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Marie Vareille - Auteur à l'honneur

Ruby - 24/09/2017

Ma vie, mon ex et autres calamités (City Editions 2014) a été un vrai coup de coeur pour moi, et depuis je ne rate aucune des publications de Marie Vareille. C’est un auteur qui a plusieurs cordes à son arc, et nous voulions la mettre à l’honneur dans ce numéro anniversaire.

Marie est française. Elle est née le 27 février 1985 à Montbard, en Côte d’Or. Elle a toujours adoré lire et se souvient encore aujourd’hui de ses années de primaire, et du premier livre qui l’a marquée à cette période et lui a donné envie de continuer à lire : « Il s’agissait d’un petit roman de la collection Rouge et Or qui s’appelait “Marquise en sabots”. L’histoire d’une adolescente qui découvre qu’elle a été adoptée quand son père biologique, issu de la haute noblesse, décide de la récupérer alors qu’elle a grandi parmi les gens du peuple. Elle se retrouve marquise alors qu’elle a été élevée comme une paysanne, forcément, ça va déclencher quelques problèmes… Il n’est même plus édité aujourd’hui, mais je l’ai lu une trentaine de fois et je le garde précieusement, car il est longtemps resté mon livre préféré. »

Après des études de commerce, elle obtient un diplôme en management de l’ESCP-Europe et de l’université de Cornell aux Etats-Unis, puis commence à travailler dans le marketing en faisant de la communication web pour des start-ups.

Marie a toujours eu des histoires dans la tête. Dès l’âge de sept ou huit ans, elle invente des petits textes, des poèmes… mais tout cela restera sagement dans un tiroir. C’est à vingt-trois ans qu’elle décide vraiment de se lancer dans l’écriture dans le but d’être publiée. « À partir du moment où j’ai décidé d’écrire un roman en entier (par opposition aux notes, nouvelles, poèmes, morceaux de textes que j’écrivais depuis très longtemps), j’ai eu envie qu’il soit publié. Pas forcément pour que d’autres le lisent d’ailleurs, car ça me terrorisait qu’on puisse lire ce que j’avais écrit, mais plus parce que j’avais besoin d’être rassurée sur le fait que j’avais une légitimité à écrire. Être publiée me semblait le moyen d’y arriver. »

Elle termine son premier manuscrit, qu’elle envoie chez plusieurs éditeurs. Tous le refuseront. Cependant Marie est déterminée et ne se laisse pas abattre par ces refus. Elle se lance dans l’écriture de son second roman, qui lui prendra un an étant donné qu’elle a également un travail à temps plein à côté. Dans l’attente d’une réponse d’une maison d’édition, Marie décide de créer un blog (Marie lit en pyjama, anciennement Fan de chick lit), autant pour parler de ses lectures que commencer à se faire connaître. A ce moment-là elle envisage d’autopublier son livre. Mais ce ne sera pas nécessaire puisque Ma vie, mon ex et autres calamités est accepté par City Editions.

Le roman connaît un succès tel qu’il a été acheté pour une adaptation cinéma. Mais c’est le genre de projet qui met longtemps à se concrétiser et cela avance tout doucement. En tout cas, pour le moment le scénario a été écrit et validé. Quant à son premier manuscrit, « il est toujours sur un disque dur chez moi, j’en ai aussi une version imprimée. Ce n’est pas par choix que je ne l’ai pas publié à l’époque, mais tout ce qui était auto-publication n’existait quasiment pas, ou en tout cas n’était pas encore très connu, et du coup j’avais laissé tomber. »

Pourquoi j’ai adoré Ma vie, mon ex et autres calamités ? Marie Vareille a mis en scène un personnage féminin que j’ai adoré, à qui la vie ne fait pas de cadeaux au moment où commence le roman, qui a du mal à remonter la pente mais essaie de garder son optimisme malgré tout. Et même si ce titre n’est pas une romance, Marie nous propose une très belle fin pour cette héroïne. Le même phénomène s’est produit avec ses deux autres comédies romantiques, à savoir un personnage féminin que les lecteurs ne peuvent pas oublier, avec ses défauts et ses qualités, ses forces et ses faiblesses. C’est un personnage qui évolue également, au contact des autres, mais aussi par ses actions, et surtout par ses erreurs. Et lorsqu’on referme le livre, on est satisfait des décisions qu’elle finit par prendre. C’est ce qui fait la force des romans de Marie Vareille.

