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Darlene Marshall - Interview

Rinou - 10/01/2021

1 – Pourriez-vous vous présenter à nos lectrices ? Etes-vous écrivain à plein temps ?

Bonjour, mes lecteurs français !* Je m’appelle Darlene Marshall, et j’écris des romances historiques qui ont été plusieurs fois primées. Elles mettent principalement en scène des pirates, des corsaires, des contrebandiers et à l’occasion des opossums. Je suis auteure à plein temps, je vis dans le nord de la Floride, aux Etats-Unis, où nous n’avons plus beaucoup de pirates, mais encore pas mal d’opossums.

 

2 – Qu’est-ce qui vous a inspirée pour vous lancer dans l’écriture ? Avez-vous une auteure de romance préférée ? Et une romance préférée ?

J’ai été écrivain toute ma vie. Avant d’écrire de la romance, j’ai été journaliste pendant de nombreuses années, travaillant pour des journaux, des stations de radio et de télévision. Ce qui m’a en partie attirée vers l’écriture de romance c’est que j’adore en lire, surtout pour les happy ends (ou « HEA » comme on dit dans le monde de la romance). J’étais confrontée à des reportages qui parlaient de crimes, d’accidents, de désastres naturels et de politiciens corrompus, je voulais écrire et lire quelque chose qui me fasse sourire – et qui ait du sens. La fiction doit avoir du sens. Comme nous l’avons constaté en 2020, la vraie vie en a rarement.

Je ne peux pas dire que j’aie une auteure de romance préférée, mais Mary Balogh est dans mon top 5. Je relis beaucoup ses livres, pas seulement parce que j’adore ses histoires, mais aussi pour étudier son écriture. C’est une auteure magistrale. Carla Kelly, Loretta Chase, Joanna Bourne et Laura Kinsale font aussi partie de mes favorites.

Choisir ma romance préférée est difficile parce que ça dépend de mon état d’esprit, mais celle que j’ai beaucoup lue et relue, aussi bien pour en étudier l’écriture que parce que j’aime l’histoire, est Slighly dangerous de Mary Balogh (Le mystérieux Duc de Bewcastle – J’ai lu pour elle A&P 2014). Je recommande toujours aux gens de commencer par le premier tome de la série Bedwyn, Slighly married (Un mariage en blanc – J’ai lu pour elle A&P 2013) à cause du développement du personnage qui culmine dans le roman Slightly dangerous.

 

3 – Pouvez-vous nous parler de votre parcours vers la publication ? Quel type de publication avez-vous choisi ? Pour quelle raison ?

J’ai commencé à écrire de la romance à l’époque où les ebooks étaient sur des disquettes (sérieusement) et je devais expliquer aux gens comment les lire. Heureusement la technologie a bien évolué depuis. Mon premier roman – qui n’est plus disponible en version papier – a été vendu à un petit éditeur numérique qui cherchait des histoires courtes et différentes. Quand ils ont déposé le bilan, ils ont recommandé mes livres à un autre éditeur, qui les a aussi sortis en version papier, ce qui a augmenté mon lectorat. Quand ils ont déposé le bilan à leur tour (Vous voyez un lien de cause à effet ? Ce n’est pas ma faute, je vous le jure !) ils ont recommandé mes livres à un autre éditeur encore, qui a élargi mon lectorat. Quand eux ont déposé le bilan, j’ai décidé que ça commençait à bien faire et autoédité mes livres. Par contre j’ai un agent, et quand j’aurai fini ma prochaine histoire je la lui enverrai en premier, pour qu’elle la propose aux éditeurs.

 

4 – Quelle était votre première publication ? Comment en avez-vous eu l’idée ?

Pirate’s price est la première idée qui m’est venue alors que je traînais sur l’ancien forum littéraire de Compuserve. Il existe toujours sous le nom de LitForum, et j’y suis toujours bénévole en tant que responsable de la section sur l’écriture érotique. J’ai eu une idée d’histoire et posté un extrait, et les gens ont dit : « J’aime. Que se passe-t-il ensuite ? » J’ai dû trouver comment raconter l’histoire d’une femme qui épouse un homme uniquement intéressé par sa fortune, la façon dont elle récupère sa fortune, et dont ils atteignent leur HEA.

 

5 – Sea change (A la merci du corsaire – J’ai lu pour elle 2020) est votre premier roman publié en français. Pourriez-vous nous en parler ?

J’ai adoré faire les recherches pour Sea change parce que j’ai tellement appris ! Je harcelais les médecins que je connaissais avec des questions sur la manière de tuer des gens et de soigner leurs plaies et leurs blessures. J’ai aussi été sidérée d’apprendre combien de femmes avaient servi dans la Royal Navy pendant les guerres Napoléoniennes, déguisées en hommes. Et encore plus surprenant, combien ont continué à servir même après qu’elles ont été démasquées ! Les facteurs les plus importants auraient été 1. Etaient-elles indispensables et utiles ? et 2. Est-ce qu’elles continueraient à agir et s’habiller comme des hommes ? J’ai inclus ces facteurs dans le personnage de Charley, ma chirurgienne déguisée.

