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Loretta Chase - Auteur à l'honneur

Fabiola - 20/06/2020

« Le prince des débauchés » est considéré comme l’une des meilleures romances de tous les temps. Intéressons-nous à l’auteur qui est à l’origine de cechef-d’oeuvre.

Loretta Lynda Chekani est née en 1949. Elle a grandi à Worcester, une petite ville du Massachussetts, avec sa famille composée de ses parents et ses trois soeurs. Déjà petite, elle passe son temps libre à lire et imaginer des histoires. C’est vers l’âge de dix ans qu’elle fait une première tentative et écrit une pièce de théâtre d’une centaine de scènes afin d’obtenir un insigne de Girl Scout. Au lycée, elle invente des poèmes et essaie d’écrire un roman qu’elle ne terminera jamais.

Elle intègre ensuite l’université de Clark où elle étudie la littérature Anglaise ainsi que les arts visuels, et obtient sa licence. Après son diplôme, elle travaille à l’université au Département des Arts visuels & dramatiques. A ce moment-là, son professeur d’art la met en contact avec des professionnels de la vidéo. Loretta décide d’écrire en freelance des scripts pour des vidéos commerciales. Elle dira : « Cela m’a appris l’écriture des dialogues et la structuration, ainsi que la manière de ne pas ennuyer les gens à mourir. » Son professeur d’anglais lui permet de trouver son premier client.

C’est dans le cadre de cet emploi qu’elle rencontre son futur mari, Monsieur Chase, un autre ancien étudiant de l’université de Clark devenu producteur. C’est d’ailleurs lui qui l’incite à tenter l’écriture de romans, quand il se rend compte qu’elle en a assez de produire des scripts sur des sujets qui ne l’intéressent pas.

Après un temps de réflexion, et forte de son expérience d’une dizaine d’années dans l’écriture, Loretta décide qu’elle peut se lancer dans cette nouvelle carrière. Elle choisit immédiatement la romance historique et l’époque de la Régence. Pourquoi ce choix ? Parce que son auteur préféré est Charles Dickens, et parmi ses auteurs de romance favoris on trouve Jane Austen et Georgette Heyer. De plus, Loretta préfère nettement les histoires qui ont une fin heureuse (ou, au pire, une fin pleine d’espoir). La romance est donc le genre qui lui convient.

Son premier roman, Isabella, sort en 1987. Elle publie sa suite, The English witch, l’année suivante. La majorité de ses romans font partie de séries, mais Loretta précise bien qu’ils peuvent être lus dans n’importe quel ordre. Ses six premières publications sont des romances Régence courtes, mais par la suite elle explore également d’autres périodes historiques. Loretta et l’écriture

La partie la plus difficile quand elle commence un nouveau manuscrit, c’est le début de sa journée de travail, au moment où elle s’assoit devant son ordinateur et a une page blanche sur laquelle elle doit écrire des mots.

Elle n’écrit pas de manière linéaire et se laisse très souvent inspirer par ses personnages. « Un contexte me vient à l’esprit et je commence à me demander quel genre de personnes se trouveraient à cet endroit et pourquoi. Mais simultanément j’ai aussi des idées de personnages dans la tête et je me demande où ils doivent se trouver, quel environnement sera un défi pour eux. Aussi les personnages et le contexte se nourrissent-ils mutuellement. Et pour moi le contexte est un personnage. Les personnages doivent interagir avec lui. D’une certaine façon, le contexte est le marieur et le régisseur, il réunit des gens dont les chemins pourraient ne pas se croiser autrement. »

