA, en études américaines, qui comprennent l’histoire et la littérature américaines.

Jane et la romance, c’est une grande histoire d’amour qui perdure pendant ses années lycée. « Je trouvais ces livres excitants et magiques et comme j’étais une fille plutôt coincée et pas très populaire à l’école, ils furent mes seuls avant-goûts de l’amour avant que j’aille à l’université. » C’est juste avant son entrée à la faculté que Jane se lance dans l’écriture de sa première romance, sur laquelle elle travaille pendant sa première année d’études. Avec un tel parcours, il n’est pas étonnant qu’elle souhaite absolument être publiée chez Mills and Boon. Et on peut dire qu’elle est déterminée, et très, très patiente, puisqu’elle met quinze ans et quinze manuscrits rejetés avant d’atteindre son objectif.

Pendant ce temps, elle travaille parce qu’il faut bien qu’elle gagne sa vie, et occupe un poste dans la vente et le marketing, puis devient directrice d’une ONG. Plus tard, elle obtient également un diplôme en écriture de l’université de San Francisco, ce qu’elle enseigne aux collégiens et lycéens. En 1998, elle remporte le Golden Heart (un prix attribué par les RWA à un manuscrit non publié) de la meilleure romance contemporaine.

Son premier roman est publié en 2001 et s’intitule The Italian groom (Un fiancé à séduire – Harlequin Azur 2017). Il met en scène un héros italien, inspiré par ses années en Europe et son amour pour ce pays. Elle aurait adoré écrire sur un héros français, mais en a été empêchée par son éditeur qui estimait que d’autres auteurs qu’elle étaient plus proches de la culture et de la langue françaises.

Depuis, Jane Porter a écrit plus de 50 livres, dont une vingtaine sont publiés en français chez Harlequin. D’ailleurs, c’est ce mois-ci que parait Un fiancé à séduire, l’occasion de la découvrir pour celles qui ne la connaissent pas encore.

Pendant six ans, Jane écrit exclusivement pour Harlequin. Toutefois, elle change d’éditeur lorsqu’elle décide de se lancer dans la chick lit. « Red Dress Ink a refusé ma première chick-lit, « The frog prince », car ils ne la trouvaient pas assez « pointue ». Ils voulaient que l’héroïne, Holly, soit différente de celle que j’avais imaginée et je n’avais pas envie de la changer. Je pense que nous avons pas mal d’héroïnes assez dures dans la chick-lit. On a besoin de filles plus réelles, auxquelles les lectrices puissent s’identifier. C’est le genre d’héroïnes que je crée… elles ont bon coeur, des défauts, des problèmes, mais méritent leur happy end. »

Avec le recul, il n’est pas étonnant que ce titre n’ait pas trouvé sa place dans cette collection. The frog prince tend plus vers le roman féminin (même si l’héroïne est à la recherche de l’homme parfait) que vers la chick lit. D’ailleurs, aujourd’hui, ce roman est classé en roman féminin sur son site.

L’année suivante, en 2006, Jane publie Flirting with forty, son premier roman féminin officiel, qui est aussi son autobiographie. En effet, alors qu’elle était mariée et mère de deux enfants, son mari la quitte. A tout juste 40 ans, elle doit donc repartir de zéro. Pour se changer les idées, elle part en vacances à Hawaï, seule. C’est là qu’elle rencontre un surfer, plus jeune qu’elle d’une dizaine d’années, dont elle tombe amoureuse et avec qui elle finit par se mettre en couple.

Le roman a été adapté à la télévision sous le même titre, avec Heather Locklear dans le rôle principal. En français, le téléfilm est passé sur TF1 sous le titre Flirt à Hawaï. A titre d’information, dans la vraie vie, en 2011, soit quelques années après leur rencontre, Jane se marie avec son surfer, Ty. Aujourd’hui leur fils a huit ans.

Pour Jane, une fin heureuse pour ses héroïnes est primordiale, c’est pour cela qu’il y aura toujours une histoire d’amour et une belle fin, même dans ses romans féminins. Aujourd’hui elle oscille entre romance contemporaine et roman féminin. D’ailleurs, ce mois-ci elle publie deux romances en VO : une romance de Noël, Miracle on Chance Avenue, disponible en e-book chez Tule publishing, sa propre maison d’édition, et His merciless marriage bargain chez Harlequin.

