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Valéry K. Baran - Mois de la Romance 2016

Les Romantiques - 17/08/2016

Où on parle de romance érotique.

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été attirée par l’érotisme. La romance, c’est venu plus tard, c’est venu en complément, c’est devenu une compagne indispensable de cet érotisme qui ne pouvait être puissant que si mêlé à la psychologie et aux sentiments.

La romance, je l’ai découverte sur le tard. Ça va faire dix ans, maintenant, mais je n’en avais jamais lu enfant ou adolescente : je ne fais pas partie de ces auteurs qui peuvent confier leur lecture de vieux Harlequin à l’époque. La découverte de la «romance érotique», avec ce pendant «romance» associé à l’érotisme a donc été une véritable révélation, pour moi. Pour la première fois, j’ai eu le sentiment de lire quelque chose m’étant directement adressé à moi, femme, dans ma sexualité, dans mes désirs, dans tout ce qui fait ce que je suis, et ça m’a touchée.

Pour expliquer ce sentiment, la représentation du sexe actuelle reste quand même très majoritairement vue par un regard masculin et hétérosexuel : centré sur le corps féminin, donc. C’est flagrant en particulier dans le porno, c’est aussi assez fréquemment visible dans la littérature érotique, c’est on ne peut évident dans la photographie… Et le corps masculin, et le plaisir masculin, et la psychologie masculine… ils sont où ? Ce ne serait pas censé être plus attractif pour quelqu’un étant attiré par les personnes du sexe masculin, peut-être ? Les sentiments sont, de plus, la plupart du temps absents que cette représentation sexuelle, comme s’il ne fallait surtout pas entrer dans la tête des personnages et encore moins dans leur cœur. Pourtant, la sexualité n’est-elle pas un moyen extrêmement intéressant d’explorer des personnages dans leur intimité psychologique et sentimentale ? J’éprouvais un manque à ce sujet, pas seulement dans la littérature : dans la représentation de la sexualité d’une manière générale. En conséquence, découvrir ce genre littéraire a été un bouleversement. J’ai plongé dans cette littérature romantico-érotique avec passion, au point de me mettre à en écrire moi-même. Ça fait neuf ans, maintenant.

J’aime entrer dans l’intime des personnages. J’aime voir le rapport d’un personnage à la nudité, au regard de l’autre, j’aime explorer les sujets du don de soi, du désir, de la pudeur, j’aime voir comment les personnages se construisent dans ces rapports, comment ils évoluent, comment leurs relations évoluent, comment l’amour nait… J’aime voir l’humain se dégager de l’entrée dans son intimité.

Et la romance érotique est une façon fascinante d’explorer ces voies du désir, de l’intime et des sentiments.

 

Valéry K. Baran recommande

Comme je m’intéresse aux deux genres, voici une recommandation en romance érotique hétérosexuelle, et une en romance érotique homosexuelle !

Megan Hart a été mon gros coup de cœur en romance érotique hétérosexuelle lorsque j’ai commencé à m’intéresser à ce que publiaient les éditeurs spécialisés dans la romance. J’ai beaucoup aimé son style d’une manière générale. La psychologie des personnages est mise en premier lieu, les personnages sont fouillés, les rapports amoureux développés sans exagérations ou accélérations subites... Mon coup de cœur est pour une nouvelle : Et bien plus si affinités, qui m’a fait complètement craquer pour son inventivité (deux jeunes gens ne se connaissant pas qui acceptent de se prêter à une étude sur la naissance du désir, en passant des moments de plus en plus proches sur le plan du contact physique) et l’excellence de son développement. C’est une nouvelle absolument craquante !

