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On se reverra à Noël - Chapitre 16

Les Romantiques - 18/12/2015

Chapitre seize

Persévérance arrive à récompense.

 

Au loin on entendait des bruits, des voix qui appelaient :

- Ohé Nathan !!! Elvira !!!

Les deux amoureux se précipitèrent à l’extérieur. Le traîneau glissa dans leur direction. Les chevaux avançaient difficilement, la neige s’étant faite encore plus abondante. Rupert et Evrard s’élancèrent vers eux.

- Vous allez bien ?

- Oui. Et de votre côté, tout s’est bien passé ?

Le marquis sourit de toutes ses dents avant de répondre :

- Tout s’est bien passé. Mais montez, tout le monde se fait un sang d’encre pour vous. Sous peu il va faire sombre, et il faut se presser de rentrer.

Elvira était déjà dans l’attelage et s’emmitoufla dans les couvertures.

- J’ai une faim de loup. Quelle heure est-il ?

Evrard sortit sa montre de gousset et répondit :

- Quatre heures et dix minutes.

- Oh ! Alors il faut se dépêcher de rentrer, dit Nathan en sautant sur le siège à côté de la jeune fille, fouette cocher.

Quand ils arrivèrent, la famille les attendait dehors avec impatience. Le juge Maxwell était parmi eux.

Elvira dut raconter toutes ses aventures avant qu’on ne la laisse monter se changer. Il faisait bon dans le salon, et on s’y installa pour servir le thé. Nathan demanda tout de suite comment s’était déroulée la capture de Bertram. Le marquis s’installa confortablement dans son fauteuil et commença :

- Comme convenu, je me suis présenté au lieu dit à l’intersection du chêne celte. Monsieur le juge avait envoyé des hommes, qui restèrent en arrière plan afin que ce Bertram ne les repère pas. Il m’est tombé dessus par surprise. Je pense qu’il avait grimpé sur un arbre. En voyant que je n’étais pas Nathan, il a été un peu surpris. J'en ai profité pour me défendre. Il est heureux d’ailleurs que le comte n’y soit pas allé, car je ne sais pas si on aurait pu le maîtriser à temps si l’effet de surprise n’avait pas joué.

- Nous l’avons, bien sûr, interrogé sur le lieu où il avait emmené mademoiselle Masterson, continua le magistrat, mais rien à faire, c’est un dur, il ne faisait que ricaner.

- Heureusement que Gulliver était là, répondit Nathan.

Le silence s’installa. Chacun pensait à ce qui aurait pu arriver si tout ne s’était pas déroulé comme prévu.

Elvira fit son entrée. Sa mère se précipita pour lui servir une tasse de thé.

- Alors ma chérie, lui dit-elle, ça va ?

- Oui ça va. Je suis encore un peu endolorie, et parfois j’ai quelques frissons, mais surtout je meurs de faim. Je pourrais manger... tiens un éléphant.

On se mit à rire. L'atmosphère s’allégea quelque peu. La tension avait été trop grande ces dernières heures, et chacun était content que cette histoire se termine bien.

- A propos, demanda la baronne, où se trouve Bertram en ce moment et que va-t-il advenir de lui ?

On se tourna vers le magistrat, qui fit un peu durer le suspense en mâchonnant consciencieusement sa part d’apple pie, puis en s’essuyant la bouche avec application à l'aide de sa serviette :

- En ce moment Bertram est en route, sous bonne surveillance, pour la prison d’où il s’est échappé. Ses derniers méfaits et son évasion vont lui valoir des années de prison supplémentaires. Il reste qu’il devait avoir des complices dans le voisinage, pour avoir pu survivre par ce temps pendant ces quelques jours.

Le baron, en prenant un pain d’épice, demanda :

- A-t-on une idée sur l’identité de ces personnes ?

Le juge tourna posément sa cuillère dans sa tasse et sembla réfléchir intensément :

- Malheureusement aucune. Ce criminel est plutôt coriace. Il ne dira pas qui l’a aidé, cela fait partie de son code d'honneur.

- Ah bon ! dit le marquis en posant sa tasse dans sa soucoupe, ce genre de malfaiteur a donc un code d'honneur ?

- Oui, répondit l’honorable Maxwell, un code qui se rapproche un peu de celui des gentlemen, mais à leur échelle de valeur. Je le déplore parfois fortement, car les malfaiteurs donnent rarement le nom de leurs complices.

