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Mily Black - Mois de la Romance 2016

Les Romantiques - 29/08/2016

#LoveRomance

Pourquoi j’aime la Romance ?

Tout a commencé par un acte de rébellion alors que j’étais toute jeune (et je le suis encore… C’est juste que ça se voit de moins en moins). Bon, je disais, quand j’étais petite, j’étais une rebelle et je lisais les romances de ma grand-mère dans son dos. Un été, j’ai même prétendu vouloir faire des siestes ! C’était la misère à cause de mes lunettes que je devais enlever dès que j’entendais un bruit suspect dans le couloir et reposer discrètement sur la table de chevet, mais j’étais super motivée !

Bon, inutile de vous dire que je me suis fait griller, que la collection Passions a disparu des radars pendant quelques années et que ma grand-mère me faisait de gros yeux dès que je parlais de sieste. Sans parler du fait que cela a totalement tronqué ma vision de la vie et des relations hommes-femmes.

Dès qu’un garçon de ma classe me demandait ma gomme, je m’imaginais tout un tas de sous-entendus, de vains espoirs de sa part (oui, au collège, je n’étais pas entourée de types canons comme sur les couvertures des livres à Mamie, alors niet pour qu’ils m’approchent !). Quand l’un d’eux osait me demander l’impensable (d’être sa copine), je refusais en bloc dans l’attente de papillons intestinaux, d’une bouffée de chaleur ou encore d’un battement de cœur manquant.

Au lycée, ça ne s’est pas arrangé. Je parle du physique des garçons (sans compter mon côté tête d’ampoule qui en a fait fuir plus d’un). Ils avaient grandi, avaient du poil au menton (et sûrement ailleurs, mais je ne suis pas allée vérifier), pourtant je préférai toujours les héros de Romance, sûrs d’eux, musclés et polis. Dans les Misérables (oui, j’ai lu TOUS les tomes à 13 ans, et alors ?!), les manières de Marius me faisaient bien plus fantasmer que les paroles de La fièvre de NTM reprises par un ado boutonneux et visiblement contrôlé par ses hormones.

Et puis… une fois en école à l’autre bout de la France, j’ai eu ce tressautement du palpitant, l’œil aimanté et la bave aux lèvres : Grand Chef a fait son entrée dans ma vie. On a écrit notre Romance sans qu’il ne soit millionnaire, adepte du fouet, ou que sais-je… végétarien. Il était pourtant parfait pour moi, puisque je me sentais comme une de ces héroïnes de roman dont les pieds touchent à peine le sol quand le héros apparait.

Alors pourquoi la Romance me plait ?

Parce qu’elle m’a permis de comprendre que, comme toutes ces femmes décrites dans mes lectures, je pouvais être qui je voulais et rencontrer quelqu’un. Elle m’a montré que je ne devais pas me contenter d’une relation « faute de mieux » et que l’Amour peut arriver à n’importe quel moment, tout comme pour Louise dans Petits dérapages et autres imprévus.

De plus, lire est déjà un plaisir, mais quand en commençant un livre, on est assuré d’avoir un happy-end, le moment frise la perfection.

 

Mily Black recommande

Jill Shalvis et sa saga Lucky Harbor. Chacun de ses tomes est un délice pour les yeux et le cœur que je relis avec bonheur. Les personnages sont attachants, et l’envie de les rencontrer pour partager leur quotidien se fait ressentir dès les premières lignes.

En historique, Tessa Dare et Monica McCarthy sont mes deux valeurs sûres. La première pour ses personnages et l’humour qu’elle distille dans ses histoires. La seconde pour la précision qu’elle porte à l’Histoire et qui nous permet d’apprendre tout en passant un bon moment.

 

Les questions

1- Parlez-nous d’un moment de votre vie où vous avez senti la Romance tout autour de vous.

Ce n’est pas réellement UN moment, mais plutôt des instants volés.

Pendant pas mal de temps, je voyageais énormément. Tous les week-ends, je prenais l’avion, direction une ville choisie (presque) au hasard. Je connaissais Logan Airport par cœur (ainsi que certains membres de l’équipe de sécurité). J’étais une professionnelle du déshabillage en règle avec sautage dans les chaussures plus rapide que ceux de Flash (oui, mon chef avait une tendance à faire une réunion le vendredi après-midi).

Toujours est-il que j’ai passé pas mal de temps dans des aéroports (spéciale dédicace à L.A. où ils sont capables de perdre un avion). Et quels lieux d’un romantisme f(l)ou !

Dans une ambiance austère, parfois glauque (non, je ne citerai pas d’aéroport en particulier, je vous laisse la surprise !), j’ai pu assister à toute sorte de scènes empreintes de chaleur, de tristesse et d’affection. L’endroit n’est pas illuminé par des bougies, la musique d’ambiance laisse à désirer... enfin, vous voyez le genre, et pourtant…

Je n’ai pas compté le nombre de couples incapables de se détacher avant le dernier moment. La petite larme quand l’autre s’éloigne. Cette main tendue dans l’espoir vain de grappiller une seconde de plus. La conversation qui est interrompue sur un «on s’appelle», «on se revoit bientôt»…

Et quel bonheur que les retrouvailles ! Des étreintes à n’en plus finir, des baisers volés, appuyés… Toute une palette d’émotions, de rires, de petits cris… de danses !

