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Les Highlanders, le retour

Les Romantiques - 15/11/2012

Au coeur des Highlands

Je ne sais pas pour vous, mais mes héros de prédilection en romance sont sans conteste les Highlanders… Grands, forts, passionnés et surtout très trèèèèès virils, ces mâles alpha ont tout pour plaire ! Les filles vous l’ont bien montré dans le dernier numéro, et c’est à mon tour de prendre le relais :p Car vous êtes de sacrées chanceuses, Les Romantiques, en l’espace de deux webzines, vous avez droit à deux articles consacrés à nos héros en jupette préférés ! lol

En octobre, Fabiola, Rinou et Twin vous ont offert un petit voyage dans le temps et fait une excursion dans l’Histoire des Highlands jusqu’à nos jours. Pour ce numéro nous allons revenir en profondeur sur leur passé et découvrir quelques us et coutumes de l’époque médiévale, pour comprendre ces héros si intenses… ?

Quand je pense «héros highlander», il me vient de suite à l’esprit un grand bonhomme, fier et fort, arborant un air farouche. Mmmh, ai-je aussi mentionné les longs cheveux et la barbe de trois jours ? Mais plus que l’image qu’il évoque, le highlander est aussi pour moi un homme qui a des principes et des convictions, un code d’honneur, et qui fait passer son clan avant tout le reste. C’est peut-être la raison qui me fait autant apprécier ces romances-là, car ce n’est pas seulement une histoire d’amour entre deux personnes, mais également celle d’un homme pour ses terres, sa famille. Et moi aussi je finis par tomber un peu amoureuse de tout ça… Pour cette raison j’ai toujours trouvé que l’aspect historique participait pour beaucoup à l’ambiance romantique, entre alliance et mésalliance, mariages arrangés et querelles violentes, les Highlands c’est avant tout, et surtout, une atmosphère et un lieu à part.

«D’eux on ne sait que peu de choses, et l’on devine le reste.» Dr Samuel Johnson, 1773, à propos des Highlanders.

Comment se sont formés les Highlands que l’on connaît à travers les romances de Julie Garwood et Monica McCarty ? Nous vous avions parlé des Pictes dans le dernier numéro, et je vais revenir un peu là-dessus.

Tout commence près de 500 ans avant JC, lorsque les premières tribus Celtes arrivent en Grande-Bretagne. De véritables guerriers : se battre n’était pas seulement une question de survie, mais aussi une façon de vivre. Il était d’ailleurs de coutume de préserver les têtes de ses victimes pour les exhiber tels des trophées aux visiteurs… lol Mais les anglais et les saxons ont tôt fait de conquérir les celtes, et ces derniers se voient obligés de fuir vers le nord et les îles attenantes. Quelques 1000 ans plus tard ne subsistent des celtes que les Pictes, les Ecossais et les Bretons, et en 843 le royaume d’Ecosse voit le jour, rassemblant toutes ces tribus : celles du nord appelées les Highlanders et celles du sud les Lowlanders.

Au XIIème siècle la situation s’est gravement détériorée dans le nord : totalement coupés de la sphère royale, les Highlanders se retrouvent dépourvus de législateur. L’ancienne structure des comtes provinciaux, qui avaient en charge la justice, s’est écroulée et les raids de voisinage pour voler le bétail, qui est alors la principale richesse des clans, deviennent monnaie courante. En l’absence de toute autre forme de loi, les Highlanders décident de créer leur propre système. Avec les frontières naturelles faites de montagnes, de lochs et de la mer elle-même, des territoires délimités pouvant être facilement dirigés par de puissants chefs sont formés.

La tradition celtique reprend son cours : celle d’une famille forte, dirigée par un guerrier ayant pour responsabilité le bien-être de tous. Les Highlands Clans sont formés ! Mais c’est un homme du nom de Somerled qui est à l’origine de leur autonomie. ;) C’était un puissant guerrier au sang nordique et Picte qui, après une sanglante bataille, ajouta l’île de Man, à ses précédentes conquêtes. Désormais à la tête de toutes les îles du nord-ouest, hormis Bute et Ardnamurchan, Somerled fit la promesse à Malcom IV de lui rester fidèle si ce dernier lui reconnaissait ses «butins» de guerre. Lol

Malcolm refusa, considérant ces terres comme appartenant à la couronne, mais Somerled tint bon et se donna lui-même le titre du Roi des Îles. En 1164 le roi guerrier, déterminé à défier l’autorité, rassembla une flotte de plus de 150 navires et mit le cap sur Glasgow. Cependant durant son escale à Renfrew, il fit la rencontre malheureuse de l’armée de son ennemi et fut tué. Mais sa mort n’avait pas été vaine, et sa revendication d’indépendance face à la couronne souleva un mouvement général, dont les représentants les plus légitimes furent les MacDonald, les Seigneurs des Îles… L’un des nombreux clans qui composaient les Highlands.

