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On se reverra à Noël - Chapitre 15

Les Romantiques - 17/12/2015

Chapitre quinze

Nécessité fait loi.

 

Elvira avait l’impression de se dissoudre. Un sentiment étrange, mais si fort, si merveilleux. Le corps de Nathan se consumait en même temps que le sien et elle sentait les mains de son ami la parcourir. Leurs souffles devenaient de plus en plus rapides et leurs gestes de plus en plus désordonnés. Elle osa des caresses qu’elle ne s’était même pas imaginées.

- Mon Dieu, gémissait le jeune homme, que c’est bon.

Elle répondit par des soupirs heureux, alors qu’il prenait dans sa bouche un sein laiteux. Les muscles de Nathan étaient comme de l’acier habillé de velours. Elle ne pouvait se lasser de le caresser. Elle descendit le long de son dos, prenant dans ses mains les fesses qu’elle avait vues de si près, devant le feu. Elle le sentit tressaillir, son impatience augmenter. Elle ne savait à quoi cela allait les mener, mais elle était prête à le suivre jusqu’au bout. Lorsque sa main atteignit l’endroit où ses cuisses se rejoignaient et qu’il commença à la caresser là, elle eut l’impression qu’elle allait fondre. Et, d’un coup, ce n’était plus sa main qui se retrouvait à cet endroit. Elle écarquilla les yeux en comprenant soudain ce qu’il allait faire. Doucement, il entra en elle. C’était une impression irréelle. Elle se sentait comme étrangère à elle-même. Puis il y eu comme une petite secousse qui la fit grimacer, mais ensuite commença une danse lascive qu’elle accompagnait de ses hanches. Et, à nouveau, elle se sentait voler, monter très haut et flotter dans l’air. C’était merveilleux. Elle se serrait de toutes ses force contre Nathan, attendant de voir où allait la conduire ce voyage. Tout à coup elle eut l’impression d’éclater en mille morceaux, tel un feu d’artifice.

Nathan, la respiration saccadée, ne bougeait plus. Elle se sentait heureuse, malgré son corps qui lui faisait à nouveau mal en raison de ses multiples contusions, qui n’avaient pas apprécié ce galop effréné. Doucement le jeune homme se mit sur le côté, sans toutefois la lâcher.

- Est-ce que ça va ? demanda-t-il d’une voix inquiète.

Elvira le regarda et lui caressa la joue. Elle aimait tant ce visage. Elle lui sourit et répondit :

- Je n’ai jamais été aussi heureuse.

- Ça n’aurait jamais dû arriver, tu sais ça au moins ?

- Pourquoi ?

- Parce qu'il y a une heure à peine, tu étais à moitié glacée dans la neige, et maintenant...

Elle continua à lui sourire. Elle l’aima encore plus pour ces paroles, qui lui montraient combien il se faisait du souci pour elle.

- Je suis entière, et rien n’aurait pu me réchauffer autant que ce que nous venons de vivre.

Dans un soupir, Nathan se laissa tomber sur le dos. Elvira se tourna vers lui en s’accoudant, elle ne pouvait s’empêcher d’admirer son corps.

- Je n’aurais jamais cru que ces choses-là puissent exister, que l'on éprouve des sensations aussi fortes et extraordinaires.

L’enthousiasme de sa compagne le flattait quelque peu.

- N’empêche, tu n’aurais dû les connaître que pendant ta nuit de noces, dit-il en tournant la tête vers elle.

Puis, sans s’en rendre compte, il commença à caresser un sein.

- Mais comme nous sommes les seuls à le savoir ce n’est pas grave, lui répondit-elle, un peu inquiète.

- Non, mais nous allons devoir nous marier assez rapidement.

Elvira, qui pendant deux ans avait attendu qu'il lui fasse cette demande, ne ressentit pas la joie espérée. Peut-être parce que ce n’était pas vraiment une demande, ou peut-être aussi parce qu’elle avait la triste impression qu’il la faisait à contre-cœur.

- Si tu n’as pas envie de te marier avec moi, il vaut mieux en rester là.

Nathan se redressa et prit le visage de la jeune fille entre ses mains. Il la regarda intensément et s’aperçut que ses yeux brillaient de larmes retenues.

- Elvira, j’ai envie que tu sois ma femme. Je veux que tu sois toujours à côté de moi. Je veux partager ma vie, mes joies et mes peines avec toi. J’aurais juste préféré que ce soit en d’autres circonstances.

Déjà la jeune fille avait retrouvé son sourire.

- Je trouve qu’elles ne sont pas si mal, les circonstances.

- Tu te moques de moi ? dit-il, tu te fais enlever, tu réussis à t’enfuir, tu manques de mourir de froid et tu finis par être séduite, dans une vieille cabane, sur un lit à moitié moisi.

- Mais non ! Il ne faut pas voir cela de cette façon. Je me fais enlever et tu viens à mon secours, tel un chevalier à la blanche armure, et malgré les faibles moyens que tu as à ta disposition, tu réussis à me ranimer, à me réchauffer et à me faire vivre les instants les plus extraordinaires de ma vie.

