Shana Keers - Interview

Fabiola - 19/02/2020

1 – Pourrais-tu te présenter à nos lectrices ? Est-ce que Shana Keers est ton vrai nom ? Si non, pourquoi avoir choisi un pseudo ?

Hello ! Alors, je vais essayer de faire court parce que j’ai tendance à être bavarde ???? Je suis auteure de romances contemporaines pimentées, voire même très pimentées. Je n’ai aucune limite et aucun tabou. Ma priorité est l’émotion sous toutes ses formes.

Pourquoi Shana Keers ? Bonne question, car je n’en sais rien moi-même. En fait, j’avais besoin d’un pseudo sur Wattpad, quelque chose qui ne me relie pas à ma véritable identité. Écrire de l’érotique demande un minimum d’anonymat, même si j’assume très bien ce que j’écris. Ensuite, quand je suis rentrée dans le monde de l’édition, je n’ai pas voulu changer de pseudo pour ne pas perturber mon début de lectorat acquis sur cette plateforme. Avec le recul, c’est idiot.

2 – Depuis quand lis-tu de la romance ? Quel est ton auteur préféré ? Et ton livre préféré (celui que tu conseilles à toute personne qui veut s’y lancer) ?

Je lis depuis toujours (mes parents étaient libraires, ça aide un peu ????). J’ai dû faire le tour de tous les genres littéraires existants avant de m’arrêter sur les thrillers (de préférence ésotériques) et la romance. Dans mon adolescence (au siècle dernier), la romance pimentée existait déjà, même si elle était beaucoup plus confidentielle, et je crois avoir lu tous les Harlequin « rouges » de l’époque lol.

Je n’ai pas d’auteur préféré en romance, ni même de livre préféré. Je suis une lectrice très exigeante et je marche au coup de cœur. J’ai besoin d’une histoire qui sorte de l’ordinaire et d’une réelle intrigue. Les « je t’aime » sans histoire de fond ne m’intéressent pas. En revanche, il y a quelques auteurs que je lis sans réfléchir, comme Angel Arekin ou Matthieu Biasotto que je suivais déjà en thriller et qui est tout aussi bon en romance.

3 – Qu’est-ce qui t’a donné envie de te lancer dans l’écriture ?

Un coup de folie à un instant T.

Je venais de terminer la lecture d’After d’Anna Todd (plus par curiosité de lire le phénomène de l’époque que par réel plaisir de lecture pour tout dire, mais ça, c’est un autre débat ????). Je suis tombée sur une pub pour Wattpad en quatrième de couverture. Toujours par curiosité, je suis allée voir de quoi il s’agissait. J’ai commencé par lire deux ou trois débuts de romans et puis je me suis dit « pourquoi pas moi ? ». J’avais du temps et j’aime me lancer des défis. Celui-ci en était un sacré, car je n’avais jamais écrit deux lignes dans ma vie, hormis pour des dissertations qui dataient… du siècle dernier aussi ????. Comme quoi, tout est possible lol.

4 – Pourrais-tu nous parler de ton parcours vers la publication ? Ainsi que de ton choix de publication ?

Donc comme je le disais, j’ai débuté sur Wattpad. Je n’avais pas la prétention de faire publier mon roman. D’ailleurs, je n’envisageais même pas que ce soit un roman. Je n’avais pas de ligne conductrice, pas de plan, mais juste des idées qui arrivaient au jour le jour et que je mettais à l’écrit et publiais dans la foulée. Les commentaires enthousiastes se sont succédé, c’était assez grisant et cela m’a permis d’avancer, jusqu’à terminer mon histoire.

Les abonnés me répétaient qu’il fallait que je la publie. Mais je ne connaissais rien à l’édition et surtout, personne dans mon entourage ne savait que j’écrivais à mes heures perdues. Encore moins de l’érotique. Donc je n’ai pas cherché à en faire quoi que ce soit et un jour, c’est une maison d’édition qui m’a contactée. De nature suspicieuse, j’ai cru qu’il s’agissait d’une blague, donc je n’ai pas donné suite. Puis quand une seconde maison d’édition s’est manifestée, j’ai étudié de plus près la question et je me suis lancée. Ce premier roman a été publié en trois tomes, puis un autre en deux tomes, et la dernière saison du premier en trois tomes. Entretemps, j’ai réalisé que l’édition traditionnelle n’était peut-être pas faite pour moi. Du moins, pas telle qu’on me la présentait à ce moment-là. Je ne choisissais pas mes couvertures, ni mes salons, ni mes dates de sortie (comme tous ceux qui sont en maison d’édition évidemment, mais ça, je ne le savais pas avant de signer). J’avais l’impression d’être pieds et poings liés et je déteste ne rien contrôler. J’ai donc décidé d’être le capitaine de mon propre navire en récupérant mes droits et en créant ma propre structure pour m’autoéditer. Depuis, c’est le bonheur total.

