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Carole Mortimer - Auteur à l'honneur

Rinou - 28/02/2021

Cette année, Carole Mortimer a sorti sous pseudonyme le deuxième tome d’une série de romance M/M. Ce choix surprenant d’une auteure publiée en grande majorité chez Harlequin Azur m’a amenée à vouloir faire un article sur elle.

Carole Mortimer est britannique. Elle est née dans le Bedfordshire, en Angleterre. Elle a toujours aimé la romance qu’elle découvre vers l’âge de onze ans, notamment avec Anne Mather (première publication en 1965), Charlotte Lamb (première publication en 1972) et Georgette Heyer pour la Régence (première publication en 1921).

Ce n’est pas pour autant qu’elle songe à en écrire elle-même. A la fin du lycée elle débute des études pour devenir infirmière, son métier de rêve à l’époque. Malheureusement, au cours de sa première année elle souffre de douleurs dorsales et doit interrompre son cursus. Elle se dirige alors vers un travail administratif dans un service informatique.

C’est à ce moment-là qu’elle décide de se lancer dans l’écriture de son premier manuscrit. Elle se tourne automatiquement vers la romance contemporaine et envoie son texte à Mills & Boon, qui le refuse. « J’ai pris ce refus vraiment à coeur, je n’ai pas réellement lu la lettre qui l’accompagnait, expliquait que l’histoire était bien trop courte et m’indiquait comment je pouvais l’améliorer et la modifier. Au lieu de ça j’ai été dégoûtée. »

Elle abandonne l’idée d’écrire pendant quelques temps, mais la romance c’est comme la drogue, une fois lancée on ne peut pas s’arrêter. Ca vaut aussi bien pour la lecture que pour l’écriture. Aussi Carole écrit-elle un nouveau manuscrit qu’elle envoie à Mills & Boon. Cette fois il est accepté et The passionate winter (Un hiver en enfer – Harlequin Série Club 1980) est publié en 1978. Carole est alors âgée de dix-huit ans, ce qui fait d’elle la plus jeune auteure de tous les temps à être publiée par Mills & Boon.

L’influence des auteures qu’elle lisait plus jeune est importante dans ses premiers textes, notamment avec des héros souvent peu sympathiques et des héroïnes naïves et un brin influençables. A partir des années 1990, une fois son succès établi, Carole prend son envol et ses histoires comprennent plus d’humour et de légèreté, des héros plus respectueux et des héroïnes déterminées à ne pas trop se laisser marcher sur les pieds. C’est d’ailleurs ce que j’apprécie chez elle, et la raison pour laquelle je lis ses livres depuis de nombreuses années.

Elle écrit sa première série en 1988, composée de quatre tomes et mettant en scène les membres d’une même famille. « J’ai toujours aimé lire et écrire des livres connectés entre eux, avec des personnages qui se connaissent, ce qui permet plus tard de donner des aperçus de ce qui arrive aux héros des livres précédents. »

Pendant plusieurs années Carole écrit uniquement de la romance contemporaine, avant de sortir sa première romance Régence, The duke’s Cinderella bride (Une audacieuse ingénue – Harlequin Les historiques 2012), premier tome de la série The notorious St. Claires. « Cette envie folle d’écrire une série Régence venait probablement de mon premier amour pour Georgette Heyer. J’ai toujours aimé lire des romances Régence, et en 2009 j’ai décidé que je voulais écrire ma propre série de ce genre. J’ai approché mon éditrice avec cette idée, elle m’a dit fonce. »

Ce livre est suivi de quatre autres, dont une novella, le tout publié entre 2009 et 2010. La série est suivie d’une série spinoff publiée en 2011 et intitulée Scandalous St. Claires, dont les livres mettent en scène les descendants contemporains des personnages originaux. « Mills & Boon m’a dit qu’aucun de leurs autres auteurs n’avait jamais fait quelque chose de ce genre auparavant, ce qui est agréable à savoir. Mais la romance contemporaine a toujours été mon genre principal quand j’écris mes livres, et j’avais cette merveilleuse famille dans ma série Régence, alors pourquoi ne pas écrire une série contemporaine à propos de leurs descendants ? »

