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Nath-Apolline - Interview

Rinou - 13/10/2021

1 – Bonjour, pourriez-vous vous présenter ? Comment avez-vous choisi votre pseudonyme ?

Bonjour et merci pour cette interview, je m’appelle Nath-Apolline, je suis autrice, maman de deux adolescents, je vis dans le Morbihan et j’ai quarante-sept ans. Présidente d’une association de défense des enfants (E3DE), j’exerce diverses professions telles que formatrice, prof de théâtre, de français, correctrice ou pigiste.

J’ai choisi mon pseudo le jour où j’ai appris que les enfants sans famille étaient nommés traditionnellement avec deux prénoms séparés par un tiret.

 

2 – Qu’est-ce qui vous a décidée à écrire dans le but d’être publiée ? Quelle méthode de publication avez-vous choisie ? Pourriez-vous nous expliquer votre choix ?

J’ai écrit mon premier livre, « L’enfance en enfer », pour honorer une promesse faite à mon premier psy, il y a vingt ans. J’ai souhaité raconter mon enfance afin d’ouvrir la parole sur la maltraitance.

J’ai choisi d’envoyer mon tapuscrit à une dizaine de maisons d’édition et j’ai eu la chance qu’Airvey Editions le retienne. J’ai fait le choix de la publication à compte d’éditeur car je manque cruellement de confiance en moi et je me sens rassurée d’être accompagnée.

 

3 – Quand avez-vous publié votre premier livre ? Pourriez-vous nous en parler ?

« L’enfance en enfer » a été publié en 2014 chez Airvey Editions. J’ai fait le choix de romancer mon enfance car il y a prescription et je craignais d’être poursuivie en justice par mes parents pour diffamation. Je ne l’aurais pas supporté. Ce livre retrace la vie d’une enfant maltraitée dans le silence assourdissant d’un milieu qui savait qu’il y avait un problème dans cette famille bien sous tous rapports. Le but n’est pas simplement de dénoncer et de raconter mais également d’analyser les mécanismes psychologiques qui entrent en œuvre dans la maltraitance et le crime d’inceste d’une mère envers son enfant.

« L’enfance en enfer » vient d’être réédité début septembre car Alexandre Jardin m’a fait l’honneur de le préfacer afin d’aider ma voix à porter plus loin et marquer toujours plus son engagement envers la cause des enfants.

 

4 – Vous avez publié un roman fantastique tendant vers le steampunk à l’époque Victorienne. Pourriez-vous nous en dire plus ?

En effet, « Aeternae » est un roman fantastique steampunk dont l’intrigue se déroule en 1888, à Londres. Il ne compte qu’un tome pour le moment. Son originalité vient du fait que c’est un roman graphique, il est magnifiquement illustré par mon amie Ninimoon, qui a peint les scènes les plus fortes du roman. Fan inconditionnelle de Hayao Miyazaki, je me suis intéressée au style steampunk car cette frange du fantastique est d’une grande richesse et offre d’infinies possibilités créatives. Et puis j’aime bien me déguiser lors des festivals steampunk auxquels j’ai eu la chance d’être conviée !

Un petit résumé : Dans une réalité où les machines à vapeur sont reines, le jeune paléographe Archibald Aloysius Kenward prend place dans sa barque volante pour remettre de toute urgence à sa grand-mère des documents de la plus haute importance. Au seuil de la mort, la vieille dame continue à clamer sa foi intacte en l’existence du monde des Immortels. Archibald était loin d’imaginer que ce monde magique viendrait à lui sous la forme d’un ga’tamorphe charismatique au cynisme ravageur : Faënaro. Ce drôle de chat ayant la faculté de prendre forme humaine nous emmène dans les rues de Londres en 1888, à la rencontre d’une époque Victorienne revisitée. Entre Jack l’Eventreur, Boris Vian, une paire de sorcières, un elfe ou encore un alchimiste inquiétant, le lecteur est emporté dans un tourbillon fantastique à l’ambiance résolument steampunk.

 

5 – Qu’est-ce qui a été le plus compliqué pendant que vous écriviez cette histoire ? Avez-vous fait beaucoup de recherches ?