 

Comment les travaille-t-elle ?
« Je travaille tous les personnages à peu près avec les mêmes méthodes, mais je passe beaucoup plus de temps à approfondir mes héroïnes. J’essaie de les connaitre vraiment personnellement avant de commencer à écrire, de manière à ce qu’elles soient crédibles et qu’elles aient toutes une personnalité différente. Je détesterais écrire un roman avec une héroïne qui a une personnalité qui ressemble trop à celle d’un de mes romans précédents. Je ne sais pas toujours comment elles vont évoluer en général, elles finissent souvent par me surprendre. En revanche, je sais qu’elles ont toujours un problème au départ. Dans “Ma vie, mon ex et autres calamités”, Juliette est une trouillarde, elle n’a jamais pris de risques, n’est jamais sortie de chez elle, elle a peur de tout. Dans “Je peux très bien me passer de toi”, Chloé enchaîne les histoires sans lendemain pour oublier son coeur brisé, mais elle n’est pas heureuse, dans “Là où tu iras j’irai”, Isabelle refuse de grandir et se comporte à trente-deux ans comme si elle en avait dix-sept. Le but du roman est qu’elles affrontent chacune leur problème, qu’elles soient confrontées à la situation la pire pour elles, de manière à ce qu’elles puissent évoluer, mais je ne sais pas toujours au départ ce qu’elles vont apprendre de l’aventure dans laquelle je les projette. »

A l’heure actuelle Marie a quatre titres à son actif, et Je ne peux pas me passer de toi, publié chez Charleston, a été traduit en allemand. Elle n’est donc pas un auteur très prolifique. Marie nous explique qu’un roman lui demande neuf mois de travail : « Deux mois pour préparer, faire des recherches, réfléchir aux personnages, à la structure etc. quatre mois environ pour écrire le premier jet et 2-3 mois pour retravailler ensuite avec idéalement une pause d’un mois après le premier jet sans y toucher pour s’en détacher un peu et pouvoir le relire avec un regard neuf. Mais tout dépend de ce que je fais à côté… Au printemps, j’ai beaucoup de salons, donc j’écris moins. Idem quand un livre sort et qu’il faut accorder du temps à la promotion… »

Marie écrit des romans contemporains, et s’il y a bien un genre dans lequel ses fans ne l’attendaient pas, c’est celui de la fantasy en Young adult. Et pourtant elle offre Elia, la passeuse d’âme au public en mai 2016. « J’avais envie de raconter cette histoire et j’étais dans ma période de lectures YA, du coup j’ai foncé sans trop réfléchir au genre, mais plutôt à l’histoire et aux personnages ! », explique-t-elle au blog Colibris. « L’univers est ce qui m’a donné le plus de fil à retordre dans Elia. Jusqu’ici je n’avais écrit que des romans contemporains et je n’avais jamais imaginé que ce serait aussi complexe de créer un univers imaginaire, et pourtant j’ai adoré l’exercice. C’est bête, mais dans un roman contemporain, c’est facile de rendre une scène visuelle, qu’on la situe dans une soirée, un café, à un cours de gym ou dans un supermarché, le lecteur visualise tout de suite l’environnement car ce sont des endroits qui font partie de son quotidien. Dans un nouvel univers, il faut tout réinventer, depuis les vêtements jusqu’aux matériaux de construction, en passant par la nourriture, les cours enseignés à l’école, les moyens de transport, de communication, la monnaie, les lois etc. Pour tous les éléments je suis partie de la réalité. Au début la Cité du Palatium c’était New York, avec son parc entouré de gratte-ciels et le réservoir qui rappelle celui de Central Park. Je suis tombée par hasard un jour sur un article concernant Derinkuyu, une ancienne ville souterraine en Turquie, où des communautés entières vivaient au 4e ou 5e siècle, ils expliquaient comment ils creusaient des puits pour que l’air soit respirable etc., j’ai trouvé ça fascinant et ça a donné le Dédale, la ville souterraine où vivent les Nosobas. Bref, j’ai glané des choses à droite à gauche dans la réalité, et après c’est comme dérouler un fil, on peut s’éloigner de la réalité et inventer des choses. » En tout cas le titre a été très bien reçu et a remporté plusieurs prix, dont celui du Meilleur roman jeunesse Le parisien 2016. Les lectrices le comparent même à Hunger Games ou encore Divergente. Espérons juste que ça se termine mieux que ce dernier. LOL Le deuxième tome devrait paraître en janvier 2018, et Marie a commencé l’écriture du troisième et dernier tome.

