Le site francophone dédié au roman féminin

Margot D. Bortoli & Lou Marceau - Interview

Les Romantiques - 15/06/2019

1. Bonjour les filles, tout d’abord pourriez-vous vous présenter chacune ? Êtes-vous publiées sous votre vrai nom ? Sinon, pourquoi avoir choisi un pseudo ?

Margot : Bon ben je commence, Margot, mariée, deux enfants, enceinte du troisième (la folle…), je suis assistante administrative le jour et auteure de romance la nuit. Ou quand j’ai le temps. Je suis publiée sous mon (presque) vrai nom. J’ai enlevé le « e » derrière le « D », et depuis je passe totalement incognito…
Non plus sérieusement, l’idée d’un pseudo ne s’est jamais présentée car mon emploi me permet aussi d’avoir ce genre d’activité parallèle sans gêner mes employeurs. Du moins, je l’espère. J’ai quand même commencé avec M.D. Bortoli, mais tout le monde croyait que je m’appelais Marie-Dominique, donc j’ai rajouté mon prénom pour plus de convivialité ;-)

Lou : Bonjour ! Pour ma part, je suis publiée sous deux pseudos. Le premier est Lisa Mars, pour Lilly the kid, que je pense (j’espère !!!) continuer d’utiliser pour des textes plus young adults. Le second est Lou Marceau. Toujours les initiales LM comme… Elle Aime (l’amour, le chocolat, rire, la romance, les beaux gosses bien dans leurs pompes… !). C’est mon activité professionnelle et celle de mon compagnon qui ont justifié le choix d’un pseudo. Je ne me cache pas sur les groupes de romance, mais c’était surtout une manière d’éviter qu’en tapant mon véritable nom, on tombe d’abord sur mes livres ;-)
Dans la vraie vie, j’ai un amoureux et un petit garçon dont je suis dingue, un job dont j’ai démissionné pour me consacrer plus ou moins ponctuellement à d’autres projets (dont l’écriture, j’ose le dire !) et une passion pour le chocolat… aussi coupable que celle de Romy.

2. Comment êtes-vous venues à la romance ? Quelle est votre romance préférée et pourquoi ?

Margot : Depuis Les chouans de Balzac. Véridique ! J’étais en troisième et je lisais cette oeuvre quand, à force d’enchaîner les descriptions et les études de texte, j’ai commencé à avoir sérieusement mal au crâne rien qu’à l’idée d’ouvrir le livre. J’ai toujours été une grande lectrice de roman jeunesse, ou épouvante (#chairdepoule), mais pas de romance. Jusqu’à ce que je fasse part de mon état à ma maman, qui m’a tendu mon premier Harlequin en me disant que ça me « viderait » la tête. J’ai été assez réticente, je l’avoue, mais au final ça m’a fait un bien fou ! Et depuis je suis devenue accro, j’aime toujours lire de tout mais la romance me permet de m’évader et de me sentir plus légère. J’adore fermer un roman et avoir le sourire, alors quand j’ai voulu commencer à écrire, la romance s’est imposée d’elle-même. Par contre, je suis incapable de ne citer qu’une seule romance en référence, il y en a trop pour n’en choisir qu’une !

Lou : Je crois que j’ai toujours cherché l’histoire d’amour dans les romans plutôt classiques que je lisais enfant ou ado. Déjà dans Fantomette, un livre pour petites filles de la Bibliothèque Rose (oui, j’avoue que ça ne me rajeunit pas…), je me demandais s’il y avait une histoire d’amour possible avec le héros masculin (dit Le furet… !). J’ai toujours eu cette déformation, je crois. Pour dire, mon Zola préféré est Au bonheur des dames, une sorte de Pretty woman avant l’heure, avec la petite employée qui se fait épouser par son patron ;-) Mais je dois tout à la série Angélique (14 tomes à l’époque) lue et relue en cachette de mes parents, et à La Bougainvillée de Fanny Deschamps (un vrai bonheur… Vincent, sache-le, je t’aime toujours).

3. Qu’est-ce qui vous a poussées à vous lancer dans l’écriture d’une romance ? A quel moment avez-vous souhaité écrire dans le but d’être publiées ?

Margot : J’étais enceinte de mon fils quand je me suis lancée dans ma première romance. J’avais toujours écrit, des petites histoires de fantôme inachevées quand j’étais plus jeune, des poèmes, des chansons, mais je n’avais jamais réellement fini d’histoire en entier. C’est en l’envoyant à une amie, qui m’a motivée à la finir, que j’ai réussi à aller jusqu’au bout. Mais je ne l’ai jamais écrite dans le but d’être publiée. C’était surtout un challenge personnel.