Varian Krylov a été mon gros coup de cœur en romance érotique M/M. De la même manière que pour Megan hart, ce que j’ai lu de cet auteur, j’aurais aimé l’écrire (c’est généralement LE critère pour dire que j’ai vraiment craqué pour ce que j’ai lu). Son roman Dangereusement heureux n’est pas exempt de défauts : je ne dirais pas que tout est impeccable dedans, mais il porte une force érotique phénoménale ! L’ambiance, dans un loft où se réunit une jeunesse pleine de rêves, le personnage solaire de Dario, l’art présent en filigrane, tout le temps, les scènes de sexe incendiaires, la psychologie et les sentiments puissants… J’ai vraiment adoré ce roman.

 

Les questions

1- Parlez-nous d’un moment de votre vie où vous avez senti la Romance tout autour de vous.

Je crois que le Salon du Livre (désormais appelé Livre Paris) est un très bon moment pour décrire ça. Entre les journées sur le stand de mon éditeur, autour des stands des copines auteurs, autour d’un café à parler de romance, avec des auteurs écrivant de la romance, des lectrices lisant de la romance, des blogueuses chroniquant de la romance… on peut vraiment dire que la romance était partout ! (C’est devenu mon RDV annuel inratable, d’ailleurs)

2- Parlez-nous de quelqu’un de spécial dans votre vie (autre que votre conjoint) avec qui vous partagez votre amour de la Romance.

Alors, sans faute, ma collègue d’écriture Hope Tiefenbrunner (et je suis sure qu’elle parlera de moi aussi) que j’ai rencontrée par le biais de l’écriture de romance et avec qui je partage cette passion depuis maintenant sept ans. Et également avec qui j’ai le plaisir de publier désormais un titre à quatre mains et d’être sur l’écriture d’un second actuellement. On partage tout ce qu’on vit en tant qu’auteurs depuis des années, on a régulièrement des connexions étonnantes et c’est vraiment la personne avec qui je partage le plus fortement cette activité.

3- Y a-t-il un endroit dans le monde, ou une musique, qui pour vous est synonyme de Romance ?

Je vais citer Björk. Parce que c’est une artiste que j’adore, déjà, qui donne beaucoup d’amour dans ses chansons, et ce morceau est d’ailleurs sur l’album que je préfère d’elle : All is full of love.

4- Quel est votre couple romantique préféré ?

Ah, j’hésite ! Je vais taper dans les classiques et citer Tristan et Iseult. Je sais que la fin n’est pas positive mais ça reste le couple (ou l’un des couples) qui m’a laissé le souvenir le plus poignant, tout de même.

5- Parlez-nous du rendez-vous romantique de vos rêves.

Alors, je ne suis pas quelqu’un de très romantique, au sens commun du terme, du coup le plus beau rendez-vous romantique que l’on pourrait me proposer, je crois, serait le coup de folie, l’imprévu, celui qui m’emmène vers des contrées extraordinaires… un «viens, on part», et puis l’aventure au coin de la rue ou au bout du monde, à faire comme si rien n’avait de conséquence et que ne comptait plus que le plaisir de l’instant. Oui, ça, ça me botte.

 

Le concours

Harlequin offre 5 exemplaires ebooks de "Pour te faire craquer", paru le 27 juillet.

Les gagnantes seront tirées au sort parmi les personnes ayant commenté cet article.

 

Valéry K. Baran

Issue d’une famille d’enseignants en littérature, elle a baigné depuis l’enfance dans la passion de l’écriture. Après plusieurs années animées par une grande soif d’aventures, elle a finalement renoué avec ce premier amour, livrant aux lecteurs des histoires chargées d’érotisme. Ses récits torrides font cependant toujours la part belle à la romance.


Commentaires

Aurore Aylin (le 17/08/2016)
Je ne conçois pas l'érotisme sans le côté romance, mais la vraie romance, avec effectivement une vraie psychologie des personnages, pas juste une vague histoire mise là pour servir de prétexte aux scènes torrides. L'érotisme n'est d'ailleurs pas que dans la description de l'acte, pour moi, il va du simple frôlement, au regard qui dit tout, à une phrase contenant un sous-entendu... Et je n'aime pas la vulgarité, une scène hot peut être extrêmement érotique (vite, des glaçons ! Mieux, un congélateur!!!!!) sans jamais employer un seul terme vulgaire ou cru,qui aura tendance, pour ma part, à casser le côté torride du moment.

