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Emilie Collins - Mois de la Romance 2017

Les Romantiques - 21/08/2017

Le pouvoir de la romance

La romance est une chose universelle, que tout homme ou toute femme va croiser dans sa vie au moins une fois. Elle fait partie de notre humanité au même titre que respirer ou manger. Au-delà de nos multiples différences, de nos cultures, de nos langages, de nos goûts, et de nos âges, la romance est donc un point commun, une passerelle qui nous unit. Dans ce monde fracturé qui est aujourd’hui le nôtre, je trouve cela d’une force inouïe.

Ecrire de la romance, c’est pour moi exprimer la foi que l’amour saura trouver des chemins pour renverser les obstacles, que ce soit des préjugés entre deux mondes qui se méconnaissent ou des blessures qui ont laissé des traces indélébiles. C’est aussi croire que nous ne sommes pas seuls à porter la charge de notre vie et de sa réalisation. Qu’il existe quelqu’un, quelque part, qui peut nous aider à mettre en valeur ce qu’il y a de meilleur en nous pour nous accomplir pleinement. Plus je lis de la romance, et plus c’est le sentiment que j’ai : la rencontre est souvent un acte qui répare des blessures anciennes, ou qui permet de retrouver son chemin lorsque l’on s’est égaré. Et c’est un cadeau mutuel que s’offrent les deux partenaires. C’est même ce partage qui donne toute sa valeur à la rencontre.

Le pouvoir de la romance est à mes yeux cette force qu’elle nous apporte, cet élan de foi qui va nous porter et nous donner la force de continuer à croire lorsque nous sommes dans la peine, d’espérer quand la vie nous fait attendre. Elle nous permet de garder cet optimisme indispensable pour partir à la chasse au bonheur. Et lorsque l’on a la chance merveilleuse de vivre cet amour, elle vient nous rappeler à quel point il est précieux, les épreuves qu’il a parfois fallu surmonter pour y accéder. Elle permet de garder vivante la conscience aigüe de la valeur de ce que nous vivons.

Et puis la romance fait vibrer, espérer, compatir, se mettre en colère ou mieux comprendre l’autre. Et toutes ces émotions viennent enrichir les liens que nous tissons avec les êtres qui nous entourent et que nous aimons. Pour moi, le pouvoir de la Romance, c’est de renouveler sans cesse notre façon de nous accorder aux autres et de nous donner à voir à quel point chaque être humain est fragile, unique et magnifique.

 

Emilie Collins recommande

Mikky Sophie - Sur ton chemin
Les personnages de Sophie sont attachants et terriblement humains. Elle les crée avec une sensibilité à fleur de plume qui m’entraîne dans son monde. Je vis les évènements à leurs côtés, avec eux. Je ne peux que saluer la vérité psychologique des êtres qu’elle décrit, et la poésie qu’elle mêle à l’histoire. Beaucoup de réflexion aussi sur le monde tel qu’il est, et ce que chacun veut en prendre ou en rejeter, un domaine où je me retrouve. Allez vite la lire, vous ne lâcherez pas votre livre avant le point final… et à regret !

Julie Huleux - La panthère noire
Julie est une femme formidable, pétillante et sensible. J’adore la touche de féminisme assumé de ses personnages féminins, la virilité de ses personnages masculins qui sont séduits par cette «force douce». Sa plume très sensuelle ouvre un chemin où chacune peut être à la fois sexy, fragile, séduisante et forte. L’essence même de la femme, donc !

Céline Mancelloni – Bad romance
Ah, l’écriture de Céline, un pur bonheur !! Je me sens dans ses histoires comme un poisson dans l’eau. J’aime ses personnages cabossés mais droits dans leurs bottes, son style vivant et ses histoires riches. Ses personnages secondaires sont aussi très attachants. En fait on a l’impression d’entrer littéralement dans son univers, et j’étais dégoutée d’en être expulsée par le point final !

