Estelle Every - Interview

Les Romantiques - 17/10/2020

1 – Pourrais-tu te présenter à nos lectrices ? Est-ce qu’Estelle Every est ton vrai nom ? Si non, pourquoi avoir pris un pseudo ?

Je m’appelle Estelle, à l’écrit comme dans la vie J Maman de deux petites filles et mariée, je vis dans le sud de la France. Je me consacre à l’écriture à plein temps. Estelle est donc mon vrai prénom, quand j’étais petite je disais à ma mère qu’elle aurait dû m’appeler Natacha, mais finalement quand j’ai dû choisir un pseudo, j’ai pas pu abandonner mon vrai prénom lol ! En revanche Every n’est pas mon nom de famille, c’est un mix entre mon nom d’épouse et mon nom de jeune fille. Une manière de combiner la Estelle « d’avant » et celle de maintenant. Choisir un pseudo était une évidence pour moi, avec le recul je ne saurais même pas dire pourquoi ! C’était juste ce que je devais faire.

2 – Qu’est-ce qui t’a poussée à te lancer dans l’écriture d’un manuscrit ? Pourrais-tu nous parler de ton parcours vers la publication ?

Je n’ai pas toujours écrit. J’ai surtout beaucoup, beaucoup lu depuis l’école primaire. Je passais souvent mon temps libre à bouquiner. J’avais plein d’idées en tête mais je ne me suis jamais dit que je pouvais les partager, ni même les coucher sur le papier. En fait, j’étais très concentrée sur mes études et j’avais comme objectif de trouver un bon travail après l’obtention de mon diplôme d’École Supérieure de Commerce. D’ailleurs, si on m’avait posé la question à l’époque, j’aurais dit que je n’étais pas créative !

Et puis, en 2012, je me suis retrouvée au chômage, ce qui n’était pas du tout prévu ! Mais ça m’a permis de me poser et de m’ouvrir à toutes ces histoires qui germaient dans ma tête, et j’ai commencé à écrire pour de bon. Un roman plus tard, j’ai replongé la tête la première dans un job de cadre dans une grosse entreprise et laissé mes histoires de côté. Je m’y suis vraiment remise en 2017 quand j’ai découvert la plateforme d’écriture Fyctia. Je ne pouvais plus m’arrêter, c’était une barrière qui avait sauté, et elle n’est jamais revenue !

3 – Pourrais-tu nous parler de ton premier livre publié et de son mode de publication ?

Mon premier livre, Endless night, a été écrit sur la plateforme Fyctia pendant un concours dans le genre érotique ayant pour thème « Nuit blanche ». J’ai tout de suite pensé aux nuits blanches de St Pétersbourg et mon histoire a germé !

J’ai été repérée par l’équipe d’Hugo Romans qui m’a ensuite éditée en coup de cœur. Endless night 1 est sorti en 2018 en numérique, puis en 2019 en format poche. C’était une expérience très enrichissante !

4 – Pourrais-tu nous parler de ta collaboration avec Claire Zamora pour l’un des volets de Is it love ? Comment as-tu travaillé les personnages et l’intrigue pour un tel projet ?

Fin 2019, j’ai été contactée par mon éditrice chez Hugo. Elle avait ce projet à me proposer : l’adaptation en roman du jeu vidéo Is it love ? Colin. À l’époque, j’avais quitté mon poste au sein de l’entreprise dans laquelle je travaillais et j’avais suivi une formation de scénariste. L’équipe éditoriale chez Hugo a donc pensé à moi pour cette mission particulière.

J’ai travaillé de concert avec mon éditrice, l’équipe d’Ubisoft qui validait mes chapitres et Claire. J’ai vraiment eu énormément de chance de travailler sur ce projet, qui était un vrai challenge (écrire une adaptation en quelques mois est assez intense). J’ai travaillé à partir du scénario du jeu et des directives de l’équipe Ubisoft. C’était assez différent de mes projets personnels puisque j’ai dû m’approprier les personnages déjà existants afin de ne pas les dénaturer dans le roman. Mais j’ai beaucoup aimé cet exercice !

Cette adaptation m’a aussi permis d’avoir des contacts avec le studio qui crée les jeux Is it love ? et aujourd’hui j’écris pour eux la saison 2 du jeu Colin !

5 – Pourrais-tu nous parler de ta dernière série : The Cupidon brothers ? Le titre de la série est en anglais, pourquoi ce choix ?

Les frères Cupidon se sont invités dans ma tête au détour d’une conversation avec une copine. Elle me disait que dans la mythologie grecque, il n’y avait pas un seul Cupidon, mais plusieurs. De là l’idée a germé… pour ne plus me quitter ! Je pensais et respirais Cupidon ! J’ai donc cédé et j’ai commencé à écrire. Surtout pour évacuer les sept anges qui encombraient ma tête ! Tu n’imagines pas la place que ça prend des anges baraqués LOL.

