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Nancy Herkness - Interview

Les Romantiques - 30/11/2014

1 – Pouvez-vous vous présenter pour nos lectrices francophones ?
Je vis à présent dans une banlieue de New Jersey, mais je suis née et j’ai grandi dans les Appalaches, en Virginie Occidentale. Je suis maman de deux enfants de vingt et quelques années et auteur de six livres publiés, et une nouvelle. J’ai grandi le nez dans un livre, souvent écrit par Georgette Heyer, et j’ai commencé à écrire de la poésie sérieusement au lycée. A l’université de Princeton, j’ai étudié la littérature et l’écriture créative. Dès la remise des diplômes j’ai dû gagner ma vie, alors je me suis tournée vers des domaines plus lucratifs, comme le commerce de détail et le traitement des données. Cependant, mon désir d’écrire une romance ne m’a jamais quittée. Quand mon plus jeune enfant est allé à l’école à plein temps, je me suis assise à mon ordinateur et j’ai écrit A bridge to love, qui a été publié par Berkley Sensation en 2003. J’ai écrit sans interruption depuis.


2 – Pourquoi avez-vous choisi d’écrire des romances ? Est-ce que ça a été facile d’être publiée ?
J’aime l’intensité et l’espoir des romances, à la fois quand je lis et quand j’écris. Qu’est-ce qui est plus excitant que d’explorer les mystères d’un nouvel amant ? Il y a le frisson de la première attirance, le souffle coupé du premier baiser, l’incroyable explosion de passion quand on fait l’amour, et la  Volonté de vaincre tout obstacle pour être ensemble. Chaque fois que je commence un nouveau livre, ça me permet de tomber amoureuse à nouveau. Et mon mari ne peut pas se plaindre !


L’édition est une étrange industrie, parce qu’elle est au croisement entre art et commerce. Alors il n’est jamais facile d’être publié et, plus important encore, de le rester. Mon premier livre est sorti chez Berkley en 2003, quand le monde était très différent pour un écrivain. A cette époque, quasiment toutes les ventes de livres se faisaient en papier, ce qui signifiait qu’un écrivain devait travailler avec une des grandes maisons d’édition de New York pour toucher ses lecteurs.


Ca m’a pris un an pour trouver un agent pour ce premier livre, A bridge to love, mais elle l’a vendu en à peu près six semaines. J’ai eu un autre livre publié par Berkley, Shower of stars, avant que la vague paranormale frappe et que les romances contemporaines ne soient plus demandées. Avance rapide jusqu’à aujourd’hui, avec la révolution de l’ebook qui bat son plein. Je trouve ça plus excitant d’être un écrivain maintenant que ça l’a jamais été avant, parce que j’ai tellement plus de possibilités pour que mes livres voient le jour. Je suis ce qu’on appelle un «auteur hybride» parce que j’ai des livres, comme Ecoute-moi, Willow, publiés par des maisons d’édition traditionnelles, ainsi que des histoires que je publie moi-même. Je viens de publier ma première nouvelle, A down-home Christmas, une histoire autour des fêtes de fin d’année qui fait partie de la série Whisper horse.

 

3 – Qu’avez-vous ressenti quand vous avez vu votre livre pour la première fois en librairie ?
L’excitation est indescriptible. J’ai emmené mon appareil photo et mon mari à notre Barnes and Noble local. A cette époque ils avaient une énorme section romance, alors j’ai parcouru rapidement les étagères, jusqu’à ce que je trouve quatre exemplaires de A bridge to love. Quatre exemplaires ! Cela semblait tellement énorme pour un nouvel auteur. J’étais folle de joie.


Je les ai tournés face en avant sur l’étagère et j’ai pris une pose en les pointant du doigt pendant que mon mari faisait une photo. A ce moment-là un vendeur est passé et nous a dit que nous n’étions pas autorisés à prendre des photos dans les magasins Barnes and Noble. A ce jour, je n’ai aucune idée de la raison pour laquelle une librairie est tellement top secrète que les photos n’y sont pas permises. Cependant j’avais déjà ma photo, je suis donc partie heureuse… après avoir dédicacé tous les exemplaires de mon livre sous l’oeil vigilant du vendeur.


