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Les animaux dans la Romance

Rinou - 26/12/2016

Dans le webzine nous avons abordé pas mal de thèmes rencontrés dans la Romance, mais nous n’avions pas encore évoqué les animaux. Attention je ne parlerai pas ici de la part animale d’un changeforme, métamorphe, garou, mais seulement d’animaux «simples».

Au départ, les animaux rencontrés en Romance étaient plutôt utilitaires. Rappelez-vous, les premières romances étaient le plus souvent des historiques, et si les chevaux y étaient très présents, ils ne servaient que de moyen de transport. Avec l’évolution des habitudes, les animaux de compagnie sont devenus de plus en plus fréquents dans la vraie vie, et c’est tout naturellement qu’ils sont entrés dans la vie de nos héros.

 

Kristan Higgins donne son point de vue : «Je suis définitivement amoureuse des
chiens, mais je possède aussi un chat. J’ai décidé de choisir un animal de compagnie pour chacune de mes héroïnes, parce que je pense que l’animal choisi par le personnage et leur relation sont très révélateurs.»

 

 

 

De même, Jaci Burton raconte : «Mon amour pour les animaux se voit dans ma série Hope. J’ai inclus des chiens dans chaque livre de la série. Je pense que ça en dit long sur un personnage, s’il aime les animaux ou tombe amoureux d’un animal pendant l’histoire. De plus les chiens font super sur les couvertures. Comment résister à un mec sexy et un chien trop mignon sur la couverture d’un livre ?»

 

Susan Mallery dit aussi : «Je suis la mère de trois créatures à quatre pattes, deux chats et un chien, et je ne veux simplement pas imaginer une vie sans animal de compagnie. Ce que j’aime dans le fait d’avoir des animaux en tant que personnages dans mes romances et mes romans féminins c’est que, comme les humains, chaque animal a une personnalité unique. Plein d’énergie, calme au point d’être presque catatonique, intelligent, ridiculement peu intelligent, je les aime tous, et j’aime donner vie à des personnages animaux sur le papier. »

 

 

Jill Shalvis, quant à elle, explique «Qu’est-ce qui fait des chiens de si bons compagnons dans les romances ? Oh, à peu près tout. Les chiens ajoutent du fun et de l’humour et un coeur indéniable. De plus ils sont les confidents ultimes, et puis il y a la plus grande des raisons : ils donnent un amour inconditionnel.»

 

 

Tout comme les enfants, dont nous avons parlé dans le numéro de novembre 2012, les animaux de compagnie ont plusieurs rôles possibles dans une romance, en particulier celui de vous renseigner sur le caractère réel d’un personnage. Montrer qu’un personnage aime un animal c’est sousentendre qu’il/elle est capable d’être attentionné(e) et aimant(e). A l’inverse, un personnage qui maltraite les animaux a de grandes chances d’être le méchant de l’histoire.

Laura Kaye explique en détail l’intérêt d’avoir un animal dans une romance :
«- Fournir une note humoristique. Mon livre «De plus en plus mâle» a une intrigue intense, alors l’addition d’un chiot à trois pattes aux oreilles énormes ajoute quelques notes humoristiques très drôles, quand il le faut, tout au long du livre. Il vole des culottes et est poursuivi dans le salon de tatouage, et il hurle quand un personnage chante. Les animaux sont super pour donner aux lecteurs un moment pour souffler, avant la prochaine crise.
- Montrer le côté tendre/Développer la sympathie pour le personnage. Qu’y a-t-il de plus sexy qu’un grand et rude mâle alpha qui montre de la gentillesse et de l’affection à un animal ? Les personnages animaux peuvent être utilisés pour créer des occasions de montrer le côté plus tendre d’un personnage dur, et la gentillesse envers les animaux ou le fait de les sauver (des créatures plus faibles, donc) peut être utilisé pour augmenter le capital de sympathie et d’appréciation d’un héros.
- Augmenter l’émotion. Les animaux sont typiquement sympathiques, alors les mettre en danger et les sauver peut augmenter la tension et les enjeux d’une histoire, élever le degré de connexion émotionnelle avec les personnages et le livre. Il y a une blague dans le monde de l’édition qui dit qu’on ne tue jamais un personnage animal, et ça vient du fait que les lecteurs tombent souvent amoureux d’eux et ne tolèrent pas très bien qu’ils meurent lol ! (Note de Fabiola : il se passe exactement la même chose dans les films. Mettez en «concurrence» un humain et un animal. Si l’humain meurt, les téléspectateurs vont être tristes. Si l’animal meurt, c’est un sacrilège.)
- Révéler le caractère. On dit que les animaux sont capables de sentir la peur et de juger la bonté (ou le manque de bonté) des gens. Alors les personnages animaux peuvent souvent être utilisés pour révéler la véritable nature d’un personnage (par exemple, un chien qui s’entiche d’un homme dur, auquel l’héroïne ne sait pas si elle peut faire confiance).»