Julie Forgeron (le 17/08/2016)
J'aime ta vison de l'érotisme associé à la romance et je sais que tu fais parti des auteurs dont l'érotisme est justifié. Parce que parfois c'est juste des enchaînement de scènes de sexe sans intérêt. Il me semble que j'ai lu la nouvelle de Megan Hart dont tu parles et c'est vrai qu'elle est très bien menée.

Valéry K. Baran (le 17/08/2016)
Ah ben on est pareilles, Aurore. J'ai vraiment du mal avec la vulgarité dans les scènes sexuelles, particulièrement quand (et c'est généralement le cas) ça ne colle pas avec le style employé jusque-là. C'est à dire que, après avoir lu un récit avec un vocabulaire neutre, non argotique, où il est utilisé le mot "voiture" et non pas "bagnole" par exemple..., on a soudainement dans la scène de sexe un saut de langage complet, avec des termes vulgaires qui tranchent totalement avec la narration précédente. Après, il peut m'arriver d'utiliser des termes crus dans les dialogues (si ce sont les mots des personnages, ce sont leurs mots ^^) mais parait-il que ça passe bien et, d'une manière générale, j'ai une très nette préférence pour le vocabulaire neutre et/ou les images, dans la continuité de mon style général, tout simplement. :) Enfin, on pourrait en parler un moment, et même en débattre ! C'est un sujet que j'ai abordé plein de fois et qui reste sensible, il faut le dire. xD

Valéry K. Baran (le 17/08/2016)
Julie : Ah, ça me fait plaisir de voir que tu as aimé aussi cette nouvelle : franchement, elle m'a vraiment botté (elle m'a fait être jalouse de la bonne idée de son autrice en me disant "bouh, j'aurais voulu l'écrire moi-même", c'est un signe xD). Et merci. :)

Michel Dehan (le 17/08/2016)
Toujours beaucoup à te lire. Tu as même réussi l'exploit de me faire aimer les romances MM...parce que justement il s'agit de vrais histoires d'amour, agrémentées, il est vrai, de belles scènes torrides très excitantes à lire ;)

Eve Terrellon (le 17/08/2016)
Je suis toujours admirative des auteurs parvenant à écrire à quatre mains (voire plus). Cela me fait l'effet d'un tour de force incroyable quand on voit comment un texte peut être parfaitement équilibré à l'arrivée. Je suis curieuse, mais comment faites-vous pour accorder ainsi vos plumes ? Vous partez d'un scénario commun à la base, ou vous discuter de l'orientation de l'histoire au fur et à mesure qu'évoluent vos personnages ?

Valéry K. Baran (le 17/08/2016)
Michel : Ça, c'est un superbe compliment. :) Et merci !

Valéry K. Baran (le 17/08/2016)
Eve : Vos faîtes ça aussi avec Julie, il me semble. ;) Pour nos deux expériences d'écriture à quatre mains, on a eu deux méthodes différentes. La première, pour une nouvelle : une idée de base défini ensemble (en quelques lignes : personnages, début, fin, processus d'évolution voulu) et écriture de 2000 mots environ chacune à la suite de l'autre, tout en modifiant au passage ce qu'avait écrit la précédente (on l'a détaillé ici : http://www.baran-tiefenbrunner.com/2016/04/23/ecrire-a-4-mains/ . La deuxième, pour un roman : une bonne préparation en amont, avec scénario détaillé chapitre par chapitre, fiches de personnages, etc., et on écrit ça en totale anarchie, sans suivre forcément l'ordre des chapitres, en écrivant chacune quand on avait du temps sans se soucier de là où en était l'autre (juste en veillant à ne pas bosser sur le même chapitre)... la totale. xD Et en communiquant sans cesse en MP en même temps. Un truc qui va bien, je trouve, c'est le fait de ne pas fournir à l'autre un texte trop travaillé : on s'envoie chacune des premiers jets à peine relus une ou deux fois, et on laisse à l'autre le loisir de tout modifier. Ça laisse la possibilité de bien mêler nos styles et d'avoir un résultat vraiment commun, je trouve.

