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May McGoldrick - Auteur à l'honneur

Les Romantiques - 29/09/2019

Pour ce numéro, j’avais décidé de choisir parmi les auteurs rencontrés à la conférence des RWA l’un de nos coups de coeur. Après avoir questionné les filles, plusieurs noms ont été mentionnés et j’ai tranché pour May McGoldrick. Pourquoi ? Tout simplement parce que, lorsque nous avons lancé le webzine en 2007, ce duo d’auteurs a tout de suite répondu favorablement à notre demande et ils ont été notre première interview. Je les ai rencontrés cette année et j’en ai été enchantée. Ils méritaient donc leur deuxième mise à l’honneur dans le webzine.

May McGoldrick est un pseudonyme derrière lequel se cache un couple : Nikoo et Jim McGoldrick. Ils ont deux autres noms de plume : Jan Coffey et Nicole Cody (très peu utilisé donc je ne reviendrai pas sur celuilà). Nikoo est née à Téhéran, en Iran. Elle est arrivée aux Etats-Unis avant la révolution iranienne. Jim, lui, est né aux Etats-Unis. Nikoo et Jim ont toujours adoré lire.

Quand elle faisait ses études, Nikoo inventait des histoires pour ses amis. Toutefois c’est vers une école d’ingénieur qu’elle se tourne, sur les conseils de ses professeurs. Elle obtient un diplôme d’ingénieur mécanique, domaine dans lequel elle travaille pendant plus de quinze ans.

Quant à Jim, il écrivait des poèmes et des sketchs mettant en scène l’agent 007 pour ses jeunes voisins. Il a même écrit un scénario, qui n’a malheureusement pas trouvé preneur. Mais, tout comme Nikoo, il doit d’abord penser à un métier rémunérateur et finit par travailler sur les chantiers navals.

A la naissance de leur premier fils, le couple cherche une solution pour éviter de le mettre à la crèche. Ainsi, tandis que Nikoo reprend son travail, Jim retourne à l’université pour des études de Littérature du Moyen-Âge et de la Renaissance. C’est dans ce cadre qu’il décide de s’inscrire à des cours d’écriture créative. « Nous avons toujours su que nous étions, au fond, des conteurs d’histoires » dit-il.

Pendant ces cours, chaque étudiant doit écrire des histoires et les lire à haute voix, les autres élèves donnent ensuite leur avis. Quand arrivait son tour, Jim faisait lire le texte à Nikoo avant de le proposer à ses camarades. Je mets ici l’anecdote qu’il raconte à ce sujet sur leur site Internet : « Ses commentaires étaient toujours du style ‘Jim, la prose est très belle, et le cadre et les descriptions sont de la pure poésie, l’intrigue est concise et l’action captivante. Mais il n’y a pas un seul personnage là-dedans dont j’ai quelque chose à faire.’ Alors bien sûr, je mettais simplement son commentaire sur le compte de son métier d’ingénieur. Quand je lisais mon histoire à la classe, la critique était toujours du style ‘Jim, la prose est très belle, les descriptions sont de la pure poésie et l’action est captivante. Mais il n’y a pas un seul personnage là-dedans dont j’ai quelque chose à faire.’ » De retour à la maison, il disait toujours à Nikoo que tout le monde avait adoré son texte.» LOL

Pendant quelques années, ces histoires resteront dans des placards. Après l’obtention de son doctorat en Littérature Anglaise et Ecossaise du XVIème siècle, Jim devient professeur à l’université. Quelques années plus tard, alors que leur plus jeune fils sort d’une grosse opération et que le couple réfléchit à l’avenir de la famille, Jim tombe sur un concours littéraire national et décide de retravailler l’un de ses textes pour le proposer. Toutefois, comme à l’époque de l’université, Nikoo souhaite le lire avant son envoi et, à la fin de cette lecture, elle lui déconseille de le faire. « Après une brève discussion plus ou moins civilisée, nous avons décidé de nous asseoir, côte à côte, et de corriger l’histoire ensemble. Nous avons travaillé dessus pendant tout le weekend. A la fin elle était passée d’un récit d’action sans relief à une histoire avec des sentiments et de la profondeur. Nous savions tous deux que c’était meilleur que tout ce que nous aurions pu faire individuellement. Nous l’avons envoyé, certains que c’était digne d’un prix (et ça l’était !). » (NDLR : le texte a remporté le premier prix du concours).