Loretta a deux types de fans : celles qui préfèrent lire des romances pour leurs héros, et celles qui les préfèrent pour leurs héroïnes. Par contre, elles se rejoignent toutes sur le fait que celles de Loretta sont fougueuses, compétentes, intelligentes et indépendantes, et c’est ce qu’elles adorent dans ses histoires. Lorsqu’on lui demande une explication par rapport à ce choix, elle dit : « Le cas de l’héroïne est une sorte de question de l’oeuf et de la poule pour moi. Quand j’ai commencé à écrire de la romance, je savais que je voulais remplacer les femmes passives ou victimes des histoires Victoriennes que j’adorais par des femmes qui prenaient leur vie en main et ne laisseraient pas la culture du mâle dominant les diriger. Mais de toute façon ce sont ces types de femmes qui prennent vie dans mon esprit. Voilà comment je vois la chose : la romance exige un héros fort et hors du commun. Je veux simplement créer une femme à sa hauteur. Donc elle doit être intelligente, débrouillarde, déterminée, résiliente, etc. Cela signifie qu’elle a souvent besoin d’avoir plus d’expérience et de capacités que la moyenne des dames de la Haute Société de cette époque. »

Le contexte historique est un élément très important pour Loretta. Les lectrices apprécient d’ailleurs énormément ses descriptions et ses cadres historiques bien exploités. « Chaque livre demande une recherche intensive, mais c’est parce que c’est moi qui veux que la lectrice se sente transportée dans un autre temps et un autre lieu. Je veux que l’histoire semble réelle. Je veux que ma lectrice oublie le monde autour d’elle et aille vers l’endroit que j’ai créé. » Pour cela elle se base sur tous les livres et ouvrages de référence qu’elle lit, mais se rend également souvent en Angleterre. Pour autant, elle n’oublie pas qu’elle écrit de la romance et que l’histoire doit se focaliser sur les héros, et parvient parfaitement à équilibrer les deux.

En tout cas, ce qu’on peut dire c’est que tout ce travail paie, et elle reçoit sa première récompense en 1991 pour The sandalwood princess. Elle obtient sa
deuxième récompense importante en 1996 pour Lord of scoundrels (Le prince des débauchés), publié en 1995.

« Le prince des débauchés » : un parcours exceptionnel pour une romance qui a eu du mal à être publiée en France

Quand Loretta écrit The Lion’s daughter (La fille du Lion – J’ai lu pour elle A&P 2011), elle ne prévoit pas de faire une série. Mais comme d’habitude, les personnages l’inspirent et elle écrit trois autres histoires reliées. Lord of scoundrels est le troisième tome et on peut dire qu’elle a pris une excellente initiative.

Dès sa sortie aux USA le livre plaît, et c’est particulièrement son héroïne, Jessica, que les lectrices adorent.

Dear author : Pour moi, c’était surtout le livre de Jessica. Elle est la meilleure personne au monde et je l’aime tellement.

All about romance : J’ai été complètement enchantée par la fraîcheur de Jessica, l’acceptation réaliste de son attirance pour Dain et sa connaissance intuitive de la « mentalité masculine ». Son personnage à lui seul aurait pu obtenir un éloge de ma part (Jessica n’est pas une demoiselle minaudante !) mais avoir un héros à sa mesure est un vrai bonus.

Les Romantiques (quelques extraits d’avis de lectrices l’ayant lu en anglais avant sa sortie en français) :
• Un style à part et un livre très complet. Des personnages de caractère, une passion dévorante.
• A lire car les personnages diffèrent de ceux qu’on rencontre généralement. Notamment le personnage féminin qui n’a rien des poupées fragiles, incapables de vivre sans qu’un macho veille sur elles.
• Un roman totalement hors concours, on ne peut que le dévorer et tomber sous le charme des héros. Fabuleux !!!
• Quelle héroïne !! Chaleureuse et aimante, elle guérit le coeur du héros. Magnifique roman.
• Magnifique histoire. L’héroïne est incroyable, elle m’a vraiment marquée. Superbe, on aimerait en rencontrer plus souvent dans les romances.

Le livre plait tellement qu’il figure dans le top 100 des romances préférées publié sur le site AAR, et ce depuis la création du sondage en 1998. A l’heure actuelle il y est toujours (dernier sondage réalisé en 2018 avec plus de 5000 votantes).