Oui, dans ces moments-là, j’ai très nettement senti la Romance autour de moi.

2- Parlez-nous de quelqu’un de spécial dans votre vie (autre que votre conjoint) avec qui vous partagez votre amour de la romance.

Je note que j’aurais dû penser à Grand Chef (mon conjoint) en premier…

Mais que ce n’est pas le cas… Il faut dire qu’il n’a lu aucun de mes livres et, quand quelqu’un lui demande s’il en a l’intention, il sourit. Oui, pas un grand bavard mon homme, tout est dans le regard qu’il a pour l’occasion et qui démontre parfaitement qu’il préférerait enchainer tous les épisodes de Derrick que d’ouvrir un livre, quel que soit le genre.

Donc pour papoter de romance j’ai : les copines, et plus spécialement mes relectrices. Chacune a ses goûts particuliers, ses envies, ses coups de cœur et ses coups de g… Ce qui rend nos conversations passionnantes et parfois passionnées. La joie d’Internet qui nous permet de discuter malgré la distance, ou encore du Salon du Livre où nous nous retrouvons tous les ans.

3- Y a-t-il un endroit dans le monde, ou une musique, qui pour vous est synonyme de romance ?

Aïe !

Pour moi, et mon petit cœur guimauve, la romance ne se trouve pas dans le lieu, ou dans la musique, mais dans la personne face à moi (et là, je peux vous dire que je pense bien à Grand Chef !), ou dans les personnages s’il est question de roman.

Dans Petits dérapages et autres imprévus, Louise se retrouve régulièrement entourée de romance et pourtant, c’est assise dans un avion près de Francis qu’elle se sent le mieux (ai-je besoin de préciser que les consignes de sécurité ne sont pas l’ambiance la plus propice au flirt ?)

4- Quel est votre couple romantique préféré ?

Pierre et Marie Curie !

OK, ce n’est certainement pas le couple auquel les gens s’attendent, mais ils envoient du lourd ces deux-là !

Alors qu’il est enseignant, il tombe sous le charme de Marie et lui écrit cette phrase divine : «Comme il serait beau de passer la vie l’un près de l’autre, hypnotisés dans nos rêves : votre rêve patriotique, notre rêve humanitaire et notre rêve scientifique». Combien de héros de romance placent ainsi les rêves de l’héroïne avant les siens ? Combien font la cour avant de penser au sport en chambre ?

Et puis, Marie ? Quelle femme forte et passionnée ! Elle travaille dans un milieu purement masculin et obtient le respect de ses pairs. Leur amour est tel qu’elle aura du mal à se remettre de la mort de son mari et elle continuera, malgré tout, leurs recherches en son honneur.

5- Parlez-nous du rendez-vous romantique de vos rêves.

Pour moi, il doit changer les idées, mettre des étoiles dans les yeux et de la guimauve à la place du cœur. Et malheureusement à l’heure actuelle je trouve cela très dur, comme si l’impulsivité des gens avait été étouffée et que le dernier restaurant à la mode suivi d’un cinéma était le nec plus ultra.

Pour un rendez-vous romantique réussi, il me faut des surprises, de l’inattendu et de l’originalité.

Tout d’abord le lieu : un endroit inaccessible, ou presque, pour ne pas me noyer parmi d’autres couples en devenir. Pas question d’être tentée de regarder autour de moi ou encore d’être observée alors que je bave devant mon cavalier, l’Homme. Non, je préfère une petite crique, pour être bercée par le ressac de la mer, par exemple.

Ensuite le repas : un panier pique-nique fait en toute simplicité, avec de la nourriture que les deux apprécient et une grande couverture pour pouvoir s’y allonger par la suite. Des plats aux noms ronflants ? Très peu pour moi ! Si l’Homme a un tant soit peu d’intérêt pour ma petite personne, il ne sacrifiera pas son compte épargne dans une minuscule boite de caviar et une bouteille de champagne. Au contraire, il saura parfaitement la nourriture qui me fait friser les orteils.

Enfin, les bonus : les téléphones en mode avion pour ne pas être interrompus, l’antimoustique (soyons honnêtes, ces bestioles bousilleraient le plus beau des rendez-vous si l’Homme, loin de revêtir son armure de preux chevalier, n’avait pas pensé à la bombe insecticide), les étoiles (avec l’Homme qui invente des noms ridicules à de prétendues galaxies parce qu’il est, comme vous, une bille en astronomie) et des bras musclés (parce que même s’il fait chaud, il n’y a pas de meilleures places que calée contre l’Homme).

 

Mily Black

Maman d’un âge indéterminé (et qui change chaque année !), Mily a néanmoins une excellente mémoire pour retenir les titres des livres qu’elle doit acheter (et dévorer dans la foulée). Écrivain pendant les siestes de ses princesses, elle imagine des histoires romantiques résolument modernes et rythmées avec des personnages qui n’en font parfois (souvent) qu’à leurs têtes.