Jim adore tellement cette expérience en commun qu’il propose immédiatement à sa femme de retravailler ensemble. C’est ainsi que leur collaboration commence, et c’est vers la romance historique que le couple se tourne. Pourquoi la romance historique ? Tout d’abord parce que Jim a étudié l’Histoire, et c’est ce qui va lui permettre d’utiliser certains personnages sur lesquels il a fait des recherches. Ensuite, parce que « L’Histoire en général offre à un écrivain tellement d’opportunités de créer des histoires. Nous avons tous appris en cours d’histoire des noms et des évènements importants, mais la dimension humaine n’est en général pas consignée. Cela signifie qu’il y a des trous béants, qui attendent que des conteurs s’y glissent. » Le côté historique de leurs romances est aussi bien un point fort qu’un point faible. En effet, les livres sont bien documentés mais parfois l’Histoire prend trop de place par rapport à la romance. C’est donc la sensibilité de chaque lectrice qui va jouer.

Leur première romance historique, The thistle and the rose (non traduit) est publiée en 1995. Le cadre  historique utilisé est celui de la période suivant la
bataille de Flodden Field en 1513, dans laquelle était impliqué le roi Jacques IV d’Ecosse. Le roman est publié sous le nom de May McGoldrick. « Quand nous avons écrit notre premier roman, notre éditeur chez Penguin estimait que les auteurs de romance devaient avoir un nom de plume féminin. Nous avons imaginé une douzaine de noms, et pensé à la défunte grand-mère de Jim, une femme de caractère qui aimait les livres et aurait été l’héroïne parfaite de n’importe quelle histoire. Alors nous avons décidé d’utiliser son nom… May McGoldrick était née (ou re-née). »

Le couple va ainsi écrire une dizaine de romances historiques avant de se mettre au romantic suspense. « L’incursion dans le genre du suspense était un moyen de raconter plus d’histoires à plus de lecteurs. » L’idée de leur premier romantic suspense vient de Nikoo. Elle avait l’image d’un homme conduisant sur une route déserte et tombant sur un cercueil en bois. A l’intérieur, il y avait une femme vivante et vêtue d’une tenue du XIXème siècle. De
là, ils réfléchissent à la manière de raconter l’histoire, hésitent entre la romance historique ou le time travel, entre autres, et choisissent le romantic suspense.

Bien sûr, l’histoire finale est éloignée de l’idée de base, mais ils peuvent ainsi concrétiser leur nouvelle aventure. Le roman est intitulé Trust me once (non traduit) et publié en 2001. Du fait de leur genre, leurs romantic suspenses sont lus aussi bien par des femmes que par des hommes, ce qui était l’objectif initial.

De plus, ils permettent au couple d’appréhender son travail autrement : « Parce que la toile tissée par les vies de ces personnages est complexe, et que l’écrivain doit dévoiler des informations au lecteur à certains intervalles, nous devons vraiment planifier à l’avance et soigneusement. Si nous faisons cela, nous pouvons toujours laisser libre cours à nos énergies créatrices pendant que nous écrivons, sans perdre d’importants détails ou le rythme que nous essayons d’imprimer. »

On pourrait se dire que la romance historique et le romantic suspense doivent leur suffire, mais non. Le couple a également publié trois romans jeune adulte. Ce sont les lectrices qui ont inspiré l’histoire de Tess and the Highlander, leur premier jeune adulte (romance historique) publié en 2002. Ces dernières adorent les héros de la série Le Clan MacPherson et demandent souvent ce qu’il advient d’eux. Le couple décide donc de mettre en scène Colin, le plus jeune fils d’Alec et Fiona (héros de Angel of Skye, publié en 1996, non traduit). Ils sont jeunes pour pouvoir mentionner les parents dans l’histoire.