En écrivant « Aeternae », le plus difficile a été de me diriger mentalement dans divers quartiers de Londres afin d’être la plus juste et précise possible. J’ai étudié de nombreux plans de cette ville que j’aime particulièrement mais dans laquelle je me perds (comme dans toutes les villes, d’ailleurs, mon GPS intégré étant souvent défaillant !)

 

6 – Pourriez-vous nous parler des autres genres de livres que vous avez publiés ?

J’ai également écrit six romans jeunesse pour les enfants de huit à douze ans ; une série intitulée « Chamiroux, le chat le plus mignon de l’univers » qui compte quatre tomes, un roman fantastique qui met en scène les fées celtes, « Les Fées-Couleurs », et un petit roman philosophique qui me tient particulièrement à cœur : « Enquête sur la vie et la mort ». C’est un roman dont la vocation est de tenter de répondre aux questions des enfants et pré-adolescents afin d’aider à apaiser leurs angoisses. J’ai écrit ce roman après avoir accompagné plusieurs personnes dans leur combat contre la maladie, et notamment le fils d’une amie qui s’est battu comme un vrai guerrier avant que le cancer ne l’emporte et ne laisse sa famille anéantie. La détresse de son frère et de sa sœur m’a alors insufflé l’urgence d’écrire « Enquête sur la vie et la mort ».

Durant le confinement j’ai participé à une œuvre collective écrite de connivence avec une trentaine d’auteurs de l’Association des Ecrivains Bretons. « Marche à l’Ouest » est un superbe roman à soixante mains, qui célèbre les beautés du patrimoine breton.

 

7 – Certains thèmes vous tiennent particulièrement à cœur et vous les abordez dans vos livres. Pourriez-vous nous en parler et nous dire pourquoi ?

Oui, en effet, les thèmes de l’enfance et de l’espoir sont des fils rouges que l’on retrouve dans chacun de mes livres :

Chamiroux est un jeune chat farceur qui adore critiquer et se railler des travers des adultes dont il souligne les incohérences. Les Fées-Couleurs célèbrent un univers où la bienveillance envers les plus jeunes est une évidence et où l’adversité se veut chance d’évoluer. Dans « Aeternae », Archibald se raccroche à son enfance et part à la quête d’un monde plein d’espoirs renouvelés. Dans « Enquête sur la vie et la mort », le jeune Maël se tourne vers les adultes bienveillants de son entourage pour tenter de comprendre cette grande inconnue qu’est la mort et apaiser ses peurs. Et, bien sûr, « L’enfance en enfer » a pour prétention incroyable et naïve de vouloir ouvrir les yeux des adultes sur la réalité de trop nombreux enfants qui ont tiré les mauvaises cartes à la naissance.

 

8 – Etes-vous une grande lectrice ? Pourriez-vous nous faire un top 5 de vos livres préférés ?

Oui, je lis beaucoup, c’est pour moi autant un plaisir qu’un besoin.

Voici mon top 5 (mais ô combien cet exercice est ardu et frustrant !) :

-          Le lion de Joseph Kessel

-          Le petit prince d’Antoine de Saint-Exupéry

-          Le zèbre d’Alexandre Jardin

-          Beloved de Toni Morrison

-          Le seigneur de Bombay de Vikram Chandra

 

9 – Si ce n’est pas indiscret, sur quoi travaillez-vous en ce moment ?

En ce moment, je travaille sur deux tapuscrits : un roman feel good et, en parallèle, un roman jeunesse fantastique pour faire rêver les plus jeunes et nourrir mon enfant intérieure ????

 

10 – Pour finir, quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite se lancer dans l’écriture ?

J’oserais donner quatre conseils à cette personne :

1)      Ne plus hésiter et se lancer maintenant, sans plus tergiverser. Quitte à tâtonner, écrire, réécrire et recommencer.

2)      Lire encore et toujours.

3)      Croire en elle, au sens profond de l’écriture en soi.

4)      Rester optimiste durant le long cheminement qu’est l’écriture.


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