Aurore Aylin (le 17/08/2016)
Pour moi, les scènes érotiques doivent marquer un tournant, une évolution dans la relation entre les personnages, même s'il n'est pas forcément question d'amour au moment où la première se déroule (le désir, l'affection, le respect mutuel peuvent être des moteurs suffisants pour un tel rapprochement dans un premier temps), sinon elles ne sont là que pour "faire des pages" et n'apportent donc rien à l'histoire. Elles marquent un moment où les personnages laissent tomber les masques. Et l'intérêt réside aussi dans "l'après" : comment le couple vit-il les heures, les jours, qui suivent ce moment coupé du monde ? S'en trouvent-ils rapprochés, ou au contraire, vont-ils remettre une distance entre eux ?

Aurore Aylin (le 17/08/2016)
Pour écrire aussi des nouvelles (2 à ce jour, l'une de 60 pages, l'autre de 130 pages) à 4 mains, je peux dire que la distance ne rend pas les choses faciles :-) ça demande beaucoup de communication, et de bien connaître l'autre, d'autant qu'Ysaline et moi mélangeons nos univers en écrivant à partir des personnages de nos séries respectives. Vive internet, les mails et mp, qui permettent une communication instantanée :-) . C'est un exercice d'écriture très intéressant.

Valéry K. Baran (le 17/08/2016)
Aurore : c'est exactement ça. En romance/érotisme comme ailleurs, une scène doit toujours être utile, dans le sens faire avancer l'intrigue, les personnages, leur relation, ou alors "montrer" quelque chose de particulier d'eux, apporter une pierre à l'édifice général "scénario", offrir une plongée dans la psychologie du moment du personnage... Si elle n'apporte rien d'autre que du décorum ou des choses déjà dites/vues dans d'autres scènes, elle n'a rien à faire là. Et c'est valable pour les scènes érotiques comme pour les autres.

Valéry K. Baran (le 17/08/2016)
Aurore : ravie de voir que tu es de l'aventure "4 mains" aussi. :) Une écriture en commun sans la distance, ça me plairait vachement, aussi. L'un de mes "fantasmes" d'autrice serait de faire ça, un de ces jours, d'ailleurs : d'organiser un weekend de 3 jours, par exemple, à louer une maison avec des copines et y passer ce temps entre écriture, avec un objectif précis pour chacune à accomplir, par exemple, et bavardages entre amies. Ça me plairait.

Aurore Aylin (le 17/08/2016)
Pour notre premier 4 mains, nous avons pu nous voir à deux reprises pendant quelques jours. Par contre, pour celui paru fin juillet, nous avons dû tout faire à distance. Seul le scénario a été élaboré lors de notre dernière rencontre, pour la part écriture, tout s'est fait par mail. Tant qu'il s'agissait d'écrire chacune nos parties respectives, ça a bien avancé, c'est devenu plus compliqué en arrivant aux parties communes. L'une écrivait la scène, l'autre la corrigeait, modulait, faisait des ajouts. Puis retour à l'envoyeuse, qui lissait tout ça. L'écriture à deux en ayant la chance d'être ensemble, c'est génial, que de fous rires, parfois à deux heures du matin :-). Car dans ces cas-là, on dort assez peu pour profiter au maximum du temps passé ensemble !

Eve Terrellon (le 17/08/2016)
Merci pour toutes ces précisions Valéry. Et non, avec Julie, c'est simplement relecture et bêta ^^.