Ils réitèrent l’expérience sous le pseudonyme de Jan Coffey, d’abord en romantic suspense avec Tropical kiss, publié en 2005, puis ils s’essaient pour la première fois à la fantasy avec Aquarian en 2012. Ce sera leur seule publication dans ce domaine.

Comment travaillent-ils ensemble ? « Les personnages et l’inspiration sont les points de départ de chaque roman. Nikoo a une imagination TRES fertile pour faire naître des images vives, qui trouvent alors un écho chez Jim, lequel y ajoute quelque chose (« et si… ? »). Ensuite nous continuons à en parler, à tester des idées et à penser aux personnages qui luttent et viennent à bout d’un ensemble de difficultés… et petit à petit cela fonctionne. Une fois que Nikoo commence à écrire le brouillon du premier chapitre, nous avons un solide point de départ pour affiner l’orientation de l’histoire et les personnages à traiter. Nous contribuons tous les deux au roman en ce qui concerne les recherches et l’écriture, mais nous n’avons pas de règles établies. S’il y en a… nous faisons de notre mieux pour les enfreindre. Lol

Nous pensons également que l’adage « deux têtes valent mieux qu’une » est vrai. Vous n’êtes jamais seul. Vous avez toujours quelqu’un à qui vous pouvez parler de vos idées. Mais il est évident qu’avoir deux têtes ne signi?e pas obligatoirement avoir un double cerveau… ou que vous pouvez écrire deux fois plus vite. Le plus grand plaisir que nous avons trouvé dans l’écriture même est la sensation de se compléter l’un l’autre. Même si nous n’avons pas vraiment de spécialité, Nikoo pourrait être considérée comme écrivain de scènes (elle adore écrire des dialogues), et Jim est plus du genre poète (il adore l’imagerie et le langage, les descriptions… il aime également jouer au golf, faire la grasse matinée, de longues promenades sur la plage, regarder de vieux ?lms de Charles Boyer… En?n tout ce qui le retient de travailler). »

Jim et Nikoo aiment aussi croiser les personnages dans leurs différentes séries, mais cela se fait de manière si naturelle que les lectrices ne ressentent pas un manque dans l’histoire. Simplement, la curiosité peut être éveillée et donner envie de découvrir l’histoire des couples mentionnés : « Lorsque nous achevons chacun de nos romans, de nombreux personnages ont pris vie, et il est difficile de les laisser partir. Dans TOUS nos romans historiques, de l’un à l’autre, il y a un lien entre les personnages. Pour beaucoup de nos lecteurs de romans historiques, nous avons développé un arbre généalogique où les liens entre les livres et les personnages sont expliqués. »

En plus de leur métier d’écrivain, Nikoo et Jim proposent des cours dans le domaine de l’écriture et ont publié un ouvrage à ce sujet en 2009, intitulé Step
write up. Le couple a reçu de nombreuses nominations et des récompenses pour son travail. En France, J’ai lu a publié les romances historiques et Harlequin les romantic suspenses. Cependant la dernière publication française date de 2009 en romance historique, et 2006 en romantic suspense.

J’ai donc rencontré ce couple à New York, à la conférence des RWA, et je dois dire que Nikoo et Jim sont aussi sympathiques que je le pensais, cela a été l’un de mes grands moments de cet évènement.