Cela ne l’empêche pas de continuer avec la romance Régence et elle alterne pendant plusieurs années entre les deux sous-genres pour son éditeur, jusqu’en 2014 où elle amorce un nouveau grand tournant dans sa carrière. Cette année-là, Carole décide de se lancer dans l’autoédition avec une série contemporaine mêlant amour et suspense, qu’elle intitule Alpha. Ce qu’on peut dire, c’est que les lectrices sont très surprises. Ce que Carole en dit : « La série Alpha est présentée dans les résumés des livres comme « des histoires d’hommes ténébreux et captivants, habitués à prendre ce qu’ils veulent, et de femmes fortes et déterminées, qui n’ont aucune intention de se laisser prendre. A moins que ce ne soit à leurs propres conditions. » Elle est aussi présentée comme proposant des « romances contemporaines torrides, avec une touche de danger. »

Je voudrais ajouter ici qu’il y a une note dans les livres : « Les nouvelles et romans de la série Alpha contiennent des situations plus sexy et un langage plus adulte que mes autres livres. » Tout cela est vrai. Les héros sont très alpha, les héroïnes fortes, il y a une touche de danger dans chaque histoire. Le langage est adulte, et le sexe chaud, chaud, très chaud ! »

Effectivement, j’avais lu Christmas Alpha en 2015 et voici le court avis que j’avais mis sur Goodreads : « Une très bonne novella avec des personnages sympathiques. Elle est définitivement différente des traditionnels Carole Mortimer. Beaucoup plus hot. » Depuis j’en ai lu beaucoup, et même si je reste surprise par le nombre et les descriptions de scènes hots dans les livres, j’y suis à présent habituée.

Cette série est une sorte de renaissance pour l’auteure, à plusieurs égards. D’abord au niveau des scènes hot, donc. Ensuite elle flirte avec des situations et comportements illégaux et dangereux, des héros pas toujours très respectueux de la loi, dont certains font partie de la mafia russe. Carole le dit elle-même dans la description, les personnages masculins ont l’habitude de prendre ce qu’ils veulent et leur passé plutôt sombre en est la cause.
D’autre part la série est plus longue que ses précédentes publiées chez Mills & Boon, qui comptaient jusque-là trois ou quatre tomes maximum. Alpha se compose de huit tomes, publiés entre 2014 et 2016.

Enfin, Carole apprécie tellement l’autoédition qu’elle arrête par la même occasion d’écrire pour Mills & Boon. « Je voulais écrire autre chose ! J’adore absolument la liberté de l’autoédition. Je peux écrire un livre et le publier le mois suivant. Je peux aussi écrire dans des genres différents. J’aime avoir le contrôle sur tout, l’intrigue, la série, les couvertures, l’édition. C’est enthousiasmant ! J’ai une équipe fantastique, la personne qui s’occupe de mes couvertures et de mon site, une éditrice, et mon fils Josh qui conçoit ma newsletter et me tient lieu d’attaché de presse. C’est parfait ! »

L’année suivante elle autoédite sa première série Régence intitulée Regency unlaced, composée de neuf tomes publiés entre 2015 et 2017. Vous pouvez trouver mon avis page 35/36. Sa nouvelle liberté littéraire lui permet de se lancer dans d’autres sous-genres et thèmes, ce qu’elle n’hésite pas à faire.

Ainsi, en 2017, elle publie les premiers tomes d’une  série paranormale mettant en scène des changeformes dragons. Elle est intitulée Dragon hearts et se compose de huit tomes publiés entre 2017 et 2019. « J’adore les histoires de changeformes dragons et je voulais vraiment en écrire une. J’ai adoré écrire la série Dragon hearts, et j’ai maintenant commencé une seconde série de changeformes dragons, Russian dragon heat. Les frères russes font une apparition dans la série Dragon hearts. Vladimir est déjà publié et Vaughn paraîtra en mars. J’aime écrire dans différents genres, cela rend le fait de commencer un nouveau livre enthousiasmant. »