Commentaires

Valéry K. Baran (le 29/08/2016)
Tu m'as fait sourire plusieurs fois : de par la manière dont tu parles de ta love story personnelle, déjà, mais mon coup de coeur de ton ITW est pour l'histoire de Pierre et Marie Curie que tu racontes. Ça m'a donné envie de revoir Les palmes de M. Shultz (le film) ou de lire la pièce de théâtre (encore meilleure que le film, paraît-il). :)

Fanny André (le 29/08/2016)
Essai très sympa j'ai adoré le début et les fausses siestes, et la gomme sujette à caution, et le final bien sûr. Une romance dans l'essai c'était une belle idée ;) Bon il faut vraiment que je teste un jill shalvis. Merci Mily !

Mylene (le 29/08/2016)
Moi aussi je suis amoureuse de Lucky Harbor !! Une très jolie interview en tout cas

Aurore Aylin (le 29/08/2016)
Ton essai donne la pêche, on ressent ton dynamisme et ton humour à travers ces quelques lignes. Ça ne m'étonne pas que tu recommandes Lucky Harbor, du coup, la série te correspond bien :-). Les scènes de séparations / retrouvailles dans les aéroports ou les gares sont des clichés dans les livres et les films romantiques (tout comme la lecture cachée sous les draps armée d'une lampe de poche ;-) ), pourtant elles ne prêtent pas à sourire quand on y assiste dans la vraie vie, ou alors d'attendrissement.

Mily Black (le 29/08/2016)
@Valéry : J'ai toujours été impressionnée par Pierre et Marie Curie. Déjà par leurs Nobel, mais par leur vie. Franchement passer autant de temps ensemble et continuer à aimer l'autre, ça me parait quelque chose de rare. Je n'ai pas vu ce film... Et (bizarrement) je n'ai pas lu cette pièce, va falloir que j'y remédie ! @Fanny : Oui, je n'arrivais pas à expliquer pourquoi j'aimais la romance, alors j'ai jeté mes idées dans un word et après relecture, j'ai laissé tel quel. Pour Jill Shalvis, je ne peux que te conseiller ses livres. Ils sont de purs moments de bonheur (et de douceur) @Mylène : Merci ! Et vive Lucky Harbor ! @Aurore : Oui, ce sont des clichés, mais ça fonctionne à tous les coups dans la vraie vie. Surtout quand on en a vécu beaucoup, ils apportent avec eux une nostalgie qui les transcende...

Pampille (le 29/08/2016)
Hello, Mily Black ! Alors je regarde et lit les articles de toutes celles et ceux qui sont venus aux Romantiques, et je n'ai pas mis de commentaires à tout le monde, faute de temps et aussi parce que je n'ai pas tout lu, hélas... J'ai adoré des présentations, d'autres m'ont paru extrêmement logiques (oui, ça peut très bien aller avec la Romance, la logique, surtout celle du cœur), il y en a qui m'ont touché, fait vibrer une petite corde (tiens, je ne suis pas la seule...), mais la votre m'a tout particulièrement enchanté : une petite bulle qui pétille et éclabousse tout de sa gaieté, de son enthousiasme et pourtant en restant lucide sur la Vie ! Comme toujours, il doit y avoir un ou deux titres de vous dans ma BBAL (oui, HQ me connaît bien, et HQN encore plus) que je n'ai pas encore entamé, mais sentir tout cet enthousiasme, donne forcément envie de connaître vos écrits ! Merci à vous, comme à tous les autres acteurs de ce mois d'août, de donner raison à la Romance, à l'Amour, de défendre son existence, de la revendiquer ! De bonneS lectureS amoureuses, sentimentales, ça ne risque pas de manquer avec vous tous ;)

Julie Forgeron (le 29/08/2016)
Je ne t'ai jamais lue, et ton article par son humour me donne très envie de le faire.

Marie Lerouge (le 29/08/2016)
On retrouve bien ton humour et ta pétillance (un mot que j'invente pour toi) dans cet essai qui a des allures de roman et donne envie de connaître ta grand-mère. Etait-elle dupe de tes lectures en cachette? Je crois aussi que la romance est partout à condition de savoir regarder autour de soi et qu'elle ne nécessite pas d'accessoires de luxe pour pouvoir s'épanouir.

Mily Black (le 30/08/2016)
@Pampille : Ravie d'avoir été une bulle enthousiaste et pétillante ! J'espère en effet que vous retrouverez dans mes livres cette gaieté qui semble vous avoir plu.

Mily Black (le 30/08/2016)
@Julie : Malheureusement avec tou(te)s les auteur(e)s de romances, il parait difficile (voire impossible) de lire tout le monde... À moins de ne faire plus que ça... Le rêve !

Mily Black (le 30/08/2016)
@Marie : J'aurais tendance à dire qu'elle a vite compris mon manège, mais je n'ai aucune certitude là-dessus. À bientôt ;)

Fabiola (le 31/08/2016)
Une très belle histoire que la tienne Mily :)

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