4 – Vous écrivez seulement de la romance contemporaine. Pourquoi ? Les chevaux ont une grande place dans vos livres. Pouvez-vous nous dire pourquoi?
La réponse courte à la question pourquoi j’écris seulement de la romance contemporaine, c’est que je suis trop paresseuse pour faire les recherches nécessaires pour écrire de la romance historique. C’est surprenant, dans un sens, parce que mon premier amour en tant que lectrice était la romance  historique. Georgette Heyer est toujours mon idole, quand il s’agit d’écrire une super histoire d’amour, et je continue à prendre plaisir à lire des historiques.

La réponse plus profonde est que je vis ici et maintenant, alors je veux traiter des questions et des problèmes auxquels nous faisons tous face dans nos vies modernes. Bien que mes thèmes principaux soient l’amour et la confiance, j’explore aussi les dynamiques familiales, l’alcoolisme, les violences conjugales, à la fois au niveau physique et au niveau émotionnel, et les problèmes de soins aux personnes âgées… pas dans le même livre, bien sûr.


Ma série Whisper horse a pour origine les années que j’ai passées avec mon poney Papoose. J’ai toujours adoré les chevaux et je voulais les intégrer dans une romance, d’une façon ou d’une autre. Parce que j’avais l’habitude de raconter à Papoose tous mes soucis (les chevaux sont très à l’écoute !) et que je me suis toujours sentie mieux après l’avoir fait, j’ai développé le concept d’un whisper horse, un «cheval confident». Il me semblait que beaucoup de gens pourraient avoir besoin d’un cheval confident, une créature perspicace, particulièrement à l’écoute, pour les aider à porter le fardeau de leurs problèmes. Chacun de mes romans Whisper horse inclut un cheval spécial, ou un poney, qui aide l’un des personnages à surmonter ses problèmes.


5 – Take me home vient d’être publié en France. ? Comment en avez-vous eu l’idée ?
Je suis incroyablement excitée de la traduction de Take me home sous le titre Ecoute-moi, Willow ! J’ai tant de merveilleux souvenirs de visites en France, et d’espoirs d’y retourner bientôt, que ça me ravit de penser que mon histoire est lue là-bas en français.


Take me home s’est développé à partir de deux éléments dans ma vie. Le premier était mon amour des chevaux, dont j’ai parlé dans ma réponse ci-dessus. Le second était mon enfance dans une petite ville, dans les collines de Virginie Occidentale. C’était un endroit merveilleux pour grandir, mais je voulais partir une fois diplômée de l’université, alors bien sûr mes sentiments au sujet de cet endroit étaient mitigés. Des sentiments mitigés font de super conflits dans une histoire ! Sanctuary, la ville que j’ai créée pour mes livres Whisper horse, est calquée sur ma ville natale de Lewisburg, en Virginie Occidentale, un endroit assez isolé avec une histoire riche et un superbe cadre dans les montagnes.

C’a été un énorme plaisir d’exploiter mes souvenirs de jeunesse pour amener le Santuary fictif à la vie. Des gens et des évènements que j’avais oubliés depuis longtemps ont fait irruption de façon imprévue dans mon imagination fertile, aussi précis que si je les avais vus la veille seulement. J’ai même repris contact avec de vieux amis qui vivent toujours à Lewisburg, grâce à l’écriture de cette série. Revenir à mes racines s’est avéré être une joie surprenante.

 

6 – Combien de tomes y aura-t-il dans la série ? Comment avez-vous travaillé sur l’évolution des personnages ?
La série Whisper horse inclut trois romans et une nouvelle. L’éditeur J’ai lu a acheté les droits de traduction pour les trois romans. J’auto-publie la nouvelle et je n’ai pas encore vendu les droits de traduction, alors vous pourriez devoir la lire en anglais. Désolée ! Chaque livre se suffit à lui-même, en tant qu’histoire d’amour indépendante entre les deux héros, aussi leur développement se déroule-t-il sur un seul roman. Cependant vous verrez des personnages secondaires de livres précédents devenir les personnages principaux dans des livres suivants. Vous pourrez aussi revisiter des personnages principaux de livres précédents en tant que personnages secondaires dans les livres suivants. Est-ce que je vous ai complètement perdu, déjà ?