 

Certains auteurs vont même jusqu’à donner des pensées et des sentiments humains à leurs personnages animaux. Cela peut donner des touches d’humour ou d’émotion supplémentaires, mais attention à ne pas friser le ridicule avec un anthropomorphisme trop poussé. Dans Primal force de D.D. Ayres, j’avais plus de peine pour la chienne d’assistance, qui ne comprenait pas pourquoi son maître ne réagissait pas bien, alors qu’elle faisait tout ce qu’on lui avait appris pour l’aider, que pour le héros amputé et refermé sur lui-même.

 

Il y a actuellement une mode outre-Atlantique concernant les chiens K-9, ces chiens de police ou de l’armée. Le lien entre le chien et son maitre, le héros, va plus loin que d’habitude, car là ils doivent compter l’un sur l’autre face au danger. Ces chiens peuvent être intégrés aussi bien en romantic suspense qu’en romance contemporaine, lorsque le héros rentre au bercail à la fin de son service ou en raison de blessures.

 

Alexis Morgan, par exemple, a utilisé un chien K-9 dans sa série contemporaine Snowberry Creek dont le premier tome est sorti en français chez J’ai lu (Mookie, gueule d’amour – A time for home). Le chien a d’ailleurs un rôle important dans la préquelle non traduite réunissant les différents héros de cette série, A soldier’s heart.

 

 

Même si la plupart du temps les personnages animaux vont être des chiens, parce que le chien est le meilleur ami de l’homme, avec toutes les qualités qu’on lui connaît, certaines romances mettent en scène des chats, voire des animaux encore plus exotiques.

Voici quelques-uns des animaux de romance cités sur les sites Smart Bitches, Heroes And Heartbreakers et All About Romance (parce que j’ai une mémoire de poisson rouge en ce moment, difficile de me rappeler précisément des animaux croisés dans les romances pendant que j’écris ce dossier. Je suis sûre qu’une fois le webzine publié ça me reviendra. lol)
- Dodger, le furet de Beatrix dans la série Hathaway de Lisa Kleypas, aide à rapprocher Harry et Poppy dans «La tentation d’un soir», ainsi que Leo et Catherine dans «Matin de noces». A noter que Beatrix possède de nombreux animaux, dont un hérisson, ce qui fait dire à son héros qu’elle a plus sa place dans une étable que dans un salon (il s’y habituera).
- Dennis, le cochon dans The windflower de Laura London (non traduit) est l’animal de compagnie d’un terrible équipage de pirates. De suite ça fait moins effrayant.
- Elvis, le chat presque sauvage dans «Séduis-moi si tu peux» de Jennifer Crusie aime Elvis Presley et sait allumer le lecteur CD.
- Marigold, la mangouste dans «Un Insupportable gentleman» de Loretta Chase semble amoureuse du frère de l’héroïne au point de se cacher dans ses chemises sales.
- Hairy, le chien dans «Take a chance on me» de Susan Donovan (non traduit) aide à rapprocher le héros et l’héroïne et à résoudre un crime.
- Genghis, le chien dans «Ain’t too proud to beg», toujours de Susan Donovan, amène au milieu du salon le vibromasseur de l’héroïne pour jouer «à la balle» avec le héros.

