Lorraine Heath - Auteur à l'honneur
Fabiola -
Des personnages crédibles, des romans très émouvants : deux termes qui correspondent parfaitement au style de Lorraine Heath selon ses fans.
Lorraine est née en Angleterre, à Watford (Hertfordshire). Sa mère était une reine de beauté Anglaise et son père un Texan de l’Air Force posté à Bovingdon (Hertfordshire). La famille a déménagé au Texas peu après la naissance de Lorraine. Elle y vit toujours avec son mari.
Après le lycée, elle fait des études de psychologie et obtient sa licence. Plus tard elle dira que c’est ce qui lui a permis d’établir une base pour le développement de ses personnages, et ce qui les rend crédibles.
Lorraine a toujours voulu être écrivain, mais ne savait pas quel type d’histoire elle souhaitait raconter. En attendant de trouver sa voie, elle rédige des manuels de formation et des codes informatiques pour le service des impôts. C’est sa découverte de la romance historique qui la guide dans sa carrière.
« Je n’avais aucun intérêt pour la romance. J’avais une idée fausse en ce qui concernait ces histoires. En 1990, j’ai dû voyager pour le travail et je suis allée dans une librairie pour acheter un livre à lire pendant le vol. Je suis allée directement dans la partie Best sellers et Morning glory de LaVyrle Spencer a attiré mon regard. Des fleurs sur la couverture, le résumé semblait intéressant. J’en avais lu la moitié quand j’ai réalisé que c’était une romance. Je suis tombée amoureuse de l’histoire et de ce genre. J’ai su que c’était le type d’histoire que je voulais raconter. Avant la fin de l’année, j’avais écrit ma première romance. Non qu’elle ait jamais été publiée, mais c’était un début. »
Son choix se porte donc automatiquement sur la romance historique. Elle fait d’abord des essais et termine cinq manuscrits, et c’est le dernier qu’elle décide d’envoyer. Le roman est accepté et elle signe son premier contrat en 1993. Le livre sort en mars 1994 et s’intitule Sweet lullaby (Entre deux flammes – J’ai lu Romance d’aujourd’hui 2007). La même année, en novembre, sort son deuxième titre : Parting gift.
Sa carrière est lancée, ainsi que sa réputation et sa popularité. Elle souligne toutefois que, malgré cela, le monde de l’édition est un domaine changeant et qu’elle a essuyé plusieurs refus, même après avoir été publiée. « J’en apprends continuellement sur ce secteur et je ne tiens jamais la prochaine vente pour acquise. » Elle utilise ses deux cultures, anglaise et américaine, pour écrire des histoires qui peuvent aussi bien se dérouler au Royaume Uni qu’au Texas. Comme elle le dit elle-même, il est plus facile d’écrire sur ce qu’on connait.
La période victorienne est l’un de ses cadres préférés. « Cela fait une toile de fond tellement riche et vaste pour les histoires. L’Angleterre et l’aristocratie étaient en plein changement. L’industrialisation était en train de moderniser rapidement le monde, et pourtant de nombreuses facettes étaient un rappel de l’époque antérieure, plus sombre. Je peux avoir des pickpockets cotoyant des gens qui jouent au tennis. Les héritières américaines y venaient pour chercher des gentlemen titrés. Les gentlemen titrés étaient à la recherche de femmes riches parce que leurs domaines ne produisaient plus de revenus suffisants. Tous les niveaux de la société devaient faire des ajustements. C’est amusant d’explorer un monde où la classe moyenne émergeait et la Haute Société luttait pour maintenir le status quo. »
De manière générale, Lorraine est reconnue comme une auteure qui porte une attention particulière aux détails historiques. De fait, en plus de faire des recherches poussées pour chacun de ses livres, elle lit également des ouvrages sur l’époque qu’elle a choisie, ainsi que des romans publiés à cette même époque. Par exemple pour A duke of her own, elle a lu un ouvrage publié en 1920 qui expliquait comment les chaperons devaient tenir leur rôle. Pour Beyond scandal and desire (Le miroir du scandale – Harlequin Victoria 2019), elle a eu en main The seven curses of London de James Greenwood publié en 1869, dans lequel le journaliste parle de ces femmes qui acceptaient d’élever des enfants illégitimes (en majorité de nobles) contre paiement en espèces.
Quand Lorraine commence un nouveau livre, elle a plusieurs rituels qu’elle a gardés de l’époque où elle a écrit ses premiers manuscrits.
« J’ai tendance à écrire les scènes les plus émouvantes la nuit, dans le noir, avec en fond sonore un enregistrement de la pluie. J’essaie aussi de chercher ce qui représente un de mes personnages (la bergamote, la rose, la lavande) habituellement sous forme de savon ou de bougie pour évoquer son odeur. Mais surtout, je me mets à la place de ce personnage – ce qu’il ou elle ressent, ce à quoi il ou elle pense, à quoi il ou elle rêve – et je couche leurs pensées sur la page. Je fais beaucoup de recherches sur les petites choses qui vont permettre à la lectrice de s’identifier à mes personnages. Je veux qu’elle soit immergée non seulement dans le monde que j’ai créé, mais aussi dans mes personnages. »
Cette méthode paie puisque, comme je le mentionnais dans mon introduction, l’auteure est reconnue pour ses personnages crédibles. Cela ne l’empêche pas de laisser son inspiration la guider quand elle écrit l’histoire. Ainsi, elle ne sait jamais où cela va la mener, ni les conflits qui auront lieu entre les héros, et encore moins les détails qui devront être résolus tout au long du livre.
