Minerva Spencer - Interview

Les Romantiques - 20/06/2020

Nouvelle auteure aux USA (première publication en 2018) et en France, Minerva Spencer est publiée chez J’ai lu pour elle dans la collection A&P.

1 – Pourriez-vous vous présenter à nos lectrices ?

J’écris de la romance historique très hot, avec des héros et des héroïnes peu communs placés dans des situations inhabituelles.

Même si, comme n’importe quelle auteure, j’aime mettre en scène des aristocrates, ce que j’aime vraiment écrire ce sont les histoires de gens souvent laissés de côté dans la romance historique.

Par exemple ma série la plus récente, The seducers, met en scène trois prostitués qui tombent amoureux et doivent réconcilier leur passé scandaleux avec leur espoir d’un avenir plus heureux. Dans deux des livres, ce sont les hommes qui ont travaillé dans des bordels.

The seducers met aussi en scène des femmes plus âgées et des hommes plus jeunes, ce qui est l’un de mes thèmes préférés.

Scandalous (Et Sarah se libéra, prévu en août 2020), le troisième tome de la série The outcasts (Les parias en VF) met en scène un esclave en fuite qui est désormais un homme très, très riche. Encore une fois, c’est un personnage qui a besoin de faire la paix avec son passé avant de pouvoir trouver l’amour et le bonheur avec son héroïne – qui est fille de missionnaires.

2 – Comment êtes-vous devenue auteure de romance ?

Je suis en quelque sorte tombée dedans. J’ai tenu un Bed and Breakfast pendant huit ans, et quand je l’ai fermé je ne savais pas ce que j’allais faire. Mon mari travaillait dans un autre état à ce moment-là et je le conduisais à l’aéroport, ce qui représente un aller-retour de six heures de l’endroit où nous vivons. Il est trop montagneux pour pouvoir écouter la radio, je conduisais donc tranquillement et en silence, et dans ma tête j’ai commencé à inventer des histoires.

J’ai écrit la première à l’automne 2013. Cette histoire est devenue Barbarous (Le forban des mers), qui est le second tome de la série Les parias.

J’ai écrit rapidement plusieurs livres, mais je n’en ai envoyé aucun aux éditeurs avant le printemps 2017. J’ai eu beaucoup de chance et vendu mes trois premiers romans à Kensington Press en trois semaines !

3 – Vous avez un autre pseudo. Pourriez-vous nous en parler ?

En fait j’utilise trois noms de plume – ce qui peut souvent prêter à confusion  ! J’écris de la romance historique sous le nom de Minerva Spencer, de la romance historique et de la romance historique érotique sous celui de S.M. LaViolette, et des policiers historiques sous celui de S.M. Goodwin.

Mes éditeurs voulaient séparer les pseudos, ce qui explique comment je suis arrivée à en avoir trois. Mon premier policier historique n’est pas encore sorti – il sera publié en novembre 2020.

4 – Qu’est-ce que vous aimez dans la romance historique ? Avez-vous une période préférée ?

J’aime la romance historique pour l’évasion de la vie quotidienne qu’elle procure. J’aime lire des histoires qui se passent à une époque où il n’y a pas de téléphones portables, d’internet et d’armes nucléaires.

J’aime aussi les rôles rigides entre hommes et femmes, qui sont amusants à contourner. J’essaie de ne pas créer des héroïnes trop modernes, où serait le fun ? Au lieu de ça j’ai des héroïnes fortes, qui ont à vivre et travailler dans le cadre social de leur sexe et de leur époque – mais réussissent à obtenir ce qu’elles veulent malgré tout.

5 – En tant que nouvelle auteure, est-ce que vous diriez qu’il est plus facile ou plus difficile d’être publiée à notre époque ?

Je ne peux parler que des trois ou quatre dernières années, mais je pense qu’il est plus difficile d’être publiée de manière traditionnelle, parce que beaucoup d’éditeurs ont arrêté les collections de romance historique. Cependant, il est certainement plus facile de publier en indépendant. Cela a de bons et de mauvais résultats. Il y a définitivement beaucoup de livres horribles parmi lesquels la lectrice doit faire un tri – beaucoup de livres plagiés, mal écrits et avec peu de recherches, et BEAUCOUP d’escrocs qui sont dans le métier juste pour faire de l’argent.