Concernant Tule Publishing, c’est un peu par hasard et sans vraiment savoir où cela allait la mener que Jane se lance dans l’édition. « Il y a trois ans, j’occupais une place solide dans l’édition “traditionnelle” lorsque j’ai commencé à m’inquiéter pour mes camarades et collègues auteurs. Fin 2012 / début 2013 j’ai pris conscience que je n’étais pas le seul auteur que les changements dans l’industrie exténuaient, ni la seule blessée par les discours des maisons d’édition, qui expliquaient que les ventes baissaient parce que “les auteurs n’écrivaient pas de livres assez bons” ou n’écrivaient pas les livres qu’il fallait... On ne disait pas la vérité aux auteurs. Ce n’était pas les auteurs qui créaient les problèmes dans l’industrie, c’était l’économie. Lors de la récession économique de 2008-2009, tous les secteurs ont ressenti les effets, et cela a eu comme résultat la fermeture d’une des plus grosses chaînes de librairies des États Unis, et la réduction des effectifs de l’autre. Les tirages papiers ont diminué. Les livres électroniques avaient le vent en poupe. Amazon changeait les règles du jeu. L’industrie tout entière tremblait et évoluait, mais ce n’était pas la faute des auteurs. J’étais frustrée de voir que des femmes intelligentes et créatives, qui avaient eu leur part de succès, étaient maltraitées, et j’ai contacté trois de mes amies les plus proches dans le monde de l’édition, CJ Carmichael, Lilian Darcy et Megan Crane, pour leur demander si elles voulaient travailler avec moi sur un projet très particulier, quelque chose d’amusant et d’innovant, qui nous permettrait d’avancer ensemble et de profiter justement de notre intelligence, de notre créativité et de nos succès et alors... Ce fut la naissance de Tule Publishing. Montana Born, la première collection de Tule, a démarré en septembre 2013 avec la série Copper Mountain Rodeo, suivie de la collection Holiday en 2014, où était publié un livre de Kelly Hunter. Depuis deux ans, Tule s’est agrandi et propose à présent quatre collections, toujours dans le but de publier des histoires merveilleuses d’auteurs talentueux, et de ravir les lecteurs, tout en laissant libre cours aux désirs de créativité, de liberté et de succès commercial des auteurs. Voilà comment et pourquoi Tule Publishing est né, mais aujourd’hui, deux ans plus tard, je me suis retirée quelque peu. Je laisse la gestion quotidienne à l’équipe Tule. Je les rencontre toutes les semaines et on fait le point au quotidien lorsqu’un grand projet est en cours, mais j’ai confié les rênes à trois professionnels de l’édition incroyablement compétents, et ils n’ont pas besoin que je gêne le bon déroulement des opérations.»

Évidemment, Jane n’avait pas prévu que cela marcherait aussi bien. Et pourtant à l’heure actuelle Tule Publishing publie plus d’une centaine d’auteurs de romance contemporaine, dont la majorité viennent de la romance traditionnelle, telles que Katherine Garbera, Julia Justiss, Yvonne Lindsay. L’un des romans de Teri Wilson, The art of us, est également publié chez Tule Publishing.

Jane aime beaucoup écrire sur les millionnaires européens, les cowboys et les cheiks. Côté lecture, elle adore la romance historique (Mary Balogh, Lisa Kleypas…) et paranormale (Christine Feehan, Kresley Cole et JR Ward). Toutefois, elle évite aussi bien la romance contemporaine (à part quelques auteurs tels que Caitlin Crews ou Susan Elizabeth Phillips) que le roman féminin, puisque c’est ce qu’elle écrit et elle ne souhaite pas être influencée par le style et les textes des autres auteurs.

Jane a également participé au documentaire Love between the covers (que nous avons diffusé lors du premier Festival du Roman Féminin) où elle raconte une anecdote lors d’un évènement à Denver, où une de ses fans dont le vol avait été annulé à cause des conditions météo s’est fait conduire par son mari pendant cinq heures pour venir la voir. La réaction des fans face à leurs auteurs préférés est une joie pour elle, Jane pouvant se comporter de la même manière lorsqu’elle rencontre un auteur qu’elle adore. Pour elle, les lectrices sont importantes, ce qui compte c’est d’écrire ce qu’elles aiment.