 

J’ai lu a sans doute voulu surfer sur la vague des animaux de compagnie en lançant en octobre 2014 la collection Best Friend, dont le pitch était : «Une collection de pures romances contemporaines dans lesquelles un animal tient une place importante tout au long de l’histoire. Il joue les entremetteurs entre les deux héros, favorise le lien amoureux, répare des vies, sauve l’amour... Pour les amoureux des animaux et des belles histoires d’amour.»
Malheureusement cette collection n’a pas eu le succès escompté, et a été abandonnée en décembre 2015 après seulement une dizaine de livres publiés. Si ça vous intéresse, ces romances sont toujours disponibles sur le site : http://www.jailupourelle.com/collections/bestfriend.html

 

Côté couvertures, les éditeurs américains n’hésitent pas à mettre en avant la présence d’un animal dans l’histoire en le faisant figurer en bonne place sur la photo. Par contre, chez Harlequin France, on semble éviter systématiquement les animaux sur les couvertures, même si la VO en affiche un. Il n’y a qu’à comparer quelques couvertures pour s’en rendre compte, en particulier celles de Kristan Higgins. Ont-ils peur que les lecteurs français soient moins réceptifs ?

 

Un mot sur les auteurs et leurs animaux. Sur internet, de nombreux auteurs partagent sur les réseaux sociaux la vie de tous les jours de leurs propres animaux. Elizabeth Hoyt et ses chiens, Laurann Dohner et ses chats, Gennita Low et ses animaux divers, Pamela Clare et son chat, Jay Crownover et son chien, sont les premières qui me viennent à l’esprit, mais il y en a bien d’autres. Et si vous relisez les diverses interviews que nous avons publiées au fil des ans, vous remarquez que nombreux sont les auteurs qui parlent d’avoir au moins un animal de compagnie. Il semble que l’animal soit un compagnon indispensable dans ce métier solitaire.

 

Pour les amoureux des animaux dans la vraie vie, la présence d’un animal sur la couverture ou dans le résumé peut être un attrait parfois irrésistible. Au contraire, ceux qui ne sont pas fans des animaux dans la vraie vie risquent quant à eux d’être beaucoup moins réceptifs. Personnellement la présence d’un animal ne me rebute pas, mais ça n’est pas un aimant non plus. J’ai lu des romances où j’ai trouvé que la présence de l’animal était un vrai plus pour l’histoire, comme d’autres où j’ai trouvé qu’il ne servait à rien. Mais je suis aussi tombée, malheureusement, sur des romances où, finalement, l’animal était le personnage que je préférais. Comme quoi la présence d’un animal n’est pas forcément gage de succès.

 

Rinou

 

Je fais partie de celles pour lesquelles la mention même d’un animal dans le résumé est un repoussoir, au point de ne pas vouloir lire une histoire. De manière générale, je trouve que les auteurs ne savent pas vraiment utiliser l’animal dans la romance, et lui laissent une place trop importante, souvent au détriment de l’histoire d’amour. Dans «De plus en plus mâle», c’est la présence de ce chien qui a fait baisser ma note.
Le seul auteur qui arrive à créer un vrai équilibre entre animaux et histoire d’amour est Jayne Ann Krentz (oui, je sais encore elle) : l’auteur met souvent un chien dans ses histoires contemporaines, quelquefois en historique, et les «dust bunnies» dans sa série futuriste. Pour autant, l’animal a sa place… d’animal dans ses histoires. Et je ne demande pas plus.


Fabiola

Sources
http://www.heroesandheartbreakers.com/blogs/2014/01/must-love-dogs-and-cats-animals-in-romance-novels
http://freshfiction.com/page.php?id=5484
http://bookriot.com/2016/07/14/dog-gone-good-dogs-in-romance-novels/
http://smartbitchestrashybooks.com/2015/11/pets-adore-fiction-fact/
http://www.heroesandheartbreakers.com/blogs/2012/01/animals-in-historicals-from-tessa-dare-ivory-kinsale-and-more


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