Scarlett Cole – Broken
J’avais beaucoup aimé Strong, j’ai adoré Broken. Cujo et Drea m’ont séduite par leur profondeur et leur humanité. Et la qualité de la plume de Scarlett n’est plus à découvrir, tout le monde la connaît maintenant !

 

Les questions


1- Parlez-nous d’un moment où vous avez pris conscience du Pouvoir de la Romance.

Je me fourvoyais dans une vie qui n’était plus la mienne, où je n’avais plus de place pour exister, et où j’agissais à l’envers de mes convictions. Sauf que je n’en avais absolument pas conscience, tellement j’avais la «tête dans le guidon». C’est à ce moment que j’ai commencé à écrire L’autre chemin. Cette romance, ma première, comporte des faiblesses dont j’ai pris conscience avec l’expérience. Mais elle est celle qui m’a sauvée. Elle m’a ouvert les yeux sur ce que je faisais de ma vie, et sur les blessures que je m’infligeais en ignorant ainsi ce que j’étais. Alors j’ai une tendresse infinie pour cette histoire, car elle m’a pour ainsi dire permis de renaître. A partir de ce moment-là, j’ai recommencé à croire en moi, en mes valeurs, et en mes rêves. Et j’ai changé ce qui me faisait du mal. Depuis ma vie n’est pas devenue parfaite, mais elle se construit en fonction de ce que je suis, et de ce que je veux être. C’est le plus beau cadeau que je pouvais me faire. Le plus grand trésor que la romance pouvait m’offrir : oser essayer d’être heureuse.

2- Parlez-nous d’un objet qui évoque des souvenirs puissants pour vous.

C’est un petit ours en gypse Picasso qui tient dans ma paume. Le jour où il m’a été offert, il a concrétisé un lien très fort qui s’était noué au-delà de l’improbable et de l’impossible. Il est la preuve même de cet amour qui existe parce qu’il est le seul choix possible, la seule réponse qui donne un sens à la vie. C’est l’homme que j’aime qui l’a déposé au creux de mes mains. Il me suit partout, dans une poche de mon sac à main, et je le sors régulièrement pour le simple plaisir de le tenir, de lui donner ma chaleur, de le sentir (un peu comme pour mon chéri donc ^^). Il veille sur moi, et bien sûr sur tous ceux que j’aime, puisque ma vie ne peut s’accomplir que si mes proches vont bien.

3- Parlez-nous d’un mot qui a beaucoup de pouvoir à vos yeux.

«Pardon». C’est un mot essentiel à mes yeux. Nous faisons tous des erreurs, des maladresses qui blessent. Savoir dire pardon est pour moi une preuve de force. De la capacité à se remettre en question pour reconnaître ses erreurs sans se sentir fragilisé. Dire pardon n’efface pas la blessure, mais cela veut dire que la personne a eu assez d’empathie pour considérer la situation d’un autre point de vue et reconnaître la douleur qui a été causée. Et quand nous souffrons, nous avons tous besoin que cette douleur soit reconnue, légitimée. C’est le premier pas de la guérison. Et aussi l’espoir que cette erreur a été comprise et donc ne se répétera pas, ce qui est toujours bon à prendre !

4- Parlez-nous d’un livre puissant que vous avez lu cette année (ou d’un livre que vous n’avez jamais pu oublier).

"Monsieur Butterfly" de Howard Butten. L’histoire raconte comment un homme, clown de métier, incapable de se remettre de sa rupture avec sa petite amie, adopte quatre enfants ayant de lourds troubles psychiatriques pour leur donner tout cet amour dont il ne sait plus quoi faire. Il n’a aucune formation, et ne suit que les élans de son cœur pour tenter d’apporter ce qu’il peut à chacun de ces êtres martyrisés par la vie. C’est un court roman complètement décalé, qui montre à quel point l’amour peut changer les choses. Il n’y a pas de miracle, mais du baume au cœur, et c’est déjà tellement énorme. Je le relis régulièrement depuis mes quinze ans. En fait, je me replonge dedans chaque fois que j’ai besoin de me rappeler qu’aimer, c’est être à l’écoute de ce dont l’autre a besoin pour lui donner ce qui peut lui faire du bien, ou parfois le sauver. C’est un roman bouleversant, je ne peux que vous encouragez à le découvrir.