Si le système des clans peut sembler être un vague «concept» de prime abord, ce fut en réalité une véritable source de revenus et une structure sociale à part entière. Peu à peu les clans évoluent de façon à former de petits Etats, ayant à leur tête des hommes capables de les diriger, de faire vivre la terre, à la fois juges et guerriers : les Lairds. La différence entre les écossais du nord et ceux du sud ne cesse de se creuser. Pour les résidents de la capitale, alors Edinburgh, les Highlands sont considérés au même titre qu’un pays étranger, peuplé d’autres races, parlant un langage qui n’est pas le leur et arborant des vêtements différents.

Du gaélique «clann», qui signifiait littéralement «enfants», le clan est ce puissant lien de communauté, fondamental pour les Highlanders comme il l’avait été pour leurs ancêtres. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, tout les membres d’un clan n’étaient pas pour autant liés par les liens du sang (on n’oserait imaginer le résultat XD), mais davantage unis par un nom de famille courant. Dans ces petites communautés c’était bien suffisant. ;) Lorsqu’il s’agissait de donner son nom, les Highlanders prenaient automatiquement celui de leur laird, et signifiaient ainsi leur allégeance.

Quant au nom en question, d’origine gaélique il donnait généralement une indication sur le tempérament du tout premier laird, ou encore sur son physique : Grant signifiait ainsi «imposant», Cameron «bouche tordue», MacDuff «fils du ténébreux», MacGillivray «fils du serviteur au bon jugement»… Et si les MacGregor, les MacKinnon, les MacKay (et bien d’autres encore !) revendiquaient leur sang royal, les Campbell soutenaient être les ancêtres d’un fameux héros de la mythologie celtique, Diarmaid le Sanglier. Quant aux MacLachlan et MacNeil, ils affirmaient descendre de Niall des Neufs Otages, rien de moins que l’un des plus grands rois d’Irlande ! (Que beaucoup d’irlandais comparent d’ailleurs à Alexandre le Grand. lol)

Chaque clan avait également son propre «slogan» (sluagh-ghairm), connu comme étant leur cri de ralliement en temps de guerre, et pouvant être utilisé comme un signal de bataille. Les Cameron avaient coutume de crier «Fils de chien, venez et combattez», les MacDougall «Victoire ou mort», et les MacKinnon «Rappelez-vous de la mort d’Alpin» !

La tradition orale, chantée par les bardes, joua d’ailleurs un grand rôle dans l’identité des clans. Les nobles et héroïques origines d’un clan, réelles ou imaginées, étaient fondamentales pour les Highlanders et leurs histoires étaient contées de génération en génération. D’ailleurs j’ai bien envie de vous raconter l’une de ces légendes, celle de la mort de Lord Soulis, un puissant noble écossais du XIVème siècle. Elle a été contée de nombreuses fois, mais la version la plus connue est sans doute celle du poème «Lord Soulis» de Leyden, reprise plus par… Sir Walter Scott !


***

Selon la légende, Lord Soulis était un homme terrifiant ainsi qu’un cruel législateur. Mais il était avant tout un sorcier… Et l’on murmurait que Hermitage Castle, son antre, avait été témoin de nombreuses horreurs. Mais il était également dit que Lord Soulis était doté d’une force surhumaine et qu’il était marqué par l’oeil du Diable. Il pratiquait des maléfices avec l’aide d’un familier qu’il gardait enfermé dans les cachots de son château, sur les corps d’enfants mort-nés qu’il déterrait. Ses sujets le détestaient et le blâmaient lorsque la maladie et la mort emportaient leurs animaux et leurs enfants, et se plaignaient que Lord Soulis ne les traitait qu’avec cruauté et
malveillance, brûlant ceux qui osaient le défier. Mais plus que tout, ils craignaient des conséquences s’ils se soulevaient contre leur maître, qu’ils soupçonnaient d’être protégé par une puissante magie.

La chute de Lord Soulis vint quand il enleva une jeune femme, la belle Marion, qui était promise à l’héritier de Branxholm…

La surprenant un jour alors que la pucelle était sortie pour galoper, il la força à le suivre jusqu’à Hermitage Castle et l’enferma dans son donjon avec l’intention de la forcer au mariage. Mais le fiancé délaissé était enragé par l’enlèvement de son jeune amour, et rassembla ses hommes pour agir contre Soulis. Ses efforts furent en vain. Ses soldats furent vite dépassés par ceux de Soulis et il fut lui-même capturé et emmené dans Hermitage.

