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Ching Shih - Scandaleuse

Rinou - 02/12/2017

Terreur de la Chine du Sud (1784 – 1844), elle a commandé l’une des flottes de pirates les plus puissantes de l’histoire.

On sait peu de choses sur l’enfance de Shih Yang, à part qu’elle est probablement née en 1775 dans la province chinoise de Guandgong. En 1801, à l’âge de vingtsix ans, alors qu’elle travaillait comme prostituée dans une maison close de Canton, elle fut remarquée par un pirate, Cheng I, qui exigea de l’épouser. Elle accepta, mais d’après la légende posa d’abord comme condition de participer à la gestion des opérations et au partage du butin.

Pirate renommé, Cheng I descendait d’une longue lignée de brigands des mers. Fort de sa renommée et de sa puissance militaire, il avait réuni une flotte de 400 navires pirates, connue sous le nom de « flotte du drapeau rouge », et exterminé tous ses concurrents sur le littoral de Chine méridionale. Avec Ching Shih (nom qui signifie « veuve de Cheng »), ils adoptèrent un fils nommé Chang Poa.

Cheng I mourut en 1807, certains disant qu’il avait été emporté par la mer au cours d’une tempête, d’autres qu’il avait été assassiné au Vietnam. S’assurant le contrôle de la coalition pirate, Ching Shih choisit son fils adoptif, Chang Poa, pour l’assister dans la gestion de la flotte du drapeau rouge. En quelques semaines, les deux devinrent amants et finirent par se marier.

Ching Shih établit un code strict pour « ses » pirates, et le violer pouvait être sévèrement puni : la désobéissance, le vol dans les villages amis, le vol de butin, étaient passibles de mort immédiate. Si l’un des marins avait des relations, même consenties, avec une prisonnière, il était décapité et la prisonnière jetée à la mer avec des poids aux pieds. Le code prévoyait d’autres punitions pour les fautes moins graves, comme la flagellation, les fers, ou l’isolement. On coupait aussi une oreille aux déserteurs, et ceux qui tentaient de se rebeller étaient exécutés pour l’exemple.

Malgré cette sévérité, Richard Glasspoole, employé de la Compagnie des Indes orientales qui fut prisonnier sur un des navires pirates en 1809, écrivit que le code « suscitait une force intrépide dans l’attaque, désespérée dans la défense, et inflexible même lorsqu’ils étaient surpassés en nombre. »

Des villages côtiers entiers passèrent sous le contrôle de la capitaine pirate, et alimentaient la flotte de Ching Shih en échange de sa protection. Bien sûr, refuser l’alliance était synonyme d’attaque et de mort probable. Les navires marchands naviguant dans cette zone devaient payer des taxes pour échapper à l’attaque, en échange de quoi ils étaient protégés des autres pirates. C’est à cette époque qu’elle reçut le surnom de Terreur de la Chine du Sud, vraisemblablement donné par les Britanniques.

En 1808, l’empereur de Chine lança ses propres navires contre ceux des pirates. Au lieu de se rendre, Ching Shih décida d’attaquer la flotte impériale, l’attirant dans un piège et remportant 60 navires supplémentaires. On raconte même que ses hommes nagèrent jusqu’aux navires ennemis pour les aborder par surprise. Selon certains témoignages, l’amiral qui commandait la flotte chinoise ne supporta pas le déshonneur de la défaite et mit fin à ses jours.

Quelques temps plus tard, O-po-tae, un pirate ennemi, parvint à faire battre en retraite Ching Shih au cours d’une bataille. Inquiet qu’elle veuille se venger, il obtint de l’empereur une amnistie pour lui-même et ses hommes. La flotte impériale Shih, avec l’aide des portugais. En 1810, une trêve fut signée entre Ching Shih et l’empereur, et elle obtint l’amnistie pour elle et ses hommes à condition qu’ils abandonnent la piraterie.

Grâce au butin qu’elle avait amassé, Ching Shih ouvrit une maison de jeux et de prostitution à Guangzhou. Il semblerait que Chang Pao ait pris quant à lui les commandes d’une partie de la flotte impériale. Ching Shih mourut en 1844, à l’âge de soixante-neuf ans.

Pour l’anecdote, Ching Shih fait partie des neufs seigneurs pirates qui apparaissent dans Pirates des Caraïbes : Jusqu’au bout du monde.

 

Rinou

 

Sources :

https://histoireparlesfemmes.com/2014/06/10/ching-shih-la-terreur-de-la-chine-du-sud/

https://www.lesalondesdames.paris/articles/ching-shih-la-femme-pirate


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