Vanessa Terral (le 17/08/2016)
C'est sympa, cette façon d'en être venue à la romance! D'un autre côté, je réalise que j'ai écrit de l'érotique (de la fanfic) avant de même simplement m'intéresser à la Romance. Mais les deux "mouvements" ont été déconnectés pour moi. Je te rejoins totalement (enfin, j'espère avoir bien compris) sur le fait que la tension érotique est comme sublimée, ou renforcée par les émotions et l'histoire des persos. Au point qu'à présent, quand je lis des scènes de sexe sans contexte – ou genre le contexte histoire de dire vaguement qu'il y en a un mais pas personnalisé ni rien –, bah désormais, je zappe car ça n'éveille plus du tout mon intérêt. Et pareil pour le désir, essentiellement dit à partir du regard d'un homme – une des raisons pour lesquelles je me suis intéressée à la littérature romantique / érotique lesbienne, écrite par des femmes. Le pitch que tu fais de "Et bien plus si affinités" me donne bien envie, je vais me le prendre. Merci du conseil!

Fanny André (le 17/08/2016)
Pour ma part j'aime aussi l'érotisme sans aucun lien à la romance, voir le très cru si effectivement je n'ai pas l'impression que ça ne sort de nulle part (assez ok avec les espèces de cassure dans la narration ou on se dit juste O.O ), mais en y réfléchissant à deux fois, c'est vrai que les oeuvres marquantes du genre surfaient entre les deux dans un équilibre subtil. En s'affranchissant de certains codes de romance que je trouve parfois tout à fait pesant (la sacro sainte fidélité comme seule et unique base/vision du couple par exemple). Comme Vanessa, je vais aussi regarder du côté des œuvres citées que je ne connaissais pas :)

Claire Brunez (le 17/08/2016)
L'initiation de Claire...ah !...cela ne peut que m'interpeller...érotisme et romance...tout ce que j'aime !! C'est bien en suivant les méandres du débat intérieur des amants que l'on s'attache si profondément à eux puisqu'ils ne sont plus des personnages superficiels mais des êtres presque réels. Je dois par ailleurs bien avouer que j'aime la nouvelle tendance des couvertures de romance présentant à mes yeux intéressés un beau corps masculin ????

Fabiola (le 17/08/2016)
Je suis tout à fait d'accord avec ton point de vue sur la différence entre l'érotisme et la romance érotique. Je ne suis pas fana de romance érotique même s'il m'arrive d'en lire, mais il est clair qu'il y a une nette différence quand c'est écrit par une femme

Juliette Di Cen (le 17/08/2016)
Parmi les nombreux auteurs lus ces dernières années et œuvrant sur le même créneau que toi, tu fais partie de ceux que je suis fidèlement. L'approche réaliste de tes personnages apporte la proximité nécessaire avec ton lectorat. Quant aux scènes sensuelles, elles sont écrites pour faire avancer l'histoire, et ne sont jamais gratuites. J'envie cet art inné d'écrire de la romance érotique, de tisser les sentiments entre tes héros avec beaucoup de douceur et de pudeur, et cette faculté de rendre les scènes érotiques visuellement attractives sans que le vocabulaire ne tombe dans la crudité. C'est d'autant plus intéressant que tu t'es familiarisée tardivement avec les codes de cette littérature, contrairement à beaucoup de collègues auteurs. Je pense qu'un lecteur et plus encore une lectrice, vient progressivement à l'érotisme. Le lecteur passe des paliers. C'est d'autant plus nécessaire pour aborder certaines formes de cette littérature, pour en saisir le sens, pour comprendre certaines pratiques. Pour en revenir à la romance, l'érotisme a longtemps été l'aboutissement de la relation amoureuse, la scène clé qui faisait basculer l'histoire sans que rien n'y soit détaillé. Aujourd'hui, on a enfin intégré que l'érotisme pouvait être développé, sans faire l'objet d'une censure. On est là dans une vision plus adulte et réaliste de la littérature sentimentale. Je pense que c'est lié à l'approche très "célibattante" et indépendante des relations amoureuses de nos contemporaines. Concernant la crudité des termes, voire leur vulgarité (qui relève d'une appréciation personnelle donc plutôt subjective), je crois comme toi que tout est affaire de contexte et de perception individuelle. J'avoue ne pas m'en effrayer lorsqu'ils sont intégrés dans les dialogues, mais ils doivent correspondre au vécu des personnages. J'y suis moins sensible dans le reste d'un texte qui doit garder une certaine "tenue" littéraire. Toutefois, là encore, je crois que notre vision a évolué. Ce que l'on aurait réservé au milieu du X il y a encore une dizaine d'années est presque devenu une des normes de la romance contemporaine.