Elle s’est également associée à des auteurs de comédie romantique et de chick lit pour l’écriture d’un recueil, Let it snow, paru en novembre 2016.
Elle explique au blog A livre ouvert comment elles ont eu cette idée : « C’est Tonie Behar qui est à l’origine du collectif Team Romcom. Elle avait d’abord contacté Marianne Levy et moi, en début d’année, pour discuter écriture, et de fil en aiguille trois autres auteurs (Adèle Bréau, Sophie Henrionnet et Isabelle Alexis) ont rejoint le club et nous avons créé ensemble le site comedieromantique.com. Pour ce qui est du recueil de nouvelles Let it snow, je ne sais plus qui en a eu l’idée, ou comment c’est arrivé dans la conversation. On avait toutes écrit une nouvelle dans ELLE l’été dernier, sur le thème de la rencontre estivale, et l’exercice nous avait amusées. On s’est dit : pourquoi ne pas refaire ça pour Noël, sous forme d’un recueil cette fois. Tout est allé assez vite, je crois qu’on a commencé à en parler en septembre et Let it snow est sorti mi-novembre. » Un second recueil de la même équipe va être publié chez Charleston en octobre 2017, sous le titre Y’aura-t-il trop de neige à Noël ?

Aujourd’hui, Marie continue à « faire des petites choses » en freelance et des interventions dans les écoles, mais en-dehors de ça elle est écrivain à plein temps. Elle aime lire, évidemment, et aussi aller au cinéma. « En fait, j’aime qu’on me raconte des histoires, quel que soit le format (séries, films, livres…). » Côté physique, elle court plusieurs fois par semaine.

 

Son livre préféré ?
Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell. « J’ai conscience que Rhett Butler n’est pas un héros politiquement correct aujourd’hui (trop macho, trop âgé pour Scarlett, alcoolique etc.), mais qu’est-ce que j’ai pu fantasmer sur lui !! Et puis, c’est une histoire d’amour magnifique et Scarlett est une héroïne hors du commun, forte, égoïste, vaniteuse et malgré cela terriblement attachante. Je n’aime pas les héroïnes passives, sans personnalité, qui attendent qu’un homme vienne les sauver et Scarlett est tout le contraire de cela. »

 

Marie Vareille donne aussi des conseils d’écriture sur son site.
« En France, on pense qu’on ne peut pas apprendre à écrire. Pour faire du piano, il faut faire des gammes et du solfège, pour peindre on apprend des techniques de dessin, mais pour écrire, non, pas de règles, ni de méthodes. Il suffit d’attendre que l’inspiration descende des nuages sur sa licorne argentée, bref, c’est magique… et c’est surtout n’importe quoi. ».

