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On se reverra à Noël - Chapitre 14

Les Romantiques - 16/12/2015

Chapitre quatorze

A quelque chose malheur est bon.

 

Nathan était descendu de cheval, car la pauvre bête avait du mal à se mouvoir dans cette neige qui tombait de plus en plus drue. Gulliver sautait tel un lapin, et il eut peur que le chien ne perde la trace si le manteau blanc s'épaississait. En entrant dans la forêt il resta immobile, le nez en l’air, semblant renifler quelque chose. Puis il se mit à aboyer et partit comme un boulet de canon. Ici, la neige était moins haute à cause des arbres qui protégeaient les alentours. Afin de ne pas perdre Gulliver de vue, Nathan se mit à courir lui aussi. Soudain il vit une forme par terre, et le chien qui gémissait et la léchait. Son cœur se mit à battre à toute allure, pourvu qu’elle soit vivante ! En quelques bonds il fut près d’elle. Le chien lui léchait les mains et Nathan lui souleva la tête, il lui tapota les joues dans l’espoir qu’elle revienne à elle.

- Réveille-toi ma douce, tu ne peux pas rester là.

Ces paroles entrèrent quelque peu dans l’inconscient de la jeune fille. Elle se força à ouvrir les yeux, et elle le vit. Elle essaya de parler mais le froid avait engourdi tout son corps. Nathan se rendit tout de suite compte qu’il fallait qu'il la réchauffe sans tarder. Non loin de là, il le savait, il y avait la cabane d’un vieux bûcheron. Il souleva la jeune fille et la transporta vers l’abri, suivi de Gulliver qui jappait.

- Nous allons la sauver, lui dit Nathan.

La cahute était de dimension modeste. Une cheminée, une table, deux chaises, une petite armoire, un lit avec deux couvertures. Dans un coin, un seau, une pelle, une hache et d’autres outils traînaient là. Le bûcheron était mort deux mois plus tôt, et il avait habité dans cette hutte comme un vieil ermite. Nathan posa Elvira sur le lit et partit chercher du bois derrière l’appentis. Son cheval, dehors, essayait de trouver des brins d’herbes sous la neige.

Ayant rassemblé assez de petit bois, il entreprit d’allumer la cheminée et poussa le lit vers la source de chaleur. Gulliver avait déjà commencé à réchauffer la jeune fille en se blottissant tout contre elle. Elle sentait la vie qui revenait dans son corps et pouvait enfin remuer.

- Ne dis rien, lui dit Nathan en voyant bouger ses lèvres, alors qu’aucun son ne parvenait à sortir de sa gorge.

Il s’agenouilla près du lit et entreprit de lui enlever ses chaussures et son manteau. Par un effet de volonté surhumain, Elvira murmura :

- Que fais-tu ?

- Je t’ai dit de ne pas parler. Tu te fatigues inutilement. Je t’enlève tes vêtements, ils sont glacés. Je vais les mettre devant la cheminée pour les chauffer, et aussi pour réchauffer ton corps.

- Mais je vais avoir encore plus froid, dit-elle en grelottant.

- Chut ! lui répondit-il en mettant un doigt sur sa bouche, je te réchaufferai.

Embarrassée en sentant que Nathan lui enlevait sa robe, puis ses dessous, la jeune fille se mit à rougir.

- Ah ! Je vois que la chaleur revient, dit-il en lui souriant.

Quand elle fut nue, il l’enveloppa dans une couverture avant de jeter une brassée de bois dans l’âtre. Les flammes montèrent et semblaient se mouvoir dans tous les sens. Elvira était blottie sur le lit, Gulliver sur ses genoux. Elle le caressait doucement. La vie semblait revenir dans ses membres.

- Comment m’as-tu retrouvée ?

- Tu dois cela à ton ami à quatre pattes.

Elvira regarda le chien. Ses beaux grands yeux bruns la contemplaient avec adoration. Elle le serra sur son cœur et l’embrassa.

- Merci Gulliver.

L’animal lui donna un coup de langue et bougea sa queue à un rythme endiablé.

- Il faut qu’on trouve quelque chose à manger, et une solution pour appeler du secours.

Il s’approcha de la table : il n’y avait ni papier, ni plume, ni encre puisque le bûcheron était illettré, mais il avait encore dans sa veste le bout de papier de Bertram. Il prit un morceau de charbon, qui se trouvait dans le seau, et indiqua l’endroit où ils se trouvaient. Puis il s’approcha de Gulliver et prit la tête du chien dans ses mains.

- Mon ami, j’ai de nouveau une mission pour toi, va retrouver ton maître pour lui donner ce message. Il l'attacha au collier du chien, mais celui-ci ne bougea pas.

- Voyons Nathan, il ne comprend pas ce que tu veux quand tu lui parles de cette manière.

Puis, se tournant vers l’animal, elle lui dit : 

- Va voir Jeffrey mon chien, allez… va. 

Gulliver ne bougea pas. Alors elle le posa par terre et répéta ce qu’elle venait de dire.