Valéry K. Baran (le 18/08/2016)
Vanessa : Dans la fanfic, venir à l'érotique est assez naturel, je trouve. L'une des grandes motivations à écrire ce type de littérature est l'envie de développer les scènes non développées par l'auteur d'origine, alors comme il n'est pas rare que les scènes sexuelles soient passées sous silence... ^^ Et on se rejoint, tout à fait, c'est ça. :) Et chouette pour "Et bien plus si affinités" ! J'espère qu'elle te plaira, alors. N'hésite pas à m'en parler.

Valéry K. Baran (le 18/08/2016)
Fanny : J'ai envie d'écrire de l'érotisme sans romance, aussi, un de ces jours. En réalité, j'en écris même régulièrement mais (cœur d'artichaut oblige), même si j'écris une scène dans laquelle il n'y a pas d'attaches sentimentales entre les personnages, j'ouvre toujours une porte sur la fin laissant entendre que... mais non, en fait, ils vont continuer à se connaître et ça va donner une romance ultérieure. xD Sinon, tiens, le sujet de la fidélité est un sujet très sensible chez moi. Autant, je n'ai absolument aucun souci avec l'idée d'un couple "libre" ou d'un personnage pouvant faire une erreur (tout le monde peut en faire), mais j'ai vraiment beaucoup de mal avec l'infidélité répétée quand le personnage faisant ça est présenté, lui, comme la pauvre personne à plaindre (genre, la pauvre, elle n'arrive pas à choisir). :p Mais bon, ça aussi ça ferait un vrai débat. :D

Valéry K. Baran (le 18/08/2016)
Claire : :) Et je plussoie tout à fait pour la nouvelle tendance avec corps masculin sur la couverture ! La romance (comme l'érotisme mais là, ça se heurte encore à pas mal de barrières) étant lu majoritairement par des femmes, il est sympa de voir un peu plus ces messieurs orner les couvertures. ^^

Valéry K. Baran (le 18/08/2016)
Fabiola : merci beaucoup. :)

Valéry K. Baran (le 18/08/2016)
Juliette :

Valéry K. Baran (le 18/08/2016)
(oups. Problème avec l'envoi de mon message. Je recommence). Juliette :

Valéry K. Baran (le 18/08/2016)
(suite) Merci.

Julie Forgeron (le 18/08/2016)
L'infidélité au sens de tromperie est un sujet sensible chez moi. J'ai vraiment beaucoup de mal avec ça. De même que le couple libre ou le trouple, sont pour moi des sujets que je ne vais pas rechercher dans mes lectures. Même si j'en ai lu par curiosité, et j'en ai aimé (pas tous^^). Je pense que l'auteur doit tout de même être très bon pour faire passer cela. Je t'envoie encore des fleurs Valery, mais dans Pas assez de toi, c'est particulièrement bien amené et ça fonctionne pour moi qui n'aime pas tellement ce genre de situation. J'ai lu aussi une série ou un couple se forme dans un tome, c'est une romance assez classique et dans le second tome, ils décident de devenir un couple libre. L'auteur est aussi très bonne et c'est bien amené également, néanmoins je n'ai pas réussi à adhérer. Je pense que si le sujet avait été abordé dès le premier tome (même s'il n'avait été qu'effleuré) j'aurais pu aimer ce deuxième tome, mais là je m'étais fait une idée du couple et j'ai eu énormément de mal à m'en défaire. De même quand dans une série de roman qui développe une histoire d'amour, le personnage principal change de partenaire, je ne peux pas. J'ai arrêté de lire True Blood à cause de cela, j'ai été tellement déçue que je me suis débarrassée des livres. Donc un ouverture sur ce genre de sujet c'est bien, mais je pense qu'ils sont tout de même à prendre avec des pincettes.

