Le site francophone dédié au roman féminin

Gaelen Foley - Auteur à l'honneur

Fabiola - 15/05/2020

Avec la réédition en mars 2020 chez J’ai lu pour elle de « Douces voluptés » (The duke), premier tome de la série « Les Knight », nous souhaitions revenir sur le parcours de cette auteure dont les livres sont remplis d’émotion.

Gaelen a toujours aimé inventer des histoires. Son premier amour littéraire est la poésie, mais quand elle était jeune elle écrivait des pièces de théâtre pour ses cousins et ses jeunes voisins, qui les jouaient devant leurs familles. Sa passion pour l’écriture continue à l’habiter, et c’est pendant ses années lycée que Gaelen songe à devenir écrivain. Aussi, dès la fin de ses études, se lance-t-elle dans l’écriture de son premier manuscrit. Comme il était beaucoup plus difficile de se faire publier à cette époque, elle occupe un emploi alimentaire de serveuse. Elle a bien raison car elle atteint son but avec son cinquième manuscrit.

A la question de ce qu’il est advenu des quatre premiers, elle répond : « J’en avais un avec un joueur à bord d’un bateau à aubes sur le Mississippi. Un autre se passait à Vienne à l’époque des Habsbourg, à fin du XVIIIème siècle. Mon préféré était une chasse au trésor historique avec un héros et une héroïne qui luttaient pour se frayer un chemin dans la jungle d’Amérique Centrale, à la recherche d’un temple Maya perdu. Oh waouh, maintenant que j’y pense, l’un d’eux était un CONTEMPORAIN – mais ce n’était pas vraiment une romance. C’était un peu comme cet épouvantable film des années 80 avec Robert Downey Jr., Neige sur Beverly Hills. (LOL) Je crois que je m’essayais à la fiction littéraire, mais ça ne marchait pas pour moi, parce qu’évidemment, je préfère les fins heureuses. Le cinquième, je ne m’en rappelle pas. Je suppose qu’il devait être plutôt oubliable !!! »

« The pirate prince » est publié en 1998 et il s’agit du premier tome d’une trilogie intitulée « Ascension », que Gaelen écrit avant même de savoir que ce manuscrit sera vendu. « J’avais déjà pris l’initiative d’écrire la suite parce que j’étais tombée
amoureuse d’un des personnages secondaires, Darius, qui est devenu le héros du deuxième volume. J’étais tellement contente quand mon éditrice m’a dit qu’elle voulait bien m’acheter ce livre-là aussi. »

Gaelen affectionne les séries. « Les romans qui sont liés les uns aux autres ont beaucoup de succès auprès des lectrices, et c’est également amusant pour les auteurs. Une fois que vous avez créé un monde fictif complexe, vous n’avez pas envie de le quitter ! Une série vous permet de revenir vers cet univers familier, en suivant seulement les histoires des différents personnages de ce monde. Quand les héros des volumes précédents font une apparition, c’est comme une visite surprise de vieux amis. »

Un seul de ses livres n’a jamais eu de suite, mais sur son site il est bien mentionné le nom d’une série : « Paladin’s prize », premier tome de « Age of heroes ». Il s’agit d’une romance fantasy publiée en 2015 et qui est sa deuxième incursion dans ce sous-genre, mais je reviendrai sur ce point plus tard.

Le succès de Gaelen est immédiat. Les lectrices adorent le côté intense de ses livres et les critiques apprécient son professionnalisme, notamment au niveau du contexte historique. De ce fait, au moment où elle a proposé sa seconde série plusieurs éditeurs se sont présentés, et il y a eu une enchère.