7 – Quel est l’étape la plus facile quand vous écrivez un livre ? Et la plus difficile ?
L’étape la plus facile, c’est de créer le fichier de traitement de texte où je vais écrire le livre. ? Sérieusement, je ne suis pas sûre qu’il y a ait quelque chose de facile dans l’écriture d’un livre, en particulier quand vous en écrivez de plus en plus. Comme le dit Susan Mallery, vous utilisez les mots faciles très tôt dans votre carrière. Je pense que les écrivains placent aussi constamment la barre plus haut, en essayant de rendre chaque livre meilleur que le précédent.Cependant, la partie que j’apprécie le plus dans l’écriture d’un livre c’est quand les personnages prennent vie dans ma tête et que je commence à voir comment je vais entremêler leurs histoires.

 

La partie la plus difficile c’est le milieu du livre. En anglais nous avons un nom pour ça : le ventre mou. Est-ce que vous appelez ça comme ça aussi en français ? C’est le moment où vos personnages ne sont pas tout à fait prêts à s’engager, à aller de l’avant dans leur développement, et vous devez les y pousser. Je finis souvent par couper plusieurs scènes de cette partie du livre quand je corrige.


8 – Que faites-vous de votre temps libre ? Quel est le livre que tout le monde devrait lire ? Juste un livre lol.
Temps libre ? Quel temps libre ? ? Bien sûr je lis beaucoup, tous types de livres. Je promène mes deux chiens dépareillés, un golden retriever et un yorkshire, et je vais au cours de Jazzercise (danse et gym combinés). Je voyage avec mon mari, quand je ne travaille pas pour respecter un délai. Je  tricote des écharpes, et seulement des écharpes, parce qu’elles n’ont pas besoin d’être ajustées, et j’encourage mon équipe préférée de hockey sur glace, les New Jersey Devils.


Un livre ? Vous rigolez ?! Je ne pourrais même pas choisir un auteur ! ? Cependant je vais vous donner le titre du premier livre que j’ai lu qui m’a fait comprendre que j’allais être une lectrice de romance pour le reste de ma vie, et c’était Jane Eyre. Mr Rochester sera pour toujours et à jamais mon héros sombre, blessé et broyant du noir préféré.

 

9 – Si ce n’est pas indiscret, pouvez-vous nous parler de vos futurs plans ?
Volontiers ! Je viens juste de terminer le manuscrit du premier livre dans ma nouvelle série Wager of hearts, The CEO antes up. Trois hommes en smoking, qui ne se connaissent pas, se retrouvent à boire seuls au bar lambrissé d’un club ultra-select de New York, tard une nuit. L’entrepreneur millionnaire, le quarterback vedette et l’auteur de bestsellers sont tous des self-made men intensément déterminés, qui se sont sortis de milieux difficiles pour atteindre les sommets de la richesse, du pouvoir et de la célébrité. Même si on a l’impression que tout leur sourit, chacun d’eux vit une crise personnelle dans sa vie, et pour la première fois aucun d’eux ne peut résoudre ce problème tout seul. Se découvrant des points communs, les trois hommes s’assoient autour d’une table. Ils commencent par parler des défis inhérents à leur succès et sont d’accord sur le fait que le plus grand est de trouver une femme qui se moque de tous les pièges et les aime pour eux-mêmes. La question à un million de dollars : comment trouver une telle femme ? Ils se mettent d’accord sur un pari qui va changer leurs vies, avec des enjeux élevés : leurs coeurs. J’ai tellement adoré écrire le premier livre que j’ai hâte de commencer le suivant dans la série !