Son maléfique ravisseur lui donna alors un choix terrible à faire : soit il persuadait Marion de se marier avec Soulis, soit il devait mourir… de même que la jeune femme. Mais Branxholm ne voulait pas abandonner tout espoir d’être secouru, et refusa de céder. Que Soulis le pende sur le plus haut arbre de la forêt, s’écria-t-il ! Il préférait mourir que savoir sa douce Marion dans les bras de l’infâme sorcier. Prenant un plaisir sadique en voyant le tourment dans les yeux de ses deux jeunes captifs, Soulis donna à Branxholm le temps de reconsidérer sa réponse.

Pendant ce temps le ravisseur attendait les représailles des alliés de Branxhom. Ces derniers avaient attaqué ses hommes sur le chemin d’Hermitage, le rendant plus vulnérable qu’il ne l’avait jamais été. Soulis commença à voir ses chances de succès diminuer. Il descendit jusque dans ses cachots où vivait son familier. Comme il était coutume de le faire quand il en appelait à la créature, il donna trois coups dans le grand coffre où dormait l’être magique et l’appela à sortir. Le familier l’avait déjà aidé par le passé, lui disant quoi faire et le rassurant en temps difficiles. Mais cette fois le familier n’avait aucune parole de réconfort pour son maléfique maître. Il dit à Soulis qu’il ne pouvait être tué ni par l’acier ni par l’eau, et que le pendre ou le lier à une corde n’aurait aucun effet. Mais Soulis le savait déjà. Et quand il exigea que son familier lui dise qu’il ne pouvait également être brûlé par le feu, l’esprit refusa. A la place il proféra un ultime avertissement : «Prends garde à la venue de l’arbre !».

Il n’eut d’autres mots de réconfort pour Soulis. L’esprit maléfique rajouta qu’il devait quitter Hermitage sur le champ et ne jamais revenir. Sur ces paroles Soulis s’enfuit de son donjon. Il partirait, il savait qu’il n’avait pas le choix. Mais avant il prendrait sa revanche. Il entraina à sa suite Branxholm et la belle Marion, encore enfermés dans le donjon, pour les emmener au plus profond de la forêt, au delà même de ses frontières. Que Branxholm choisisse l’arbre où il serait pendu. Qu’il veuille mourir ou non, Marion le suivrait dans sa chute.

Le jeune homme faisait face à son ravisseur avec courage, gardant espoir qu’une aide bienvenue arriverait avant l’inévitable. Il laissa Soulis l’entraîner d’arbre en arbre au fond des bois, refusant ceux que lui présentait le sorcier. Pendant ce temps ses yeux fouillaient les alentours, cherchant parmi les arbres un signe de ses alliés. Walter viendrait sûrement à son secours. Walter était le frère de Branxholm, et sa foi en lui fut amplement méritée. En effet, Walter avait rassemblé un groupe d’hommes courageux afin de prendre sa revanche contre Soulis. La réputation du Lord sans coeur et cruel avait déjà été rapportée dans les contrées les plus lointaines, jusqu’aux oreilles du roi, provoquant sa colère : «Brûlez-le si vous le souhaitez, mais que je n’entende plus jamais parler de lui !».

Ainsi Walter avait pu rassemble de nombreux hommes, les paroles du roi n’apportant que plus de légitimité à sa mission. Sachant que Soulis pratiquait la magie noire et avait le pouvoir de se protéger contre les attaques qui lui étaient portées, Walter avait aussi ramené avec lui un vieux sage, qui conservait sur lui un grimoire magique. Avec l’aide de l’érudit ils espéraient briser les défenses magiques de Soulis, quelles qu’elles soient. Walter et ses hommes approchèrent Hermitage avec précaution, se cachant au fond des bois alors qu’ils mettaient sur pied un plan d’attaque. Ils entendirent approcher Soulis et ses captifs.

Le groupe de guerriers fit face, des branches de sorbiers dans les mains afin de se protéger contre l’ennemi maléfique. «Prends garde à la venue de l’arbre !» Branxholm mena Soulis droit dans le piège qui l’attendait. Il y eut une brève mais intense altercation, alors que les soldats de Walter encerclaient Soulis, l’attaquant de toutes parts, cherchant à le tuer avec leurs armes de fortune. Mais, homme après hommes, ils tombaient alors à terre, morts ou blessés, alors que Soulis repoussait ses assaillants, le rire aux lèvres, les défiant.