- N’empêche, répondit-il d’un ton bourru, j'aurai du mal à regarder ton père dans les yeux. Je pars pour lui ramener sa fille et je la séduis en chemin. Vraiment, ce n’est pas digne d’un gentleman.

Elvira se mit à rire en voyant la tête que faisait son amant.

- Je ne trouve pas ça drôle ! Et tu ferais mieux de t’habiller, sinon les secours, qui ne tarderont pas, auront une drôle de surprise.

Il se leva afin de rassembler ses vêtements. Elvira souriait toujours, elle était assez fière de savoir qu’elle avait le pouvoir de faire perdre son self control à Nathan. Le comte remit du bois dans le feu et la reprit dans ses bras. A présent il fallait juste attendre qu’on vienne les chercher. Il se faisait un peu de souci pour le marquis, et espérait que tout s’était bien passé.

- Dis-moi, pourquoi ce Bertram m’a-t-il enlevée et laissée dans cette caverne ?

- Tu étais sa monnaie d’échange. Je devais le rencontrer, et il nous observait sûrement depuis le début. Il s’est rendu compte que tu avais beaucoup d’importance pour moi.

- Mais alors il essayera à nouveau de te blesser s’il n’a pas pu le faire maintenant ? demanda-t-elle d’un air inquiet.

- Non, je ne pense pas. Mes deux beaux-frères se seront sûrement occupés de lui.

Pourtant, en disant cela, il n’était pas tellement sûr de son fait. Bertram était rusé, menaçant, agressif et quelque part certainement fou. Un mélange dangereusement explosif. Pourvu qu’il ait été maîtrisé et que personne ne soit blessé.

En signe de compréhension Elvira serra un peu ses doigts qui enlaçaient les siens et, pour lui changer les idées, demanda :

- Parle-moi de Pamela.

Surpris, Nathan se tourna vers la jeune fille. Il ne s’attendait vraiment pas à ce qu’elle mette ce sujet sur le tapis.

- Quoi Pamela ?

- A un certain moment, tu as envisagé de l’épouser ! Tu m’en as d’ailleurs touché un mot, au printemps dernier, lorsqu’on a dansé cette valse dans le salon de lady Norwich.

Elle crut qu’il n’allait pas répondre. Il tourna la tête vers la fenêtre, dont les vitres sales ne laissaient pas voir grand-chose. Puis, au bout d’un moment qui lui sembla une éternité, il reprit :

- Vois-tu, j’ai rencontré Pamela Port Maine à un moment où je prenais conscience de mon devoir envers ma famille et mon titre. Ma mère faisait de petites allusions à mon état de célibataire. Pamela semblait, au premier abord, la femme idéale pour moi. Sa beauté attirait tous les mâles des alentours et elle paraissait avoir un certain faible pour moi. Elle est de bonne naissance. Aucun scandale ne la poursuivait et, il faut bien l'avouer, j’étais assez vaniteux. Rien que de penser faire l’envie de la moitié de mes pairs me donnait le désir de la lier à moi.

Nathan se tourna vers Elvira et la regarda profondément dans les yeux.

- Mais elle m’a appris aussi l’humilité. Même si, à cette occasion, elle a sérieusement égratigné mon orgueil. Je ruminais ma défaite comme un idiot que j’étais lorsque tu es arrivée. J’ai commencé à te regarder non plus comme la petite peste d’autrefois, mais comme la jeune fille que tu étais devenue. La Pâquerette que j’avais connue s’était transformée, et j’ai été ébloui. Mais c’est surtout lorsque tu m’as embrassé sous le pommier que j’ai été ébahi. Je n’aurais jamais pensé que tu puisses faire une chose pareille. Ce fut une grande découverte.

Elle se mit à rire.

- C’était une idée d’Agatha et, je l’avoue, je n’étais pas très partante au début. Puis je me suis dit qu’il fallait prendre des risques dans la vie. Pourquoi n’as-tu pas remarqué que j’avais changé, lors de ce fameux bal ? J’étais plus à mon avantage que lorsque tu m’as revue après notre voyage en train.

Nathan frotta son nez contre celui de sa compagne et répondit :

- Parce que, ma petite curieuse, au moment du bal j’étais encore trop ébloui par Pamela, et ma suffisance me rendait aveugle au reste du monde.

- Pourtant tu aurais tout de même pu l’avoir, je crois qu’elle ne demandait que ça quand elle t’a rendu visite tantôt.

- Oui, seulement à ce moment-là j’avais déjà changé et je l’ai vue comme elle était vraiment. Une demoiselle imbue de sa personne.

Eglantine


Commentaires

krapokouk (le 17/12/2015)
quiproquo mais tout finit bien!

ln.lfz (le 17/12/2015)
hum... ça sent la fin!

suzy972 (le 26/12/2015)
dégoulinant de guimauve comme j'aime

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