Mais les trouvailles, après avoir exploré tous ces livres disponibles, peuvent être formidables ! J’ai découvert beaucoup d’auteures indépendantes fantastiques, dont les personnages très divers sont souvent ignorés par les éditeurs traditionnels.

6 – La femme aux yeux verts est votre premier livre publié, et aussi le premier de votre série Les parias. Comment en avez-vous eu l’idée ? Aviez-vous prévu d’écrire une série dès le départ ?

En fait j’ai écrit les trois histoires en même temps. Je n’avais pas prévu d’écrire un livre, point barre ! C’était à l’origine des romans d’aventure. Mais le premier agent à qui je les ai montrés m’a dit qu’elle signerait si je pouvais y ajouter de la romance et en faire des romances historiques. C’est comme ça que la série est née.

7 – Pour le moment, il y a quatre tomes. En prévoyez-vous d’autres ? Pourquoi ?

J’ai un contrat de deux livres après Notorious, qui seront publiés en novembre – donc six tomes au total. Mon éditeur a divisé les six romans en deux trilogies. Les parias et Rebels of the ton.

La raison de cette séparation est que la seconde trilogie met en scène les enfants des premiers héros et héroïnes, c’est donc une sorte de seconde génération.

8 – Comment avez-vous choisi les différents héros ? Comment avez-vous travaillé sur leur personnalité et leur évolution ?

Cela semble toujours bizarre à dire, mais les personnages de mes livres arrivent déjà créés et exigent que j’écrive leur histoire. Ils restent dans ma tête et m’enquiquinent jusqu’à ce que je le fasse. Je n’ai aucune idée de ce que je vais écrire chaque jour. Aucune. Et je ne sais jamais ce qu’un personnage va faire. Il y a des jours où les personnages détournent une histoire et cela se termine par une digression bizarre. Je les laisse faire ce qu’ils veulent, et ensuite je les remets sur le droit chemin…

9 – Quelle est l’étape la plus difficile quand vous écrivez ? Et la plus facile ?

L’étape la plus difficile est de me rappeler d’écrire pour moi-même, et pas pour le marché. Par exemple les livres avec les mots « Duc » ou « Milliardaire » dans leur titre se vendent automatiquement mieux.

Il y a en même temps la tentation et la pression d’écrire des histoires plus classiques, qui se vendront mieux. Je veux avoir du succès, mais je veux aussi aimer ce que j’écris, c’est donc un constant exercice d’équilibre.

L’étape la plus facile est l’écriture en elle-même. Quand une histoire coule, je peux écrire quarante à cinquante pages par jour (je tape VITE !)

10 – Que faites-vous de votre temps libre ? Est-ce que vous avez des auteurs préférés ? Quel est votre livre préféré et pourquoi ?

J’ai beaucoup d’animaux adoptés – des chiens, des poules, des oies, des dindes et des canards, donc ils me demandent pas mal de temps. Nous avons aussi toujours le Bed & Breakfast (même si nous ne l’exploitons plus en tant que commerce), c’est une maison immense qui a besoin d’entretien constant. Je suis la réparatrice officielle, il y a donc toujours du travail qui m’attend quand j’ai fini d’écrire.

Choisir un livre préféré est difficile. Ma romance préférée est These old shades (Ce merveilleux passé – Milady 2016) de Georgette Heyer. Ma fiction préférée de manière générale est Breakfast of champions (Le petit-déjeuner des champions – Editions Galmeister 2019) de Kurt Vonnegut.

Avez-vous un dernier mot pour nos lectrices ?

Je souhaite le meilleur à tout le monde en France, en ces temps difficiles.

J’étais tellement ANEANTIE de ne pas pouvoir venir à Paris cette année pour la conférence ! Habituellement je ne planifie pas mes vacances – je me laisse guider par les circonstances – mais j’ai passé BEAUCOUP de temps à préparer et planifier ce voyage formidable, et j’avais vraiment hâte.

En tout cas j’espère vraiment pouvoir venir en 2021.

Merci beaucoup de m’avoir interviewée.

La page de l'auteur http://www.lesromantiques.com/?u=3250/Minerva-Spencer

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