 

10 – Enfin, un dernier mot pour nos lecteurs francophones ?
J’ai étudié le français pendant de nombreuses années à l’école, mais la dernière fois que je l’ai parlé ou lu, c’était quand ma famille et moi avons loué une belle et vieille ferme dans le Languedoc, il y a treize ans de cela. Alors je suis un peu rouillée. Cependant, je lis votre newsletter pour réviser mes connaissances, alors merci pour votre aide ! Je suis sur Facebook (https://www.facebook.com/nancyherkness), comme vous le savez, et j’aimerais avoir des nouvelles de vos lecteurs en français, soit là, soit par email sur mon site internet www.NancyHerkness.com. Je devrais être capable de lire ce que vous m’écrivez, et je ferai de mon mieux pour répondre en français, bien que ça puisse me prendre un peu plus longtemps que d’habitude, puisque j’aurai besoin d’utiliser un dictionnaire.


Une remarque intéressante : quand J’ai lu a décidé de traduire Take me home, ils m’ont demandé si ça me dérangerait s’ils sautaient les parties les plus détaillées de mes scènes d’amour parce qu’ils voulaient lancer le livre pour un certain public. J’ai lu leur proposition de traduction d’une de ces scènes et trouvé que ça fonctionnait bien, alors j’ai accepté de bon coeur. Je serais intéressée de savoir ce que vos lecteurs en pensent. Alors restez en contact s’il vous plait !


Merci beaucoup de m’avoir invitée à discuter avec vous dans votre newsletter. J’ai aimé répondre à vos questions réfléchies et intrigantes.

 

Ecoute-moi, Willow
Sharon, la sympathique propriétaire des écuries Healing Springs, est persuadée qu'un cheval peut "écouter" et réconforter des êtres en difficulté. Sa théorie laisse Claire un brin sceptique. Même si cette pauvre Willow, la jument que lui destine son amie, a besoin de soins et d'attention, il semble difficile de croire qu'en retour elle réussisse à lui faire oublier son divorce et ses préoccupations familiales. Et pourtant, un lien miraculeux s'établit d'emblée entre l'animal martyrisé et la jeune femme. Au chevet de la douce Willow, devenue son "cheval confident", Claire fait la connaissance de Tim Arbuckle, le nouveau vétérinaire. Un géant tranquille, à la solidité rassurante. Il serait si facile de tomber amoureuse... s'il n'était lui-même hanté par une noire tragédie. Au pied des montagnes intemporelles et apaisantes de la Virginie-Occidentale, la noblesse d'un cheval maltraité servira-t-elle deux êtres blessés par la vie ?


L’avis de Fabiola : J’ai eu beaucoup de mal au début avec l’héroïne et sa soeur. Claire était vraiment trop snob et Holly trop agressive. Mais plus on avançait, mieux on comprenait les motivations de Holly. Et plus on avançait, plus Claire, notre héroïne, évoluait, prenait conscience des choses et finissait pas accepter la réalité. Le style de l’auteur est vraiment très fluide, j’ai beaucoup aimé la manière dont elle fait évoluer les personnages. Il s’agit d’une romance contemporaine «simple», sans tension entre les personnages principaux et les personnages secondaires. J’ai adoré les enfants (il n’y a pas à dire mais j’aime les enfants gentils dans les romances ?). Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas fan des animaux dans les romances, surtout lorsqu’ils prennent une place considérable dans l’histoire.

Lorsque j’ai demandé ce roman, j’avais quand même peur de ce que j’allais y lire. Finalement j’ai été très surprise par la manière dont l’auteur a intégré le cheval, qui ne prend ni la place d’un humain, ni une place trop importante dans le roman. Alors oui, c’est un «cheval confident», c’est-à-dire que l’héroïne lui parle de quelques secrets, mais cela ne m’a pas choquée car elle ne passe pas tout son temps avec la jument. Par contre je déteste toujours lire (ou voir d’ailleurs) un chien qui lèche les gens. Heureusement cette scène a lieu deux fois seulement dans le roman, mais j’avoue, une fois c’était déjà trop. LOL Pour reprendre la suppression des scènes hots mentionnée par l’auteur dans l’interview, je ne comprends vraiment pas l’intérêt. Effectivement, nous n’avons pas de descriptions après les préliminaires, mais le lecteur a droit à des positions et des mots explicites entre les héros. Il faudra donc que J’ai lu nous explique quel public ils visent.


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