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Dorothy Lamour - Scandaleuse

lafouine77 - 20/07/2017

née Mary Leta Dorothy Slaton (1914-1996)
· Année du scandale : 1936.
· Epoque : présidence américaine de Franklin D. Roosevelt.
· Objet du scandale : jeune starlette de Hollywood, elle perça dans une série de films exotiques où elle apparaissait vêtue uniquement d’un sarong, en jouant l’équivalent d’un «Tarzan» au féminin.

Mary Leta Dorothy Slaton naquit à la Nouvelle-Orléans le 10 décembre 1914. Ses parents, John Watson Slaton (1889-1930) et Carmen La Porte (1892-1972) étaient tous deux serveurs à la Nouvelle-Orléans, et ils devaient divorcer cinq ans après sa naissance. La mère de Dorothy se remaria à Clarence Lambour, mais cette union non plus ne dura pas et ils divorcèrent alors que Dorothy n’était qu’une adolescente.

Elle tournait les têtes car elle était ravissante, avec ses longs cheveux noirs, et elle souhaitait devenir chanteuse professionnelle. A quatorze ans, la jeune Dorothy quitta l’école et travailla comme secrétaire afin d’aider financièrement sa mère. Elle était plutôt jolie, avait des origines irlandaises, françaises et espagnoles, et ses traits étaient assez beaux pour qu’elle se risque à se présenter au concours de Miss Nouvelle-Orléans en 1931.

A sa grande stupéfaction, elle fut élue cette année là Miss Nouvelle-Orléans. L’argent du prix lui permit de prendre ses premières leçons dans un théâtre, où elle s’exerça notamment au chant, puis elle déménagea avec sa mère à Chicago. Là, elle trouva un emploi de serveuse dans un grand magasin de vêtements, après avoir été employée comme «garçon d’ascenseur».

Lors d’une exhibition de chant à l’hôtel Morrison, elle rencontra le chef d’orchestre Herbie Kay qui proposa de la prendre comme chanteuse dans sa formation. En 1935, elle partit avec l’orchestre de Kay pour une tournée de chant à travers le pays. Elle en profita pour jouer des petits rôles à la radio de CBS, tout en continuant de chanter pour l’orchestre de Herbie Kay. C’est à ce moment-là qu’elle prit le surnom de «Lamour».

En 1935, Dorothy s’installa à Hollywood et finit par épouser Herbie Kay, de dix ans plus âgé qu’elle. Elle chantait dans un nightclub lorsqu’elle rencontra par hasard Louis B. Mayer, patron de la MGM. Il lui fit passer un bout d’essai, qui fut perdu, mais encouragea Dorothy à aller passer un test pour la firme rivale de la MGM, la Paramount.

Elle réussit à décrocher un contrat de sept ans à la Paramount, dont les dirigeants furent enchantés par sa performance, et son premier rôle fut celui d’une chanteuse dans «College holiday». Son deuxième film allait la lancer sur les écrans. Elle eut le premier rôle dans «Ulah, the jungle princess» : vêtue d’un sarong suggestif et jouant une sorte de Tarzan au féminin, elle subjugua les spectateurs par sa plastique impeccable et son rôle dénudé. La Paramount la lança dans une série de films d’aventures où elle incarnait le type exotique.

A chaque fois que la MGM sortait un film sur Tarzan avec Johnny Weissmuller, la Paramount sortait un film avec Dorothy Lamour, vêtue de son sarong.

En 1937, elle fut la vedette aux côtés de John Wayne dans «Hurricane», toujours vêtue d’un sarong, et le film rapporta près d’1 400 000 dollars de recettes. Quelques mois plus tard, la Paramount sortit «Toura déesse de la jungle», film en couleur où Dorothy Lamour quitta le sarong pour lancer le «deux pièces», ancêtre du bikini, aux côtés de Ray Milland (son partenaire de «Ulah, the jungle princess»). Ce fut un succès et Dorothy Lamour enchaîna les films exotiques : «Typhon», «Aloma princesse des îles», «Lona la sauvageonne»…

Mais la Paramount ne la cantonna pas aux rôles dénudés, elle exploita aussi ses talents dans des comédies musicales comme «La furie de l’or noir», ou dans des films d’aventure classiques comme «Johnny Apollo», avec Tyrone Power.