Fanny André (le 18/08/2016)
L'infidélité peut-être assumée sans avoir aucun rapport à "le pauvre il n'arrive pas à choisir" (ce qui est sûrement la pire manière de le présenter elle enlève tout choix au personnage, le rend détestable par son ambivalence, ça présente la chose comme une faiblesse d'entrée de jeu) après couple libre ou infidélité sont bien deux notions différentes, personnellement dans le cadre de l'érotique ça ne me pose aucun souci. Je pense que c'est aussi intéressant à suivre qu'un personnage fidèle. Je n'ai pas non plus besoin de projeter un "peut-être que" pour me dire que ça donne du sens à un intermède érotique. Certaines fois ça a du sens... d'autres fois pas.Je pense que j'aime l'idée que l'érotisme permet de faire sauter les tabous qu'on doit observer en romance (le couple libre? impossible ! le trouple? idem. la tromperie comme idée que ça épanouit la personne que ça ne concerne qu'elle sans aucun rapport au couple, à son partenaire?? mais quelle vilaine personne ;) ) bref ça reste ma vision de l'érotisme :)

Valéry K. Baran (le 18/08/2016)
Julie : Rho, c'est gentil !

Valéry K. Baran (le 18/08/2016)
Je répondrais bien (le débat est intéressant) si le site me laissait poster plus que quelques mots xD Je vais faire l'essai sans signes de ponctuation type "points", dès fois que là soit le problème Julie et Fanny, donc En fait, c'est très compliqué parce que c'est lié à nos conceptions personnelles, je pense Je ne tiens réellement qu'à une chose Pour moi, l'amour et le couple, c'est le respect de l'autre C'est à dire que, si l'idée d'avoir une relation "libre" ou du multipartenariat est quelque chose de décidé ensemble, de discuté dans le couple, d'accepté, c'est parfait Parce que c'est fait dans le respect de l'autre, justement Et c'est aussi à dire qu'on peut tromper, bien sûr, pas de souci non plus tant que c'est vécu avec malaise/culpabilité vis à vis de la personne qui a été trompée (à part les cas type relation abusive, couple en train de se séparer, etc) Je me souviens avoir lu des livres dans lesquels l'un des personnages trompe l'autre sans que ça me pose problème le moindre instant (et même m'être mise en mode pompom girl pour que ça arrive), parce que les personnages étaient dans une relation faisant que le faire n'était pas manquer de respect à leur partenaire ou que le partenaire ne méritait pas ce respect-là, et avoir été urticée à l'excès par d'autres livres où j'avais envie de baffer le personnage faisant ça parce qu'il se comportait d'une manière odieuse avec son compagnon tout en ne restant préoccupé que par son nombril Comme pour tout, finalement, tout peut être fait Tout dépend juste la manière de le faire