Gaelen place ses personnages en Europe. Elle explique que, comme la plupart des américains, elle apprécie l’apparat du Vieux Monde et adore les anciens contes de fées, mais seulement dans ses loisirs – livres, films etc… Son intérêt à elle tend également vers le côté artistique et personnel. « J’ai toujours eu le sentiment que si les personnages royaux et aristocratiques nous attirent autant dans les histoires, c’est parce qu’ils servent de métaphore de soi – l’individu. Chaque petite fille se voit comme une princesse, par exemple, et tout au fond de cette partie de nos coeurs où les oeuvres de fiction et de l’imaginaire nous parlent, nous conservons notre sens enfantin du « tout est possible ». Alors que le monde adulte nous broie au fur et à mesure des années qui passent, les histoires avec des personnages royaux et aristocratiques revigorent cette partie de nous qui croit toujours que nous sommes chacune des princesses à notre façon, qui croit toujours en notre unicité et au potentiel illimité que nous possédons. »

Même si Gaelen n’a pas de période historique préférée, elle s’est spécialisée dans la Régence anglaise qui est pour elle une époque romantique, soit le choix idéal pour la romance. « C’est intéressant : d’une certaine façon, la Régence est un miroir de notre époque, alors que d’un autre côté, c’est l’opposé de notre époque. Dans tous les cas, il y a beaucoup de richesse qu’un auteur peut exploiter. Je vois la Régence comme la quintessence de la période romantique. C’était une époque de guerre, et une période de changement dans tellement de domaines de la vie. Dans le domaine public, la révolution industrielle montait en pression (sans jeu de mots ha ha), tandis que dans la vie privée, les gens commençaient pour la première fois à vouloir un mariage basé sur l’amour au lieu de raisons pratiques ou dynastiques.

C’était aussi un âge d’or pour les arts et les lettres, de la Symphonie n°3 (Eroica) de Beethoven à Orgueil et préjugés de Jane Austen, des sculptures de Canova aux peintures de Turner, jusqu’à l’héritage architectural de tant de maisons de campagne anglaises. C’était aussi une époque de chevalerie et de belles manières, ce qui est quelque chose dont je pense que beaucoup d’entre nous se languissent dans notre monde souvent grossier – un peu d’élégance et de raffinement. Ne serait-ce pas formidable de rétablir un peu de cette civilité ? Je le pense en tout cas ! »

A titre d’information, si je précise Régence anglaise c’est tout simplement qu’il existe également une Régence française (1715-1723). Sa série des Knight suit les aventures des différents personnages dans le temps et propose plusieurs contextes historiques, ce qui permet à Gaelen de les explorer à sa guise.

L’un des points forts de Gaelen ce sont ses personnages : des héros grands, forts, sexy, et des héroïnes courageuses et déterminées. « Avant d’écrire un livre, je prépare et fais beaucoup de recherches sur les personnages. Par exemple, quelques-unes des choses auxquelles je songe pour eux sont un résumé daté des événements importants de leur vie, leurs relations familiales, leurs aventures romantiques ou sexuelles, leurs forces et faiblesses, leurs habitudes quotidiennes, les blessures et secrets qu’ils peuvent cacher, ce qu’ils veulent dans la vie et pourquoi, psychologiquement, c’est si important pour eux d’arriver à l’obtenir (en d’autres termes, malgré l’objectif apparent, que veulent-ils VRAIMENT ?).

Ensuite, j’imagine ce qui les empêche d’atteindre leur but, et leur plan de bataille pour parvenir à ce qu’ils désirent. Je prends aussi soin d’imaginer une garderobe, une maison et un moyen de transport qui, tous, reflètent leur personnalité et je fais une description écrite de leur visage, leur silhouette et leur façon de bouger. La touche finale est d’essayer de rendre leur façon de penser quand nous nous plaçons de leur point de vue au cours de l’histoire, le ton que ça donne quand nous sommes dans la tête d’un personnage en particulier. Par exemple, un personnage peut voir le monde comme quelque chose d’amusant, et cela se reflètera dans la narration, tandis qu’un autre peut être un éternel pessimiste, dont le discours et la façon de penser, quand nous sommes de son point de vue, sembleront mornes ou cyniques. »

A ce jour, Gaelen a écrit une vingtaine de romances historiques et six sont publiées en France chez J’ai lu pour elle dans la collection (évidente) A&P. « Douces voluptés » est sorti pour la première fois en 2007 et, après la réédition de ce livre, nous savons que J’ai lu va traduire la suite qui était en attente jusqu’à ce jour. Ainsi, « Coeur de pierre, coeur de braise » (Lord of fire), deuxième tome inédit en français de la série, est prévu en juillet 2020. A l’époque, deux romans sur sept avaient été traduits, « Une femme de désirs » (Lady of desire) étant le quatrième de la série.