C’est dans la série Dragon hearts qu’on trouve un ménage avec le roman Aeran & Rhys. « C’est mon seul ménage à trois. Rhys était un personnage profond et j’ai pensé qu’il avait besoin de plus. Partager une âme soeur avec son frère était parfait pour lui. »

L’année 2019 voit Carole Mortimer aborder un nouveau sous-genre : le M/M historique. Elle autoédite, sous le pseudonyme C.A. Mortimer, Hidden lover, le premier tome de la série Regency men in love. « J’adore la romance M/M. Il y a beaucoup de romances contemporaines M/M, mais je voulais écrire une série Régence. Le second tome, Hidden desire, est sorti le 26 février 2021. J’adore écrire ces livres. »

En 2020 elle publie Matteo, le premier tome officiel d’une série « mafia » intitulée Dance with the devil. Le  héros, Matteo Zalotti, est un personnage secondaire dansl’un de ses livres précédents : Bryce, troisième tome de la série Steele protectors (que je présente page 37/38), publié en 2019. « J’avais prévu dès le début d’écrire Matteo ! J’adore connecter les séries de cette façon. Deux de mes personnages de la série Alpha, Gregori Markovic et Nikolai Volkov, sont apparus dans plusieurs de mes autres séries, contemporaines et paranormale. » Dance with the devil est actuellement composée de trois tomes et le prochain, Jericho, est prévu pour juin 2021. Les différents héros de la série ne font pas tous partie de la même famille, mais les histoires sont bel et bien reliées entre elles.

D’ailleurs, si une chose est bien vraie concernant les séries de Carole, c’est qu’on peut lire tous les tomes séparément. Mais clairement, l’auteure l’a dit au sujet de la série Alpha et ça vaut pour les autres, « on l’appréciera mieux si on la prend à partir du début. » Jusqu’à présent (et heureusement, mais ça c’est mon avis), elle n’a jamais écrit de séries mettant en scène les mêmes héros.

Carole est une auteure très prolifique. Elle écrit dix livres par an, et en 2015 elle a fêté la parution de son 200ème livre, Shadow Alpha, troisième tome de sa série Alpha. Aujourd’hui elle en a 268 à son actif, 198 chez Mills & Boon et 70 en autoédition.

En 2012 elle a été récompensée pour « service extraordinaire rendu à la littérature » par Elizabeth II, et en 2014 elle a reçu le prix « Pionnière de la romance » du magazine Romantic Times.

En France, on peut trouver une grande majorité de ses romances contemporaines et les trois premiers tomes de sa série Régence Notorious St. Claires chez Harlequin. Carole et son mari vivent sur l’île de Man, située entre l’Angleterre et l’Irlande dans la mer d’Irlande. L’un de ses hobbies est le Lego, et je dois dire que ses créations sont impressionnantes. Je vous laisse en découvrir quelques-unes page 39/40.

 

Fabiola

Sources :
http://www.carolemortimer.co.uk

http://www.lesromantiques.com/Webzine/Webzinejanvier2015.pdf

 

La page de l'auteure : http://www.lesromantiques.com/?u=2052/Carole-Mortimer

 

GROS PLAN : Série Regency unlaced

1 – The duke’s mistress 2015
2 – Claimed by the marquis 2016
3 – Taken by the earl 2016
4 – Pursued by the viscount 2016
5 – Desired by a lord 2016
6 – Captured by a gentleman 2016
7 – Pleasured by a duke 2016
8 – Seduced by a marquis 2016
9 – Tamed by the earl 2017