Valéry K. Baran (le 18/08/2016)
(Et ça marche) Juliette, du coup (toujours sans points, désolée pour la lisibilité moins bonne) En fait, je pense toujours que, pour bien écrire de l'érotisme, il ne faut pas chercher à faire de l'érotisme, justement Il faut partir des personnages Qu'est-ce qu'ils ressentent Où est-ce qu'ils en sont de leur parcours personnel Qu'est-ce que représente pour eux le fait d'être là, à ce moment, de vivre tels gestes, d'avoir tels actes, instant après instant Etc Si on définit vraiment bien les pensées des personnages, leur ressenti, ce qu'ils éprouvent, la scène devient réelle (et hot, en conséquence) Il n'y a pas forcément besoin de chercher très loin Et c'est très intéressant, ce que tu dis sur le développement de l'érotisme dans la romance On est passé d'une scène marquant forcément un aboutissement, à des scènes œuvrant en elles-mêmes à l'évolution du scénario, en faisant partie intégrante

Fabiola (le 18/08/2016)
@Julie : je suis tout à fait de ton avis concernant l'infidélité et les unions libres. C'est l'une de mes bêtes noires et absolument pas ce vers quoi je me dirige. Pour moi, ce n'est pas une relation romantique du tout.

Cricribi (le 18/08/2016)
Je suis avec Julie et Fabiola en ce qui concerne l'infidélité,les trios, les unions libres ,les sagas interminables avec turnover et tutti quanti... J'évite soigneusement ce genre d' histoires, même si l'auteur (auteuse, autrice ) a du talent. Ce n'est tout simplement pas de la Romance, et même si je peux paraître bornée (allons avouons-le : coincée !???? ),je vote pour le bon vieux couple hétéro fidèle avec son happy end ). Par contre je suis à fond pour l'érotisme dans ce cadre là, c'est important d'avoir cette facette de l histoire d'amour dans une Romance,et elle doit être bien écrite. Et là,on tombe parfois sur des horreurs,c'est à dire une vulgarité stupéfiante, qui nous tombe dessus comme un cheveu sur la soupe, des pratiques extrêmes présentées comme évidentes, bref, la cata. La grande vague sado-maso qui a suivi "50 shades" à fait des ravages et pas que pour le meilleur...

Fabiola (le 18/08/2016)
@Cricribi: oui je vois ce que tu veux dire quand tu parles de "pratiques extrêmes présentées comme évidentes" :-/

Marie Lerouge (le 19/08/2016)
"J’aime entrer dans l’intime des personnages. J’aime voir le rapport d’un personnage à la nudité, au regard de l’autre, j’aime explorer les sujets du don de soi, du désir, de la pudeur, j’aime voir comment les personnages se construisent dans ces rapports, comment ils évoluent, comment leurs relations évoluent, comment l’amour nait… " Je retiens cette phrase de ta contribution car j'estime qu'elle te résume très bien et se retrouve dans ta plume. Dans un genre très différent, je te rejoins sur ce point.

Zetta (le 19/08/2016)
Super intéressant, et merci pour les recommandations, même si ce que l'article me donne le plus envie de lire, c'est tes bouquins ! C'est marrant, je suis venue à la romance un peu de la même façon que toi, grâce à (j'ose à peine le dire) 50 shades, qui m'a fait découvrir le genre érotique puis la romance. Les deux se complètent vraiment, je trouve. L'érotique sans romance me laisse froide et la romance sans sexe me laisse souvent insatisfaite.

Angelesse Angie (le 19/08/2016)
"la romance érotique est une façon fascinante d’explorer ces voies du désir, de l’intime et des sentiments." très joliment dit ^^

Valéry K. Baran (le 20/08/2016)
Cricri : oui, c'est plutôt de l'érotisme, dans ce cas-là. :) Et oui, on trouve de tout dans la romance ou l'érotisme... ce n'est pas toujours évident de faire le tri. ^^

Valéry K. Baran (le 20/08/2016)
Marie : Merci beaucoup ! :)

Valéry K. Baran (le 20/08/2016)
Zetta : eh, c'est sympa, merci ! Et je vois qu'on a le même parcours/les mêmes intérêts. :)

Valéry K. Baran (le 20/08/2016)
Angie : Merci. :)

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