En-dehors de ses romances historiques, Gaelen s’est aventurée dans le contemporain et la fantasy historique, mais pas seule. En 2012 elle s’associe avec son mari pour une série de fantasy historique pour enfants qui se déroule à l’époque Victorienne dans un lieu imaginaire, Amanthea. Son mari apporte notamment son expérience en tant qu’ancien professeur de collège. La série est publiée sous le pseudonyme de E.G. Foley (E pour Eric) en autoédition. Les deux premiers tomes ont été traduits en français en 2018 chez Hachette romans. La série s’intitule « Jake Gryphon » (Gryphon chronicles) et les deux volumes sont « Jake, le dernier héritier » (The lost their) et « Le combat des géants » (Jake and the giant). En VO, elle est composée de six tomes.

C’est Gaelen qui a eu l’idée de cette collaboration. « Quand j’ai vu que des écrivains célèbres tels que James Patterson et John Grisham étaient capables de passer de leurs méga bestsellers suspense à des livres pour enfants, cela a réveillé mon côté excentrique et j’ai pensé « Hey, si ces mecs n’ont pas peur de tenter quelque chose de complètement différent et que personne ne sourcille à ce sujet, eh bien je ne vais pas être intimidée à l’idée d’essayer juste parce que je suis une femme. » C’est pour éviter que ses jeunes lecteurs ne tombent par mégarde sur ses romances qu’elle a préféré utiliser un pseudonyme, pour autant elle ne cache pas le fait qu’elle est bien la lettre G dans le duo. L’autoédition a été un choix mûrement réfléchi à l’époque pour elle, Gaelen ne voulant pas avoir deux contrats d’édition avec des deadlines obligatoires, voire similaires, pour ses deux différents projets.

En 2016 et 2017 c’est avec sa soeur, Jaz Kennedy, qu’elle écrit deux romances contemporaines, toujours en autoédition, qui font partie de la série « Harmony falls ». Les livres se situent en Pennsylvanie, là où elle habite avec son mari. Ce seront ses deux seules expériences dans ce domaine et Jaz ne publie plus rien par la suite.

 

Fabiola

 

La page de l'auteur : http://www.lesromantiques.com/?u=945/Gaelen-Foley

 

Sources :
https://www.gaelenfoley.com/about.html
http://www.lesromantiques.com/Webzine/Webzinesept2008.pdf
https://unwrappingromance.blogspot.com/2011/12/unwrapping-interview-with-romance.html
http://www.lazyliterature.de/interview-with-gaelen-foley-2012-english/
https://literacyworldwide.org/blog%2Fliteracydaily%2F2016%2F03%2F17%2Ffive-questions-with-e.g.-foley-(the-gryphon-chronicles-series)


Commentaires

Cet article n'a aucun commentaire, ajoutez le vôtre !

Prénom ou pseudo * :
(Gardez toujours le même pseudo. Les lectrices qui partagent vos goûts pourront ainsi suivre vos commentaires.)
Email :
(Votre email ne sera pas affiché sur le site. Il nous permettra simplement de vous envoyer un petit mot de remerciement.)
Commentaire :
Signature :
 

* : champ obligatoire

Les commentaires sont temporairement désactivés

Les Romantiques sur Twitter  Les Romantiques sur Facebook  Rechercher un livre

 

 

 

 

© Copyright 2012 Les Romantiques
Webdesign Priscilla Saule