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Mary Eliza Mahoney - Femme en blanc

Rinou - 17/05/2021

Première femme afro-américaine à obtenir le diplôme d’infirmière, Mary Eliza Mahoney est née en mai 1845 dans le Massachussetts - la ville et la date précise diffèrent selon les sites. Ses parents, Peter et Mary Jane, viennent de Caroline du nord et sont vraisemblablement d’anciens esclaves qui se sont réfugiés vers Boston avant la Guerre de Sécession. Aînée de quatre enfants, Mary a dix ans quand la loi interdisant aux enfants noirs de fréquenter les mêmes écoles que les blancs est abrogée à Boston, ce qui lui permet d’entrer dans la première école déségrégationnée.

A l’âge de dix-huit ans elle réussit à se faire embaucher à l’hôpital pour femmes et enfants de la Nouvelle Angleterre, qui a la particularité rare pour l’époque de n’employer que des femmes. Elle y travaille une quinzaine d’années en tant que cuisinière et blanchisseuse, et devient aussi au fil du temps une aide-soignante officieuse.

A trente-trois ans elle est finalement acceptée à l’école d’infirmières de cet hôpital. En seize ans d’existence, c’est la première fois qu’une afro-américaine entre dans cette école, même si rien dans le règlement ne l’interdisait jusque-là. Après seize mois de formation intensive, en 1879 Mary fait partie des quatre élèves – sur quarante postulantes - à obtenir son diplôme, devenant la première infirmière diplômée afro-américaine. Sa soeur Ellen abandonnera en cours de formation quelques années plus tard.

Mary s’inscrit au registre des infirmières du Massachussetts, et décide alors de quitter l’hôpital pour faire des soins à domicile. Elle obtient vite une bonne
réputation grâce à sa patience, son calme et son efficacité, et s’occupe essentiellement de patients issus de familles riches de la côte est, la plupart du temps des femmes enceintes, ou des jeunes mères et leurs nouveaux nés. A cette époque les infirmières libérales vivent dans les familles par lesquelles elles sont employées, et si au début de sa carrière Mary accepte des tâches domestiques supplémentaires, très vite elle refuse tout débordement, et va jusqu’à manger seule en cuisine pour ne pas être confondue avec le reste des serviteurs.

Au début du 20ème siècle, le racisme et la discrimination sont très présents dans le domaine des soins. Depuis 1896, une loi empêche les afro-américaines d’étudier dans les meilleures écoles, entrainant la création d’écoles pour noirs à travers le pays. Les infirmières blanches sont mieux payées que les noires, considérées par certains comme moins efficaces, mal formées, et incapables d’analyser correctement les situations. Les branches locales de l’Association des infirmières américaines refusent l’admission des infirmières noires dans près de vingt états du sud.

En 1908 Mary rejoint l’Association nationale des infirmières de couleur diplômées, ou NACGN, qui vient juste d’être créée par Martha Minerva Franklin et Adah Belle Thoms, et prononce le discours d’ouverture de la première convention nationale, parlant entre autres des inégalités rencontrées par les élèves noires dans la formation infirmière. Adah Thoms la décrira plus tard comme « profondément croyante, de petite stature, environ 1m50 pour quarante-cinq kilos… très intéressante et possédant une personnalité inhabituelle et beaucoup de charme… une inspiration pour le groupe d’infirmières présentes. » Après ce discours, Mary est nommée membre à vie et aumônière de la NACGN. Grâce à la NACGN, Mary lutte pour améliorer le statut des infirmières noires à travers le pays, aidant aussi à recruter des membres.

Elle travaille également quelques années au Refuge Howard pour orphelins et personnes âgées noirs, situé dans le quartier de Long Island à New-York. Après sa retraite, elle continue à combattre pour les droits des femmes, et fait partie des premières femmes de Boston à pouvoir voter en 1921. Mary a soixante-seize ans.

Elle décède d’un cancer du sein en janvier 1926, dans l’hôpital où elle avait fait ses études. Elle ne s’était jamais mariée, ses petits-neveux affirmant qu’elle aurait été fiancée à un docteur qui l’aurait quittée et qu’elle en serait restée amère, mais peut-être tout simplement par choix pour se consacrer à sa carrière.

Dix ans après son décès, la NACGN crée le prix Mary Mahoney, décerné aux infirmières qui se sont distinguées pour leurs contributions dans le but d’améliorer le statut dans la profession des infirmières issues de minorités. Le prix a été conservé après la fusion de la NACGN avec l’Association des infirmières américaine. En 1968, l’une des gagnantes du prix fit une grande collecte afin d’ériger un mémorial sur la tombe de Mary.

Mary Mahoney a été inscrite au Hall of Fame de l’Association des infirmières américaines en 1976 et au National Women’s Hall of Fame en 1993.

Rinou

Sources
https://www.womenshistory.org/educationresources/biographies/mary-mahoney
https://en.wikipedia.org/wiki/Mary_Eliza_Mahoney
https://www.thebookslut.com/post/mary-eliza-mahoney
https://wednesdayswomen.com/mary-eliza-mahoney-first-african-american-graduate-nurse/


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