Le silence se fit à nouveau. Tout le monde réfléchissait aux implications de ces paroles. Agatha, pourtant, ne put s’empêcher de demander :

- Si on ne retrouve pas les complices, est-il possible qu’il récidive ? Qu’il s’enfuie de prison pour se venger de Nathan ? Ou alors qu’il fasse faire le travail par un autre ?

Le magistrat était en train de choisir entre un morceau de cake et un pain aux raisins. Il leva la tête vers la jeune fille mais ne la prit pas vraiment au sérieux.

- Je pense qu’on aura l’œil sur Bertram. Il n’aura pas une deuxième chance de s’enfuir. Quant à ses complices, ils vont se tenir à carreau, heureux de ne pas s’être fait prendre cette fois-ci.

Nathan regardait Elvira manger. Elle ne disait rien, elle était beaucoup trop occupée à déguster des gâteaux à la noix, qui craquaient sous ses dents. Rien que de la voir, il se rappelait qu’à peine deux heures auparavant elle était nue sous lui, et gémissait de plaisir. Elle leva les yeux vers lui et un courant sembla passer entre eux. Il lui sourit d’un air mystérieux. Elle sut aussitôt à quoi il pensait, car elle songeait à la même chose. Voyant ses mains qui soulevaient la théière, elle revit le moment où elles avaient caressé ses seins et rougit. Elle prit vite une gorgée de thé et regarda ailleurs. Pour faire diversion, elle demanda :

- A propos, est-ce le mot de Gulliver qui vous a mis sur la voie ?

Le marquis se tourna vers la jeune fille :

- Quel mot ?

- Mais celui que j’ai mis dans le collier du chien ! répondit Nathan.

- Non, nous n’avons pas attendu le retour de Gulliver. Dès que nous avons attrapé ce Bertram nous avons attelé le traîneau et suivi les traces de ton cheval. J’avoue que ce fut assez ardu, car la neige qui tombait avait tendance à les recouvrir, mais Evrard que voilà a des yeux de lynx, et il a bien su les repérer.

- Il faut quand même dire, précisa ce dernier, que la neige, qui était très haute, rendait les traces profondes. Ce ne fut donc pas trop difficile de repérer les pas du cheval, et ceux de Gulliver.

Nathan fit venir Gulliver et enleva le message de son collier.

- Autant pour moi, dit-il, je croyais avoir été très avisé, mais maintenant je me rends compte que tout cela n’a servi à rien.

On rit un peu de sa mine désolée. La comtesse semblait pensive lorsqu’elle demanda :

- Et les santons manquants, est-ce que ça pourrait être l’œuvre de Bertram ou de ses complices ?

- Hélas, répondit le juge, nous n’en avons aucune idée. Mais je ne pense pas que ces deux affaires soient liées, même si Bertram s'est évadé la nuit où a eu lieu le vol au presbytère.

- Pourvu qu’on les retrouve avant Noël, reprit la comtesse, une crèche sans étoile et sans rois mages n’est pas une vraie crèche.

Le magistrat baissa la tête. Il était dans ses petits souliers car l’enquête n’avançait pas. Il était presque sûr, d'ailleurs, que ces objets devaient déjà être à Londres chez un revendeur et que, probablement, on ne les retrouverait jamais.

C’est à ce moment-là qu’Eugenia poussa un cri. Evrard, son mari, se tourna tout de suite vers elle :

- Qu’y a-t-il ma chérie, qu’est-ce que tu as ?

Elle se tenait le ventre à deux mains et se courba.

- Je... je crois que les douleurs... ahhhhhhhhhhhhh !!!

Evrard se leva d’un bond, faisant tomber la chaise où il était assis.

- Vite, il faut faire venir la sage-femme !

Calmement la comtesse s’approcha de sa fille :

- Viens, dit-elle, nous allons t’aider à monter dans ta chambre.

La baronne, la comtesse et Bernice s’occupèrent de la jeune femme. Un garçon d’écurie fut chargé d’aller quérir l’accoucheuse. Evrard était complètement paniqué. Les hommes allèrent dans la bibliothèque, troquer le thé contre du porto alors que le magistrat se préparait à partir. Elvira et Agatha restèrent seules au salon.

Eglantine


Commentaires

krapokouk (le 18/12/2015)
bien contente d'avoir dèjà le chapitre si tôt le matin. Ca me fait du bien!

suzy972 (le 26/12/2015)
superbe je ne peux dire que ca

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