Lorsque AAR a demandé à Loretta son avis sur ce qui fait que ce livre plait autant, elle a répondu : « Je savais en écrivant Le prince des débauchés que c’était un livre spécial. Il m’a paru original dès le moment où je l’ai commencé, et les personnages étaient inhabituellement vivants dans mon esprit. Même si je revenais en arrière pour corriger des petites choses, j’en étais assez satisfaite quand je l’ai terminé – ce qui n’arrive jamais.

Quant à la raison pour laquelle les lectrices l’aiment : je pense que c’est parce que le Dieu de l’écriture souriait et que toutes les planètes étaient bien alignées. »

Malgré tout cela, cette romance aura du mal à faire son chemin en France, et ce n’est pas faute d’en avoir parlé aux éditions J’ai lu à chaque rencontre annuelle. Les premiers avis sur le site datent de 2007, et ce n’est qu’en septembre 2011 qu’il est enfin publié. Et conformément à nos prédictions il plait aux lectrices françaises, à tel point qu’en 2016 J’ai lu le réédite avec une nouvelle couverture.

L’avis d’une Romantique lors de sa sortie en français :
• Un des meilleurs romans que j’ai lus dans cette collection, superbe surprise, des dialogues savoureux, des joutes verbales entres les deux héros impayables, des fous rires, de la sensualité, un duo explosif ! Et ce Dain : Incroyable ! Impossible de lâcher le livre, hâte de passer à la page suivante, tellement captivant... Vraiment l’auteur a su mener l’écriture sans relâcher un seul instant, aucun temps mort !

Ses autres publications en français

Depuis 2011, le retard a été rattrapé et actuellement Loretta Chase est publiée chez J’ai lu pour elle dans la collection Aventure et Passions. Toute la série sort en 2011, un petit peu dans le désordre : La fille du Lion (1er tome) en novembre, Le comte d’Esmond (2ème tome) en août et Le dernier des débauchés (4ème tome) en décembre. Elle porte le titre Scoundrels en anglais, et Les débauchés en français. Loretta trouve que le nom convient parfaitement, même si elle-même n’en avait pas donné à l’époque de la sortie des différents romans.

Seules ses premières publications, ses nouvelles parues dans des anthologies et Royally ever after, son seul roman qui ne fait pas partie d’une série, n’ont pas été traduits. Elle a publié une trentaine de titres environ, et seize sont disponibles en français.

Sa dernière histoire en date est A Duke in shining armor, sorti en français sous le titre Le preux chevalier en 2018. Il était sélectionné pour le prix eRomance 2019.

Le tome suivant, Ten things I hate about the Duke, sortira en décembre 2020 aux USA. Cela fait trois ans entre les deux tomes, mais c’est tout simplement parce que Loretta écrit lentement, ainsi qu’elle l’a mentionné dans son interview pour AAR en 2006. En tout cas, il y a fort à parier que J’ai lu ne manquera pas de le traduire.

Dernières informations sur Loretta
• Son livre préféré de tous les temps : La maison d’Âpre-Vent de Charles Dickens
• Sa romance préférée de tous les temps : Orgueil et préjugés de Jane Austen
• Ses auteures de romance préférées : Jane Austen / Georgette Heyer / Susan Elizabeth Phillips / Jennifer Crusie
• Ses hobbies : Jardinage / Voyages / Séries TV sur Netflix
• Ses séries TV préférées : Sherlock Holmes et House of cards

Mon conseil :
si vous ne connaissez pas encore Loretta Chase (mais j’en doute Clin d'œil), lisez Le prince des débauchés. Moi-même j’en avais assez d’attendre et je l’ai lu en anglais en 2008. Je l’ai absolument adoré et je suis certaine que vous aussi.

Fabiola

Sources :
http://www.lorettachase.com/

https://allaboutromance.com/writers-side/writers-corner/interview-with-loretta-chase/

https://authorsinterviews.wordpress.com/2015/08/02/here-is-my-interview-with-loretta-chase/

https://www.thebooksmugglers.com/2008/06/long-weekend-with-loretta-chase.html

La page de l'auteur : http://www.lesromantiques.com/?u=507/Loretta-Chase

 


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