 

6 – C’est le premier volume d’une série. Est-ce ce que vous l’aviez prévu dès le début ? Comment avez-vous choisi les héros de chaque tome ?

J’écris sans faire de plan et je n’avais pas prévu de série. Cependant, après avoir imaginé mon chirurgien grognon, Alexander Murray, je l’ai tellement aimé que j’ai su qu’il avait besoin de sa propre épouse, j’ai donc écrit Castaway dreams (Cœurs au large – J’ai lu pour elle A&P 2020). Le pirate dans Castaway dreams était si amusant que je devais aussi lui offrir son propre livre, et The pirate’s secret baby sera publié en France en 2021 (NDLR : en français Un forban au grand cœur, prévu pour mars).

 

7 – Castaway dreams (Cœurs au large) vient d’être publié en France. Pourriez-vous nous en parler un peu ?

Ce fut par bien des aspects le livre le plus difficile à écrire parce que je ne suis pas du tout comme mon héroïne, Daphne Farnham, qui est gentille, à la pointe de la mode, et aime les gens. J’écrivais une scène dans laquelle elle disait quelque chose et ensuite je devais revenir en arrière et me dire : « Non ça c’est Darlene, pas Daphne. Daphne ne serait pas sarcastique ». Mais en même temps j’adore Daphne, parce que je l’ai modelée sur quelques grandes héroïnes de films – Judy Holliday dans Comment l’esprit vient aux femmes, Marilyn Monroe dans Certains l’aiment chaud, et Reese Witherspoon dans La revanche d’une blonde. Daphne a un peu de chacune d’elles.

NDLR : ce livre fait partie des coups de cœur de Jazzmen (Cf dossier du mois).

 

8 – Quelle est l’étape la plus difficile quand vous écrivez ? Et la plus facile ?

La partie la plus difficile est de m’assoir devant mon ordinateur et d’écrire quelque chose. Une fois que mon premier jet est terminé, je me sens beaucoup mieux parce que je peux l’améliorer.

 

9 – Parlons du confinement. C’était facile pour certains, plus difficile pour d’autres. Et vous ? Est-ce que cette période a été favorable pour votre écriture ?

Mon esprit était comme bouillie* pendant presque tout les mois de mars et d’avril. Je ne pouvais pas me concentrer parce que je m’inquiétais pour ma famille, surtout mon mari qui a des problèmes de santé, et mes garçons qui vivent à des centaines de kilomètres de nous — l’un est à New York, l’épicentre de la pandémie, l’autre à Portland, dans l’Oregon sur la côte Pacifique. Je n’ai pas vu mes garçons ni leurs familles en chair et en os depuis février et ils me manquent, mais ils vont bien et je suis reconnaissante envers Zoom, Facetime et les autres technologies qui nous aident à rester en contact.

J’ai aussi la chance de ne pas souffrir de problèmes financiers, et j’ai profité de cette occasion pour commencer à apprendre un peu le français via Duolingo, dans l’espoir qu’un jour je pourrai venir en France pour faire du tourisme et rencontrer mes lectrices. J’aime à penser qu’apprendre une nouvelle langue est bon pour mon cerveau. Mon accent écorchera vos oreilles, mais je me débrouille de mieux en mieux en lecture et en compréhension du français, c’est donc un accomplissement. Je peux pratiquement lire les chroniques françaises maintenant, et je sais dire Je voudrais une tasse de café, s’il vous plait*, j’ai donc couvert le plus important !

 

10 –Si ce n’est pas indiscret, pourriez-vous nous parler de vos prochains projets ?

Je travaille sur ma prochaine histoire, qui sera un standalone, et non un tome de la série Tourmentes. Pour le moment il y a de la contrebande sur la côte de Floride et peut-être un ouragan, parce qu’on dit aux auteurs d’« écrire à propos de ce qu’ils connaissent » et que j’ai été confrontée à pas mal d’ouragans.

 

Avez-vous un dernier mot pour nos lectrices ?

Interagir avec mes lectrices françaises a été l’un de mes bons moments de cette misérable année 2020. Le fait que mes histoires soient disponibles dans les pays francophones comme le Maroc, le Viet Nam, le Canada, et bien sûr La France*, me rend vraiment heureuse. Merci de me permettre de partager mes pirates avec vous, où que vous soyez !

 

*en français dans le texte

 

La page de l'auteur http://www.lesromantiques.com/?u=3263/Darlene-Marshall

 


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