Le projet est une saga de romances paranormales qui se déroulent dans notre monde. Pour te faire une idée, c’est un univers à la Lucifer (série Netflix). Le titre est en anglais parce que l’histoire se déroule à Los Angeles (il semblerait que la plupart des événements surnaturels se déroulent dans cette région du monde : Buffy, Lucifer… LOL). Après coup, je me dis qu’un titre en français aurait été aussi bien. Mais ce qui est fait est fait…

C’est assez étonnant pour moi de me lancer dans la romance paranormale parce que j’ai une écriture très « réaliste », je m’attache toujours à avoir un univers cohérent, je fais beaucoup de recherches pour coller à la réalité. Et je l’ai fait aussi avec mes Cupidons ! Le monde dans lequel ils évoluent est le nôtre, mais eux sont des créatures surnaturelles donc ils agissent différemment…

6 – De manière générale, quand tu écris, quelle est l’étape la plus facile ? Et la plus difficile ?

La plus facile : avoir le concept ! Ça j’en ai des dizaines. Sans rire, je dis souvent que j’ai plus d’idées que ce que j’aurai de temps pour les écrire dans cette vie… Et la moindre chose de la vie courante peut me donner un concept (genre… un rouleau de papier WC !).

Le plus difficile est de trouver le temps et l’énergie de les sortir et surtout de rester concentrée sur une seule histoire. Mon cerveau a tendance à penser en « étoile », une idée en entraîne une autre qui en entraîne deux autres, et ainsi de suite. Ça peut être épuisant à suivre pour mon entourage !

7 – Lis-tu beaucoup ? Si oui, quels sont tes auteurs préférés, tous genres confondus ? As-tu des conseils lecture en romance pour la rentrée ?

Je ne lis plus beaucoup depuis que j’écris. En fait, je n’arrive pas à lire et à écrire en parallèle. Quand je suis en phase d’écriture sur mes projets (c’est-à-dire tout le temps depuis un an), je ne peux faire que ça.

J’ai pas mal d’auteurs dont j’apprécie la plume… En romance : Robyne Chavalan, Tamara Balliana, Samuelle Barbier, Danielle Guisiano, Kalypso Caldin, Alexiane Thill, Elodie Solare… Il y a du choix dans la romance française !

8 – Question confinement : Comment as-tu vécu cette période ? Est-ce qu’elle a été un moment d’inspiration intense ou tout le contraire ?

Alors… je l’ai super bien vécue ! J’étais contente d’avoir mon mari et mes filles à la maison tout le temps. On est assez fusionnels donc c’était une bouffée d’oxygène de se retrouver sans avoir de contraintes extérieures.

Ce fut une période d’écriture intense ! Je passais mes journées à carburer sur mes différents projets pendant que mon mari gérait l’école à la maison.

9 – Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à celles qui souhaitent se lancer dans l’écriture d’un livre, et particulièrement d’une romance ?

Je pense que mes conseils sont d’ordre général.

Le premier conseil : faire péter toutes les barrières ! Si t’as envie d’écrire, fais-le !

Deuxième conseil : sois régulière. J’ai entendu dire que l’écriture est comme un « muscle » qu’il faut travailler, donc le principal c’est : d’écrire ! Plus t’écris, et… plus t’écris !

Troisième conseil : quand tu auras bouclé ton premier jet, je sais que tu vas avoir envie d’avoir des avis. C’est normal ! Mais sollicite des personnes qui lisent le genre que tu écris (ouais, désolée mais inutile de demander à ta voisine et à ton grand-père s’ils ne lisent pas de romance !). Ce sont elles qui pourront te donner les meilleurs avis parce qu’elles savent exactement ce qu’elles aiment dans leurs lectures et elles te donneront des pistes d’amélioration.

Quatrième conseil : tous les auteurs rêvent d’être édités dès leur premier manuscrit. Crois-moi j’ai été à ta place, et à l’époque je sais que j’avais beaucoup d’espoirs dans cette première histoire… Avec le recul, je mesure à quel point j’avais besoin de travailler et de m’améliorer. Donc… écris-en une deuxième, puis une troisième… C’est ce qui te permettra d’affuter ta plume (ouais j’avoue qu’on peut pas affuter une plume mais bon, t’as compris l’idée J). Pas de panique ! Rien ne t’interdit d’envoyer ce premier manuscrit (la prunelle de tes yeux…) à des maisons d’édition, mais pendant ce temps, continue à écrire.

10 – Pour finir, aurais-tu un dernier mot pour nos lectrices ?

Le mot de la fin donc… Si tu dois retenir une chose de moi : je suis amoureuse de l’amour… et j’adore faire voyager mes lectrices et les dépayser ! Je pense que toutes les lectrices de romance devraient trouver de quoi remplir leur PAL parmi mes romances.

Si tu aimes la romance hot (genre très épicée), tu peux t’envoler pour la Russie avec Auxane dans Endless night. Tu rencontreras le ténébreux Grigori, patron du club le Secret…

Si tu préfères la romance de campus, alors c’est Ambition over love qu’il te faut ! Une romance toute en douceur (guimauve, cœurs, paillettes et chocolat, du pur réconfort).

Si tu aimes un côté plus sombre, plus intense, alors Happily ever after est fait pour toi ! Tu y découvriras l’envers du décor d’un célèbre parc d’attraction avec Al et Lana.

Si ton truc, c’est la musique (la musique, oui la musique !!! OK, je m’emballe là), et/ou que t’es fan des jeux Is it love ? alors Colin est celui qu’il te faut.

Si t’as envie d’un bookboyfriend qui te fasse t’envoler… plonge dans Éros, le premier volet des frères Cupidon ! Frissons garantis !

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