5- Parlez-nous d’une personne qui a eu une puissante influence sur votre vie.

Je pense que c’est mon meilleur ami, Vincent. Il m’a appris la sagesse. Et que tout le monde a le droit de tomber, à condition de se relever. C’est un homme qui parle peu, qui donne sans le dire, je pense même qu’il donne sans le savoir ! Il est à la fois vulnérable, et d’un courage et d’une force impressionnants. Si je devais choisir une phrase pour le définir, ce serait cette citation de Krishnamurti qui me suit partout : «S’adapter à un monde malade n’est pas un signe de bonne santé». Je crois que c’est lui, et mon père, qui m’ont appris cette chose essentielle pour trouver la paix : on peut détester les injustices de la vie, mépriser les bassesses de certains hommes, garder intacte notre capacité d’indignation face aux horreurs du monde… et avoir conscience de la chance extraordinaire d’être en vie, admirer la grandeur ou la simple humanité de la plupart des êtres que l’on croise, garder notre capacité d’émerveillement face aux merveilles du monde. Grâce à ces deux hommes, j’ai appris à accepter les contradictions, que ce soit les miennes, celles des autres et celles du monde. Et puis il a un argument fantastique quand je vais mal : son rire est capable d’entraîner toute une salle dans un fou-rire. Je le sais, je l’ai vécu !

 

Emilie Collins

J'ai été successivement historienne de l'art, gérante d'un hôtel restaurant, diététicienne et naturopathe. Et bien sûr je suis pour toujours écrivain et maman. Si j'en crois la légende, je suis donc un chat, et je me demande bien ce que je vais faire des deux vies qui me restent à inventer.

(Copyright photo : Erge) 

 


Commentaires

Marie-Laure (le 21/08/2017)
Des mots touchants avec une belle humanité qui fait du bien...

Emilie Collins (le 21/08/2017)
Merci Marie Laure pour cette "belle humanité" ! Cela me va droit au coeur !

Emilie Collins (le 21/08/2017)
Merci Marie Laure pour cette "belle humanité" ! Cela me va droit au coeur !

marie lerouge (le 21/08/2017)
"Une passerelle qui nous unit" et le pouvoir de renverser les préjugés et de réparer les blessures. Voilà ce que je retiens de ton témoignage fort et humain comme le souligne Marie-Laure, car on sent que tu y as mis beaucoup de toi. Et je note Monsieur Butterfly dans ma liste de lecture.

Emilie Collins (le 22/08/2017)
Merci beaucoup Marie Lerouge. Je suis heureuse d'avoir su trouver les mots qui ont pu te toucher. Oui, beaucoup de moi, mais n'est-ce pas ce que l'on fait chaque fois que l'on écrit ? ;) je suis à nouveau connectée "normalement", je vais aller lire ton témoignage ! À bientôt dans tes mots ou les miens :)

marie lerouge (le 22/08/2017)
Je viens de découvrir et de commenter ton commentaire Emilie ;) Alors oui, bien sûr, on met beaucoup de nous-mêmes dans nos livres, le plus difficile étant de dépasser le personnel pour tendre vers l'universel, c'est-à-dire permettre au plus grand nombre de lecteurs de se retrouver dans nos histoires. Et aussi, j'apprécie que le Mois de la Romance permette aux lecteurs de découvrir des auteurs, mais aussi aux auteurs de se rencontrer :)

Fabiola (le 24/08/2017)
Merci beaucoup pour ce texte Emilie.

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