5 – Jusqu’à présent, tu n’as écrit que des contemporains ? Pourrais-tu nous dire pourquoi ? Envisages-tu un autre sous-genre dans l’avenir ?

En effet, je me concentre sur le contemporain érotique et, pour le moment, je n’envisage pas d’écrire dans un autre style. Peut-être un jour je tendrai vers le thriller, mais à condition qu’il soit érotique aussi. Je refuse de m’imposer des limites dans l’écriture sous prétexte du bien penser ou d’une quelconque morale. Donc le sexe fait partie intégrante de mes histoires et la quantité de scènes dépend simplement du sujet.

6 – Quel a été ton premier livre publié ? Pourrais-tu nous en parler ?

Le premier publié est Live to love. C’est une saga en deux saisons (la puissance des secrets et la puissance de l’argent). En maison d’édition, elle était publiée en six tomes. Quand je l’ai rééditée, j’ai fait deux intégrales. Aujourd’hui, pour des raisons pratiques (parce que les deux intégrales font 700 pages chacune dans un grand format), la saga va ressortir en quatre tomes (deux pour la première saison et deux pour la deuxième). C’est une histoire complexe mettant en scène un prof d’anglais (qui n’est pas que prof d’anglais) et une étudiante. Deux intrigues différentes et plus de cinquante personnages.

7 – Quel livre conseillerais-tu à une personne qui ne te connaît pas encore ? Pour quelle raison ?

Tout dépend du degré de tolérance de la future lectrice et de son envie de frissons ???? Live to love est une romance érotique romantique. À cause du sujet, l’histoire commence lentement et monte crescendo en émotion. Immoralité est une histoire d’amour entre un demi-frère et une demi-sœur. Il y a tension sur tension dès le début. Night experiences et Hot experiences se situent dans le milieu de la nuit (dans une discothèque étrange mêlée à un love-hôtel) avec un langage plus cru. Le prochain, M.A.D. crush, aura une écriture plus châtiée, puisque l’héroïne est avocate. Mais attention le protagoniste, lui, n’a pas la même éducation ????

8 – Parle-nous un peu de ton écriture : quelle est l’étape la plus facile quand tu es sur un manuscrit ? Et la plus difficile ?

J’ai tendance à écrire au feeling, donc rien n’est difficile dans la mesure où je suis dans un silence quasi religieux pendant plusieurs heures d’affilée.

Le plus difficile, ou plutôt le plus long, ce sont les corrections. Je suis d’une rigueur maladive et je dois toujours me faire violence pour décider d’arrêter de faire des modifications.

9 – Tu es très investie dans l’aide aux auteurs. Pourrais-tu nous en dire un peu plus ?

En effet, j’aime rassembler et partager.

Lorsque j’ai débuté dans l’autoédition, je n’imaginais pas à quel point la tâche allait être difficile. Non pas par le travail, mais parce que les infos données de-ci de-là sur le net étaient diffuses et très souvent contradictoires. J’ai ramé des mois et des mois pour tout comprendre, tout assimiler et aussi être en règle, car le statut d’auteur indépendant est très complexe en France.
Il existait déjà des groupes Facebook dédiés aux indépendants, mais je n’y ai jamais trouvé ce que je recherchais. J’aime la rigueur, les infos recoupées sur lesquelles je peux m’appuyer. Pas les on-dit lâchés parce qu’on croit détenir la vérité. Et puis surtout je déteste les cases. Pourquoi un auteur indépendant ne devrait-il discuter qu’avec un autre auteur indépendant pour obtenir des informations ? Que l’on soit en maison d’édition ou en autoédition, chacun a son expérience et peut apporter à l’autre.

De là, l’idée m’est venue de créer le groupe Facebook d’entraide « Entr’auteurs ». Il a pour but de donner des informations d’un point de vue fiscal, mais également sur l’orthographe, la mise en page, les plateformes, les salons, les techniques de vente et de promotion, l’utilisation des réseaux sociaux, le graphisme. Bref, tout ce qui se rapporte à l’activité d’auteur.

Il est très chronophage, mais j’ai des admins au top pour m’aider dans cette tâche. Dix-huit mois après sa création, il regroupe presque 1400 auteurs de tous horizons et, même si quelquefois je me demande pourquoi je me suis créé du travail supplémentaire avec ce groupe, le reste du temps je suis fière de voir le nombre de membres qui s’investissent à aider les autres. Cela me conforte dans l’idée que les auteurs se posent beaucoup de questions et ont besoin d’aide à tout niveau.

10 – Tu es invitée au Festival du Roman Féminin, as-tu des attentes particulières ?

Je suis vraiment ravie de faire partie de cette édition 2020.

J’aime aller au contact des lectrices. C’est un moment privilégié et surtout un booster de moral. Après des mois passés derrière son écran, avoir un retour lecture en direct est juste incroyable. J’aime aussi aller à la rencontre d’un nouveau lectorat, de personnes qui ne me connaissent pas encore et que je pourrais éventuellement séduire avec mes histoires. C’est un challenge différent, mais tout aussi intéressant.

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