L’avis de Fabiola : Après la lecture de Christmas Alpha en 2015, j’avais un peu mis les autres parutions de Carole Mortimer de côté, non parce  que je n’aimais pas, mais surtout faute de temps. C’est l’année dernière, pendant le confinement (et donc avec beaucoup de temps devant moi) que j’ai décidé de me lancer. J’ai choisi The duke’s mistress parmi ses nombreux livres, d’abord parce qu’il était gratuit (il n’y a pas de petites économies) et surtout parce que j’aimais beaucoup le résumé. L’héroïne, Lady Dorothea Fitzroy, est jeune et veuve. Au moment où commence The duke’s mistress, elle est en train d’organiser le mariage de son neveu et de la fille du héros. Elle aime sa famille mais a envie de passion dans sa vie, un sentiment qui s’est accentué depuis sa rencontre avec Julian Remington, duc de Blackmoor. Ce dernier, également veuf, n’est pas un coureur de jupons et il est libre. Simplement, il refuse de se remarier. On comprend vite qu’il est intéressé par Thea et une scène particulièrement sensuelle va faire évoluer leur relation. Alors bien sûr, même si on sait que Thea et Julian se marieront, j’ai beaucoup aimé la façon dont l’auteure a fait changer le héros d’avis pour l’héroïne.

Les premières pages m’ont énormément surprise, par l’érotisme et la sensualité qui s’en dégagent, et par la suite les scènes hot assez crues ont fini par me perturber, surtout parce que je connaissais l’auteure et ses livres Azur si « chastes ».

Il n’empêche, une fois The duke’s mistress commencé j’ai eu envie de lire les autres tomes, ce que j’ai fait presque dans la foulée. Il n’y a pas à dire mais avec les liens qui unissent les différents héros, un côté curieux et addictif s’empare de la lectrice. On a envie de savoir ce qui va se passer pour ces personnages secondaires qui deviennent des héros. Globalement j’ai aimé la série, et mis trois étoiles pour le seul livre que j’ai moins apprécié, ce qui est peu pour une série avec autant de tomes. Les différents personnages sont très sympathiques, les héros sont de vrais alphas et les héroïnes ont de forts caractères qui contrebalancent le côté dominant des messieurs. De plus, le dernier tome clôture parfaitement la série puisque le héros est le frère de l’héroïne du premier tome, celui dont le fis épouse la fille du duc de Blackmoor. Bref, une série qui m’a conquise et incitée à continuer à lire Carole Mortimer.

 

GROS PLAN : Série Steele protectors

1 – Logan 2019
2 – Atticus 2019
3 – Bryce 2019
4 – Rourke 2019
5 – Haydn 2019
6 – Lucan 2020

L’avis de Fabiola : Je viens de me mettre à lire cette série. Tout comme pour Regency unlaced, l’auteure fait en sorte qu’on ait tout de suite envie de lire les autres tomes. A la base j’avais prévu de lire le premier entre deux SP… au final j’ai enchaîné les différents volumes cette semaine. Résultat : je suis en retard dans mes SP LOL

Pour en revenir à Steele protectors, tout commence avec la disparition de Jenna Riley (qui aura son histoire dans Atticus), qui amène notre héroïne à solliciter l’aide des demi-frères de cette dernière, qu’elle n’avait jamais rencontrés. A partir de là, chaque tome est relié non seulement par le fait que les héros sont frères, mais aussi par la chronologie des évènements.

J’ai même été profondément surprise par la connexion entre le dernier tome et le reste de la série, alors que de prime abord, en lisant le résumé, on ne devine pas du tout le lien. En tout cas, tout cela donne envie de découvrir comment chaque frère va rencontrer l’amour ou accepter des sentiments déjà existants. J’aime vraiment beaucoup cette série, des héros encore une fois alphas qui sont prêts à tout pour protéger leur âme soeur, et refusent de partir quand ils sentent qu’elle est en danger, même s’ils sont invités à la laisser tranquille. Autant ils acceptent (un peu) que leurs sentiments ne soient pas partagés, autant ils refusent de la laisser seule avec ses problèmes, et ça j’adore. Et j’apprécie aussi beaucoup qu’ils n’hésitent pas à faire le ménage.

Carole parle souvent de séries connectées et je confirme que c’est le cas. Beaucoup d’anciens héros d’autres séries sont mentionnés dans Steele protectors et, à la fin, on n’a qu’une envie : découvrir les histoires de ces personnages. De plus tous les héros des tomes précédents agissent dans le tome suivant, et pas seulement en tant que figurants, ce qui est également appréciable. Bref, j’ai adoré la série.


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