Elle va également publier un ouvrage sur le sujet qui sortira en septembre 2017, intitulé Ecrire un roman. Ainsi que vous pouvez le constater, Marie a plusieurs cordes à son arc, et de là se pose la question de savoir comment elle arrive à tout gérer

« J’ai toujours été bosseuse, j’aime travailler et tout ce que je fais me passionne, donc ce n’est pas très difficile pour moi d’enchaîner les grosses journées. Je ne commence jamais à travailler après 8h, je m’arrête rarement avant 19-20h. Malgré tout, je n’arrive pas toujours à tout concilier ou à tout prévoir : les romans, les salons, la promo, un blog, un site, les réseaux sociaux à gérer… Je suis souvent en retard et tout le temps en train de redéfinir mes priorités. Je suis une grande enthousiaste, il m’arrive de me lancer à fond dans un nouveau projet alors que j’ai des manuscrits ou des nouvelles à rendre, et après c’est la catastrophe… Par exemple, je viens de lancer une chaîne Youtube : Marie lit en pyjama, alors que j’ai une fin d’année très chargée ! Je n’ai pas fini de me coucher tard… Après, j’ai appris à relativiser les retards : mieux vaut rendre un manuscrit avec quelques semaines (ok, quelques mois… ;-) de retard que de rendre un roman bâclé. L’essentiel, c’est que j’écrive au minimum trois heures par jour du lundi au vendredi. Cette rigueur-là, je me l’impose, parce que si je n’écris pas pendant plusieurs jours, je suis très malheureuse. En dehors de ça, c’est le bazar, mais j’ai fini par accepter que c’était comme ça et que je ne changerai pas ! »

 

J’espère que cet article vous aura donné envie de découvrir l’auteur, et si vous ne la connaissez pas encore, foncez !


Fabiola

 

Sources :


https://marievareille.com/
http://blog.collibris-app.com/interview-dauteur-rencontre-avec-marie-vareille/
https://alivreouvert.net/2015/01/18/interview-de-marie-variole-la-chick-lit-francaise-prend-son-envol/
https://alivreouvert.net/2016/12/09/interview-de-marie-vareille/

La page de l'auteur : http://www.lesromantiques.com/?u=3142/Marie-Vareille

 

 

Là où tu iras j’irai (Mazarine - 15/03/2017)

Isabelle a trente-deux ans, un chihuahua nain prénommé Woody-Allen et une carrière d’actrice comparable à celle du Titanic : prometteuse en théorie, catastrophique en pratique. Le jour où elle refuse la demande en mariage de l’homme qu’elle aime, sous prétexte qu’elle ne veut pas d’enfant, elle se retrouve à la rue, avec pour toute fortune vingt-quatre euros sur son compte en banque. Elle est alors forcée d’accepter le seul travail qu’on lui propose : utiliser ses talents de comédienne pour séduire Jan Kozlowski, un jeune veuf sur le point de se remarier. La voilà donc partie en Italie, dans la maison de vacances de la richissime et déjantée famille Kozlowski. Seule ombre aux deux semaines de dolce vita qui se profilent : pour exécuter en toute discrétion sa mission « séduction », Isabelle devra jouer le rôle de l’irréprochable nanny anglaise de Nicolas, huit ans, qui n’a pas prononcé un seul mot depuis la mort de sa mère cinq ans plus tôt. Isabelle est bien loin d’imaginer à quel point cette rencontre improbable avec ce petit garçon blessé par la vie va bouleverser sa vision du monde.

 

Mon avis : J’ai adoré cette histoire. Comme d’habitude, l’auteur a une plume dynamique, fluide et entraînante, ce qui fait qu’une fois commencé, on n’a plus envie de lâcher le livre. Une nouveauté toutefois : on a le point de vue de plusieurs personnages, mais Isabelle reste le personnage principal. Au début on se pose des questions sur les décisions qu’elle prend, et au fur et à mesure on comprend et on a de la peine pour elle. Malgré tout le livre reste bourré d’humour, ce qui est la marque de fabrique de Marie Vareille, et on passe un excellent moment avec ce roman. De plus, on a droit à un gros retournement de situation auquel je ne m’attendais pas du tout. Et pour bien faire les choses, il y a à nouveau une belle fin pour l’héroïne. Bref, j’adore et je conseille.

 


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