Son corps demeurait intact malgré les multiples coups qu’on lui portait. Lorsque les guerriers tentèrent alors de le faire prisonnier avec leurs cordes, ces dernières tombaient au sol sitôt qu’un noeud était formé. Désespéré, Walter fit appel aux conseils du sage qui les accompagnait, la magie qu’ils affrontaient étant trop puissante pour eux. Le vieil homme consulta le grimoire qu’il portait toujours sur lui et tout devint clair : si l’acier, l’eau et les cordes n’avaient aucun effet contre un tel homme, il n’y avait qu’une seule solution. Il fallait faire bouillir Lord Soulis dans un chaudron.

C’est ainsi que Lord Soulis rencontra sa mort, dans une petite clairière surplombant son château où neuf pierres gigantesques gisaient depuis les temps anciens. Au centre un formidable chaudron avait été placé, et un feu allumé dessous. Il fut amené là-bas, pieds et poings liés par des barres de plomb directement arrachées aux portes d’Hermitage. Son agonie dura de longues minutes, tandis que l’eau brûlante le consumait et le menait définitivement à la mort.

Les gens d’Hermitage Castle furent ainsi libérés de la tyrannie de Soulis, et Branxholm eut sa revanche. Mais après la mort de Soulis le château s’effondra sur ses fondations. On raconta alors que ses murs n’avaient que trop été témoins des horreurs du passé et qu’ils ne pouvaient désormais plus supporter le poids de la cruauté de laquelle ils avaient longtemps été imprégnés… Branxholm épousa sa belle Marion, et ils vécurent heureux de longues années.


***

La relation entre un membre du clan et son chef ne ressemblait en rien à celle d’un noble et son serf (que l’on retrouvait alors en Angleterre). A vrai dire ils étaient même traités avec une grande familiarité par le laird. Celui-ci prenait part aux festivités et venait leur serrer la main quand ils se rencontraient, ce qui était un signe de respect très important (et est encore standard aujourd’hui).

Le laird se devait avant tout de prendre en charge les affaires du clan par le biais d’hommes de sa famille, qui étaient plus ou moins ses hommes de main (les tacksmen). Ils avaient un important rôle militaire, mais aussi social, au sein du clan. Sorte de propriétaires des petits villages alentours, ils pouvaient agir en tant qu’officier en temps de guerre et appeler à rassembler le clan.

Pour cela ils utilisaient la traditionnelle fiery cross, une croix taillée dans le bois à laquelle était attaché un chiffon imbibé de sang et qui passait de main en main (charmant n’est-ce pas ?). Le laird était avant tout le père spirituel de son peuple et avait pour responsabilité de rendre la justice et de prendre toutes les décisions nécessaires pour la prospérité de son clan. Mais la succession d’un tel pouvoir ne pouvait se faire par la priorité de naissance si le laird avait une ribambelle d’enfants. En effet, le risque était trop grand que le clan se retrouve alors gouverné par un homme mentalement déficient, ou physiquement défaillant… Respectant par là l’ancien système celtique, de son vivant le laird avait donc tout loisir de choisir comme prochain leader l’un de ses fils, neveux, ou encore cousins éloignés ! Ce dernier devenait alors le tanist, le successeur officiel du clan.

Autre chose surprenante, les enfants du chef de clan étaient généralement placés parmi les familles de ses «tacksmen», et la descendance de ces derniers était alors envoyée… chez le laird ! Une sorte d’échange de bons procédés. Lolll Cela contribuait à resserrer les liens familiaux et bouleversait franchement la hiérarchie classique que l’on connaît. Les alliances entre clans étaient par ailleurs primordiales, et les mariages arrangés étaient légions à l’époque. Le couple pouvait alors vivre comme mari et femme durant un an et un jour, et si un enfant était né ou attendu de cette union, le mariage était confirmé. Si ce n’était pas le cas… chacun était libre de repartir lol !

Parmi les autres membres importants du clan on pouvait également trouver un trésorier, qui avait en charge la gestion des richesses et le patrimoine. La plupart des clans avaient aussi leur propre clerc, qui s’occupait des correspondances et, en règle générale, de tout ce qui avait trait à l’écriture et la lecture. Enfin les bardes se devaient de composer, réciter ou bien chanter des poèmes et autres contes pour le clan, afin de les instruire. Ces rôles bien définis étaient la plupart du temps héréditaires, et se déléguaient de père en fils.