En 1939 Dorothy divorça de son premier époux, leurs emplois du temps respectifs les ayant séparés, et entama une liaison discrète avec le tout puissant directeur du FBI, Edgar Hoover, qui devait rester l’un de ses plus fidèles amis.

En 1940 elle fut la vedette d’une série de films comiques intitulés «Road to…» (En route vers…) où elle partageait la vedette avec deux célébrités comiques de l’époque : Bob Hope et Bing Crosby. «En route vers Singapour» sera le premier d’une série de sept films (En route vers Zanzibar, En route vers le Maroc, En route vers l’Alaska, En route vers Rio, et En route vers Bali) où Crosby et Hope se disputaient les faveurs de Dorothy Lamour, vêtue d’un sarong, qui était
un faire valoir plein d’entrain, interprétant des chansons à succès qui rendraient ces films très populaires auprès du public. La série «En route vers…» accumula de belles recettes et permit à Dorothy de chanter ses plus jolies chansons de répertoire.

Tout au long de la deuxième guerre mondiale, elle fut l’une des pinups préférées des GI. Sa popularité s’accrut lorsqu’elle participa comme volontaire à la vente des bons de guerre pendant les tournées à travers le pays : elle vendit pour plus de 300 millions de bons (ce qui lui valut en 1965 une citation du «State Department of the Treasury») et se rendit dans les casernes où elle chantait pour les soldats prêts à partir au combat en Europe. Elle mit même aux enchères deux de ses sarongs, qui
rapportèrent pas moins de deux millions de dollars. C’est pendant l’une de ces tournées qu’elle rencontra celui qui allait être son deuxième époux, le capitaine de l’Air Force William Ross Howard III, qu’elle épousa à Beverly Hills le 7 avril 1943. Contre l’avis de la Paramount elle tomba enceinte et donna deux fils à son époux : John, né en 1946, et Richard, qui naitra en 1949. Elle élèvera aussi le fils né d’un premier mariage de son époux. En 1949 elle quitta la Californie pour s’installer avec son mari à Baltimore, et devint mère au foyer.

Sa série de films «En route vers…» se termina avec «Road to Bali» en 1952, et elle orienta ensuite sa carrière vers le théâtre, dans les années cinquante, notamment à Broadway dans la pièce «Oh ! captain».

Dans les années 50, elle revint à Hollywood et fut la meneuse de revue du film à succès «Sous le plus grand chapiteau du monde», avec Charlton Heston. Dans les années 60 et 70 elle eut quelques rôles dans des shows télévisés et des téléfilms. Elle fit une apparition remarquée dans le film d’horreur «Creepshow 2», aux côtés de George Kennedy, vieil acteur d’Hollywood. On l’aperçut aussi dans des séries à succès : «La croisière s’amuse» ou «Pour l’amour du risque».

En 1978 elle perdit son époux, avec qui elle avait formé un mariage solide, et continua de vivre soit à Baltimore, où elle avait une maison, soit à Palm Springs en Californie, lieu de sa résidence secondaire.

Dorothy Lamour devait mourir le 22 septembre 1996 à Hollywood, d’une crise cardiaque, et elle fut enterrée au cimetière de Los Angeles. Elle possède deux étoiles sur le Hollywood Boulevard : une pour sa carrière au cinéma, et une autre pour sa carrière radiophonique, ce qui est assez rare.

Bien qu’elle n’ait porté un sarong que dans 6 de ses 59 films, le surnom de «la fille au sarong» lui colla à la peau. Même dans les films «En route vers…» elle continua de porter le sarong. Dans les années 40, elle fut la voix de la publicité pour les cigarettes «Chesterfield». Elle rédigea son autobiographie, un livre intitulé «My side of the road», en 1980. Elle y résumera ainsi sa carrière : «Lorsque je jouais avec Hope et Crosby dans les films «En route vers…», j’avais l’impression d’être un superbe sandwich, une tranche de pain blanc entre deux tranches de jambon.»


Lafouine77

 


Sources :
– Hollywood Babylon de Kenneth Anger.
– Wikipedia


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