Fabiola

Sources :
https://www.maymcgoldrick.com/may-mcgoldrick

http://www.lesromantiques.com/Webzine/Webzineseptembre2007.pdf

https://www.smashwords.com/interview/MayMcGoldrick

La page de l'auteur http://www.lesromantiques.com/?u=1924/May-McGoldrick

 

Gros Plan

La série Le trésor des Highlands
J’ai lu pour elle A&P

Lors de la première publication la série était nommée Les soeurs Percy

Tome 1 : Une étourdissante épouse (The dreamer)
John Stewart, comte d’Athol et farouche guerrier écossais, est furieux : ses terres sont systématiquement pillées et ses gens rançonnés par un ennemi qui demeure introuvable. Or, sa propre mère lui avoue que ce mystérieux Adam des Giens est son frère bâtard qui estime avoir autant de droits que lui sur le domaine. S’il veut le contrer, John n’a qu’une solution : se marier et avoir un héritier. Ce sera donc Catherine Percy, qui est venue se placer sous sa
protection après avoir fui les sbires de Henri VIII. Mais, contre toute attente, la drôlesse s’oppose à cette union. Elle n’a qu’une idée en tête : fonder une école ! Qu’importe, John entend la soumettre. Et quel meilleur moyen de se glisser au plus vite dans sa couche ?

 

Tome 2 : Une séduisante épouse (The enchantress)
1535. Depuis qu’il est devenu laird, William Ross est censé gérer les affaires du clan, mais il préfère s’amuser à courir la gueuse. Au demeurant, quelle demoiselle de bonne famille voudrait partager la vie de ce débauché ? Sûrement pas Laura Percy, jeune Anglaise contrainte de se réfugier en Écosse pour échapper à ceux qui veulent lui arracher le secret du trésor caché ayant déjà coûté la vie à son père ! Chargé d’enlever la jeune fille pour la protéger, William est subjugué par l’éclat de ses yeux couleur d’améthyste. Pourtant, loin de le remercier, la jeune lady l’assomme ! Laura a du caractère. Tour à tour horripilé et séduit, William ne sait pas s’il doit l’étrangler... ou la dévorer de baisers.

 

Tome 3 : Une provocante épouse (The firebrand)
1535, Yorkshire. Pour échapper au roi Henri Tudor qui a fait assassiner leur père, les trois soeurs Percy fuient en Ecosse. Adrianne, la benjamine, est envoyée à St. Mary, sur l’île de Barra. Funeste sort pour cette jeune intrépide au langage de charretier, qui ne tarde pas à semer la zizanie au couvent en dépit des punitions qu’on lui inflige régulièrement. Excédée par ses frasques, la mère abbesse s’en débarrasse en la confiant à son neveu, sir Wyntoun MacLean, capitaine du Barra et redoutable pirate qui suscite l’effroi et le respect sur toutes les côtes. L’homme idéal, selon Adrianne, pour trouver le fameux trésor de Tiberius qui lui permettra de sauver sa mère. Et, afin de le convaincre, elle est prête à tout... y compris à l’épouser !

 

 

L’avis de Fabiola : En lisant cette série, j’ai effectivement pu constater à quel point le couple aime faire apparaitre des personnages d’autres séries. Ainsi dans le premier tome j’ai retrouvé John Stewart, qui était un personnage secondaire très, très sympathique dans Les amants maudits (Flame), livre que j’avais adoré. Le couple mentionne également les héros de son premier livre publié, à savoir Colin et Celia de The thistle and the rose.
Pour cette série, en-dehors de chaque histoire, il y a un fil conducteur lié à la mort du père des filles et à la recherche d’un trésor. Les deux voient leur résolution dans le dernier tome.
De manière générale, j’ai beaucoup aimé les différents protagonistes, aussi bien les héroïnes que les héros. Eux étaient parfois des têtes de mule, un peu secrets aussi, surtout Wyntoun, mais ils respectent l’héroïne et l’acceptent comme elle est. Il y a de la tension entre les héros, mais cela ne dure pas très longtemps.
Nos héroïnes ne se laissent pas marcher sur les pieds mais ont chacune leur personnalité, ce qui fait que les histoires sont différentes. J’ai apprécié le ton léger et la relation simple qui anime les personnages dans chaque tome et, concernant le deuxième, bien sûr on peut avoir peur qu’il soit moins bon, surtout quand on ne sait pas ce que l’auteur va nous proposer, pourtant je l’ai tout autant adoré que le premier. L’histoire est bourrée d’humour, de péripéties et de tensions entre les personnages principaux, mais aussi de tendresse et d’émotion.


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