Comme vous pouvez le voir, le système du clan était très bien rodé et organisé pour qu’il puisse vivre en véritable autonomie. La tâche principale était en priorité l’élevage de bétail et la culture d’avoine et d’orge, avec lequel on fabriquait la bière et le pain. Néanmoins, pour les clans les plus importants, une véritable élite de guerriers était mise sur pied, dont les passe-temps étaient la chasse, les patrouilles… et le vol de bétail ! Comme vous pouvez-vous en douter, survivre dans ces montagnes n’était pas chose aisée, et un homme sans clan s’exposait au plus grand des dangers, ainsi qu’au mépris de tous…

«Les highlanders ont pour leur laird la plus grande considération et lui offrent une obéissance aveugle, même si cela doit être en opposition avec le Gouvernement.»
Extrait de la correspondance d’un officier anglais séjournant dans les Highlands, 1720.

Est-ce que je vais vous surprendre si je dis que la royauté écossaise rencontra d’importantes difficultés à asseoir son autorité sur les Highlanders ? Ce peuple vivant sur une terre éloignée et inaccessible posa à vrai dire un insoluble problème. En effet, le roi ne pouvait aucunement compter sur la loyauté des highlanders s’il n’avait pas d’abord acquis celle du laird :p En fait, les pouvoirs accordés aux lairds par le roi ne pouvaient être légitimés que de deux façons : il leur donnait le titre de «Justiciers héréditaires» dans leur région, garantissant par la même occasion leur statut de juge (ce qui comprenait le droit de prononcer la peine de mort !), et leur accordait l’acte de propriété de leurs terres. Le point faible des lairds se situait ainsi dans ce malheureux bout de papier, car ce que le roi donnait, il pouvait aussi le reprendre !

Ce système fut source de nombreux conflits entre les highlanders et leur roi et, à vrai dire, ne fonctionna pas très bien (cf le webzine d’octobre 2012). La relation entre le chef d’un clan et ses membres était basée sur une confiance et un respect mutuels, et non sur le fait que ce dernier était propriétaire de leurs terres.

L’autorité du roi était néanmoins respectée dans les affaires inter clans, notamment lorsque l’Ecosse était en guerre et que les clans se devaient de faire cause commune pour leur pays. Et s’il était de coutume que le roi reste «l’ultime» arbitre, pour cela il se devait d’avoir le soutien des autres clans ;) Dans ce but il envoyait généralement des hommes fidèles à sa cause dans les Highlands, leur promettant les terres des clans les plus démunis et affaiblis. La tactique n’était malheureusement pas toujours couronnée de succès, leurs descendants étant véritablement natifs des Highlands et ainsi rattachés aux coutumes locales. Loll L’exemple le plus parlant reste celui du chevalier normand de Frèzelière, dont le nom se transforma en trois générations en… Fraser !

Je parlais plus haut des nombreuses tensions qui existaient entre les clans, mais n’allez pas croire qu’ils se faisaient tout le temps la guerre. Loll De temps à autre des rassemblements de clans avaient lieu durant l’été, où les chefs parlaient de sujets de grande importance. C’était l’occasion de compétitions (plus ou moins) amicales où les jeunes membres des clans pouvaient prouver leur force et leur habilité aux yeux de tous. Les lairds pouvaient personnellement choisir ceux qui participeraient aux épreuves et, par là, les représenteraient. La sécurité d’un clan dépendait en grande partie de la force de ses guerriers, et il fallait la montrer ! Les épreuves se composaient de lutte, tir à la corde, lancer de marteaux, panses de moutons et… troncs d’arbre. L’agilité était également testée par des courses, ainsi que des sauts. Encore aujourd’hui ces jeux entre clans ont lieu tous les étés en Ecosse et remportent un franc succès, près d’une soixantaine sont ainsi organisés !

Voilà, ce petit article sur les Highlanders touche à sa fin, et j’espère vous avoir appris un ou deux trucs sur ces derniers, car ce fut mon cas lors de mes recherches ;) J’espère que dans les années à venir nous verrons davantage de romances ayant pour héros ces hommes courageux et loyaux, car ils représentent pour moi le héros ultime, fort et passionné… mais surtout follement romantique ! Maintenant je vous laisse, tout ça m’a donné envie de relire un ou deux bouquins. Loll Si vous aussi êtes tentées de découvrir (ou bien redécouvrir !) des histoires ayant pour héros des Highlanders, je vous invite à jeter un oeil à la bibliographie que les filles ont constituée dans le dernier numéro. ;)


Lady Chocolaa

Sources
Scottish Clans & Tartans, Colin Baxter
Scottish Clans & Tartans, The Pitkin Guide
The Clans, Gordon Jarvie
The Highland Clans, Alistair Moffat
Scottish Witches, Lily Seafield


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