Nathan ouvrit la porte. Le chien, la queue basse, s’y dirigea, puis ourna la tête vers la jeune fille et sortit.

- J’espère qu’il arrivera sain et sauf à la maison, dit Elvira d’une voix inquiète, s'il lui arrivait quelque chose je m’en voudrais beaucoup, et Jeffrey ne s’en remettrait pas.

Nathan s’approcha d’elle, la prit dans ses bras et, lui caressant les cheveux, répondit :

- Calme-toi. Ce chien est très intelligent, il sait où est Jeffrey. Je lui fais confiance. En attendant, il faut que je te nourrisse, tu n’as même pas pris ton petit déjeuner ce matin.

- C’est vrai, maintenant que tu le dis, j’ai faim.

Il n’y avait, malheureusement, pas grand-chose à manger dans la cabane, à part un peu de thé, quelques pommes et des noix.

Nathan sortit chercher de la neige, qu’il mit dans une bouilloire, et s'aperçut que son cheval avait disparu. Sûr qu'il était, lui aussi, sur le chemin du retour, il ne s'inquiéta pas.

Le thé qu'elle but et la pomme qu'elle mangea firent du bien à Elvira. La voyant à nouveau plus forte, Nathan sortit chercher du bois mort. Il fallait entretenir le feu. Lorsqu’il eut déposé assez de combustible dans la cabane, il se tourna vers Elvira. Elle s’était endormie. Il s’approcha et se rendit compte que, malgré l’air tiède, elle avait encore les mains et les joues froides. Il prit peur. Il ne voyait qu’une seule manière de la réchauffer complètement. Il s’assit sur le rebord du lit et commença à ôter une botte, qui tomba sur le plancher avec un bruit sourd. L’autre suivit le même chemin. Elvira ouvrit les yeux et regarda Nathan enlever un à un tous ses vêtements. Sa bouche s’était asséchée, elle commençait vraiment à sentir une douce chaleur l’envelopper. Il se dirigea vers le feu et remit du bois, ce qui  donna l’occasion à la jeune fille de l’admirer.

Il avait des épaules larges et, sur ses bras, ses muscles bougeaient aux mouvements qu’il faisait pour jeter des branches dans la cheminée. Son dos était lisse, et ses fesses à l’arrondi parfait semblaient aussi fermes que ses cuisses, résultat de toutes les heures qu’il passait à cheval. Il se retourna pour se diriger vers le lit et elle put le contempler dans toute sa splendeur. Son torse ressemblait à ces statues qu’elle était allée voir au British Muséum de Londres. Quelques poils sombres s’y éparpillaient et descendaient vers son ventre. Il resta immobile, lui donnant l’occasion de l’admirer. Il sourit.

Elvira poursuivit sa contemplation. Lorsqu’elle arriva à l’endroit où les poils étaient un peu plus fournis, elle écarquilla les yeux. Ce qu’elle voyait là ne ressemblait aucunement aux membres des statues. Et plus elle le fixait, plus elle avait l’impression que sa taille augmentait. Elle pensa à ses parents, certainement morts d’inquiétude, à Agatha, qui indubitablement voudrait faire partie des recherches, à son frère et sa sœur, tellement elle était stupéfaite. Nathan riait à présent. Il s’approcha du lit, souleva la couverture qu’elle serrait contre son corps et se glissa à côté d’elle.

- Ce n’est pas très convenable ce que tu fais, remarqua-t-elle.

- Nous ne sommes pas dans une situation normale, à la guerre comme à la guerre. Tu étais en train de geler quand je t’ai trouvée. Je ne suis pas sûr que tout danger soit écarté, c’est pourquoi il faut que ton corps soit réchauffé, et c’est la chaleur humaine qui t’aidera le mieux . Viens.

Il la prit dans ses bras et enroula les couvertures autour d'eux. Le silence se fit. On n’entendait plus que le crépitement du feu. Nathan serrait les dents, quel supplice ! Il sentait les seins de la jeune fille qui se pressaient contre lui, puis ses cuisses. La sève montait de plus en plus, il se mit à gémir sans s’en rendre compte. De son côté, Elvira aussi éprouvait des sensations étranges. Elle avait envie de caresser Nathan, de le serrer, de se fondre en lui. Elle se remit à trembler, mais ce n’était plus de froid. Il la serra un peu plus fort. Elle l’enlaça à son tour, lui caressant le dos. A nouveau il se mit à gémir et lui dit :

- Ne fais pas ça ou je ne pourrai répondre de rien.

Elle sentit la dureté des muscles de son ventre et de son membre raidi. Elle rougit en enfouissant la tête dans son épaule.

- Mon Dieu ! s’exclama-t-il, et il l’embrassa sur la bouche, dévorant littéralement ses lèvres, enroulant sa langue à la sienne.

Eglantine


Commentaires

krapokouk (le 16/12/2015)
ça y est le chapitre où tout bascule! Bien amené.

ln.lfz (le 16/12/2015)
Hum, hum!!! intéressant!!! vivement demain !

suzy972 (le 26/12/2015)
de plus en plus interessant vivement la suite

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