Pour finir cet article, on laisse la parole à Jane : « J’écris de la romance, ainsi que des romans féminins, et j’écris dans les deux genres parce que les histoires comptent, les femmes et les familles comptent et l’amour compte par dessus tout. J’aime les héros très forts, car j’ai grandi dans ma famille avec des femmes possédant beaucoup de force de caractère. Même aujourd’hui, je vois avec étonnement que certains hommes ne comprennent pas à quel point je veux réussir, que j’ai de l’ambition, que je suis prête à travailler dur. »

 

Fabiola

Sources :
http://janeporter.com/

http://www.lesromantiques.com/Webzine/Webzineoctobre2007.pdf

http://janeporter.com/janeblog/2015/09/september-qa-with-jane/

http://tulepublishing.com/authors/

 

La page de l'auteur http://www.lesromantiques.com/?u=2252/Jane-Porter

 

GROS PLAN

La captive rebelle
(The Sheikh’s disobedient bride)
Jane Porter
Harlequin - Ispahan | 01/11/2016 | 160 pages

Vous m’appartenez... Tally doit se pincer pour s’assurer qu’elle ne rêve pas. D’ailleurs, n’est-elle pas en train de rêver tout ce qui lui arrive depuis que, s’étant aventurée dans ce petit village au coeur du désert afin d’y prendre des photos, elle a été enlevée par des rebelles menés par le cheikh Tair ? Tally frissonne sous le regard sombre et brûlant de cet homme rude, habitué à être obéi sans discussion, qui vit dans un univers aux antipodes du sien et qui représente tout le contraire de ce qu’elle apprécie d’ordinaire chez un homme. Pourtant, malgré elle, Tally sent un désir irraisonné s’emparer d’elle, un désir auquel Tair semble répondre avec la même intensité. Et si le cheikh du désert était un homme très différent de ce qu’il laisse paraître ?

L’avis de Bib : Initialement traduit en français pour la première fois en 2007, ce roman a été réédité dans la (très) jolie collection Ispahan de l’éditeur Harlequin en 2016. En presque dix ans, il n’a pas pris une ride ! Il fait partie de la famille des romances de Cheikh, ces romances contemporaines qui se déroulent dans le monde oriental. Les Cheikhs, ce sont un peu les Highlanders du désert, ces brutes épaisses (en apparence), autoritaires et possessives, dont le comportement s’adoucit une fois seul avec leur favorite. Favorite qui, d’ailleurs, ne se laisse aucunement malmener : caractérielle, courageuse et intelligente, elle est prête à tout pour faire respecter son opinion et protéger ses intérêts.
Jane Porter nous propose des personnages de cette trempe dans « La captive rebelle », avec Tally, jeune photographe américaine curieuse de tout, qui sera détournée de son itinéraire lors de son voyage en Afrique du nord pour se retrouver ligotée (enfin presque) au fin fond du désert du Sahara par le Cheikh Tair et sa troupe. En guerre contre les tribus voisines, ils soupçonnent Tally de pactiser avec les rebelles. Une chose en entraînant une autre, elle va assister le quotidien de cette joyeuse troupe et ainsi s’enliser dans leurs secrets, au point de ne plus pouvoir s’en dépêtrer.
D’ailleurs, le verdict tombe  : elle en sait trop sur eux pour espérer être libérée. Intrépide, elle ne se laisse pas faire une seconde, elle tente alors de négocier, de s’échapper, de tuer son ravisseur... Des tentatives qui à chaque fois la rapprochent un peu plus de lui, et rapidement un doute s’impose : a-t-elle encore envie d’être libérée ? Il faut dire qu’elle n’est pas complètement insensible au charme de Tair. Cet homme taiseux, arrogant et plein de suffisance la fait complètement tourner en bourrique. Ils ne dialoguent pas tous les deux, sont perpétuellement en joute verbale avec un bonus à celui qui aura le dernier mot, ainsi s’installe entre eux une drôle de complicité. Complicité qui sera malmenée par un bon nombre de rebondissements et de retournements de situation.
En 142 pages, il s’en passe des choses, certaines sont précipitées, d’autres non ! Le rythme reste tout de même assez fluide pour nous permettre d’apprécier l’histoire et ses intrigues. J’ai passé un chouette moment avec les personnages. Évidemment, certaines répliques ont titillé mon esprit féministe, mais j’ai surtout beaucoup ri de leurs prises de bec !


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