Concernant le temps qu’elle passe sur un livre, Lorraine se base sur ses délais éditoriaux. Sur un contrat de neuf mois, elle met environ trois à quatre mois pour terminer la rédaction et le reste du temps est consacré à sa promotion, ainsi qu’aux livres qu’elle écrit sous d’autres pseudos. Pour ne pas se laisser distraire, elle travaille sur un seul livre à la fois. Si jamais elle a des idées qui lui viennent en tête pendant qu’elle est concentrée sur un manuscrit, elle les note dans un dossier spécial.
C’est en 2000 qu’elle se lance dans des romances qui ont pour héros de jeunes adultes. Elle commence avec deux historiques publiés en 2002 : Samantha and the cowboy et Amelia and the outlaw.
Ensuite elle décide de s’attaquer à du contemporain et publie Hard loving man en 2003 et sa suite, Smooth talking stranger (De si douces paroles – J’ai lu Amour et destin 2005) en 2004. En 2008, elle fait ses premiers essais en jeune adulte contemporain avec une trilogie publiée sous le pseudonyme de Jade Parker chez un nouvel éditeur, avec lequel elle a publié une romance historique l’année précédente.
Plus tard elle s’essaie à un nouveau genre, le paranormal, sous le pseudonyme de Rachel Hawthorne. Cette seule et unique incursion dans ce domaine est largement inspirée de l’une de ses idoles : Richelle Mead, l’auteure de la série Vampire Academy que Lorraine adore. Toutefois, ce ne sont pas des vampires qu’elle met en scène mais des loups-garous. La série, composée de quatre tomes, est publiée en 2009 et 2010 et s’intitule Dark guardians (Les gardiens de l’ombre en français). Jusqu’en 2015, elle publiera d’autres romances jeune adulte contemporaines sous ce pseudonyme.
En 2012 et 2013, elle publie une trilogie écrite à quatre mains sous le nom de J.A. London, son co-auteur étant son fils, Alex London. Avec cette série intitulée Darkness before dawn, elle s’essaie encore à un autre genre : la dystopie.
Malgré ces styles différents, Lorraine parvient à s’y retrouver dans chacun de ces genres.
« Cela aide que j’écrive mes historiques à la troisième personne et mes YA à la première personne, c’est donc un changement mental quand j’écris dans un genre précis. Ecrire avec mon fils est un peu plus difficile car nous voulions que J.A. ait une voix unique qui soit plus incisive, pour aller avec notre monde dystopique. Il note souvent des mots ou des phrases qui sonnent trop à la Rachel selon lui. Glisser entre les genres c’est comme avoir des mini-vacances. Je pense que cela aide à garder mon écriture fraîche, car je peux aller dans diverses directions et explorer des mondes variés. »
Aujourd’hui, Lorraine n’écrit que de la romance historique. Elle a publié plus de soixante-dix romans longs et novellas. Elle a figuré sur la liste des best sellers du New York Times et de USA Today et reçu plusieurs prix pour son travail, y compris des RITA awards.
A ce jour, la romance préférée de tous les temps de Lorraine reste Morning glory (A la recherche du bonheur – J’ai lu Amour et destin 1997) de Lavyrle Spencer, à laquelle elle rajoute Wild at heart de Patricia Gaffney. Entre l’écriture et sa famille, elle n’a pas beaucoup de temps libre et, quand c’est le cas, elle aime aller au cinéma, regarder la télévision et lire de la romance.
En France, vingt-et-un de ses livres sont traduits. Ses séries La saison du péché et Scandaleux gentlemen, sont publiées chez Harlequin dans la collection Victoria. Pour chacune d’elles, le dernier tome n’est pas encore sorti. Ses autres romances sous son nom, Lorraine Heath, sont traduites dans différentes collections disparues (notamment Amour et destin) ou encore existantes (A&P) chez J’ai lu pour elle.
Les trois premiers tomes de sa série Dark guardians sont édités chez Pocket jeunesse. A ce jour, le dernier n’est toujours pas sorti. Autant de choix pour partir à la découverte de cette auteure, si vous ne la connaissez pas.
Fabiola
Sources
https://www.lorraineheath.com/about-lorraine
https://smartbitchestrashybooks.com/podcast/287-take-risks-keep-going-interview-lorraine-heath/(à écouter)
http://www.wereallydig.com/romancenovels/interview/lorraine-heath7-07.html
http://lenorabell.com/2016/12/20/interview-and-giveaway-with-lorraine-heath/
https://msyinglingreads.blogspot.com/2008/05/student-interview-with-rachel-hawthorne.html
La page de l'auteure http://www.lesromantiques.com/?u=1266/Lorraine-Heath
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