Lou : Sans plomber l’ambiance, c’est la disparition subite de mon père. Impossible de dormir et besoin de m’évader. J’ai commencé par After, après un article dans un magazine féminin qui parlait du phénomène sur Wattpad, les Christina Lauren, Nathalie Charlier, Tessa Wolf et I hate U love me (sans penser qu’un jour je les rencontrerai !). Et j’ai commencé, un jour, à écrire Le roman de Romy. Comme je n’en voyais pas la fin (il fait deux longs tomes), j’ai fini par le poser pour me changer les idées et j’ai écrit en quelques semaines Lilly the kid, qui était comme une évidence (le pire, c’est que c’est vraiment vrai !).

4. Vous avez toutes les deux commencé par l’autoédition, qu’est-ce que cela vous a appris ? Qu’est-ce qui vous a poussées à être publiées par la suite de manière traditionnelle ?

Margot : J’ai appris beaucoup de choses ! Premièrement : on ne jette pas un roman au hasard sans correction, sinon on se fait taper sur les doigts par les lectrices ! Plus sérieusement, ça m’a beaucoup apporté, autant en confiance en moi qu’en complications. J’avoue que le fait de devoir tout gérer a été un frein, et m’a poussée vers l’édition plus traditionnelle. J’apprécie de me concentrer uniquement sur les textes et de laisser le reste aux personnes plus compétentes.

Lou : J’y suis allée de façon complètement inconsciente ! Je ne connaissais ni le marché de la romance ni les groupes et influenceuses du milieu. Je ne connaissais  que mes habitudes d’achat sur un « géant du Web faisant partie des GAFA » et je me suis dit que je pouvais le faire, sans réaliser que s’il y a énormément de textes de mauvaise qualité en AE, il y en a aussi beaucoup qui sont incroyablement pro (je pense aujourd’hui plus particulièrement à Marie HJ, Chrys Galia ou Axelle Auclair par exemple). Et j’ai donc osé sortir un livre vraiment très mal mis en forme, relu et relu mais contenant malgré tout quelques coquilles qui nous avaient échappé à ma soeur et moi. Et surtout avec une couverture écrite au doigt, via une application de coloriage destinée à mon fils alors âgé de cinq ans, sur mon smartphone. Aujourd’hui, jamais je n’oserais proposer quelque chose d’aussi artisanal ! Mais c’est sans doute aussi ce côté amateur, pas prise de tête, qui m’a aidée car il y a une vraie bienveillance envers les auteurs autoédités. Cela dit, quand j’ai vu la taille du tome 1 du Roman de Romy, je n’ai pas envisagé une seule seconde de recommencer ce travail seule et j’ai été ravie de signer chez BMR !

5. Comment vous êtes-vous rencontrées et vous avez découvert le travail de l’autre ?

Margot : Sur Facebook ! Via des groupes de lecture, c’est en explorant cette grande communauté de romance sur internet que j’ai découvert d’autres auteurs, et notamment Lou. Mais pour être honnête, c’est elle qui a fait le premier pas dans notre relation en venant me parler directement… (je suis timide)

Lou : Margot a tout dit A Je suis venue fayoter pour lui faire part de mon admiration !

Margot : Qu’est-ce que j’aurais fait sans toi ?

Lou : Si tu devais proposer un seul titre de Margot Bortoli à une lectrice qui ne connaît pas ses publications, lequel conseillerais-tu ?

Lou : Je lui conseillerais d’abord de commencer à la lire sans témoin !! Je ne plaisante pas c’est HYPER HYPER IMPORTANT (lectrice, tu me remercieras !). J’ai eu de tels fous rires en découvrant Projet friendzone que mon amoureux a fini par déserter le lit de l’amour pour me fuir devant la télé…
Je ne peux donc que conseiller Projet friendzone parce que c’est incroyablement drôle, grâce à une héroïne qui nous ressemble, mais aussi sexy comme tout, grâce à Samuel qui est juste le beau gosse bien dans son crâne et « qui sait s’y prendre ». Si on ajoute à ça que c’est le meilleur ami du grand frère (mon vieux fantasme d’ado), autant vous dire que j’étais comblée.

Margot : Qu’est-ce que tu pourrais dire afin d’inciter une lectrice à lire le premier tome du roman de Lou ?

Margot : C’est simple, si elle aime les héroïnes drôles, attachantes, qui nous font sourire autant qu’elles nous attendrissent, et les héros au charisme de fou, qui sont loin d’être bêtes (même si au début on ne le sait pas), il faut foncer ! C’est un duo improbable, mais qui joue un jeu du chat et de la souris plus que jouissif ! J’ai beaucoup apprécié de voir une héroïne avec des « principes » et qui ne craque pas à la première tentative de rapprochement, mais qui est aussi une fille comme tout le monde et a un côté « coeur chamallow » comme nous toutes. Qui n’a jamais craqué sans pouvoir s’en empêcher sur un beau parleur ? Romy, c’est la fille à laquelle on s’identifie sans aucun souci.

6. Lou : Comment as-tu eu l’idée d’écrire Le roman de Romy ? Avais-tu prévu une suite dès le départ ?

Lou : J’ai eu envie initialement de raconter une histoire beaucoup plus sombre, avec un héros coureur et une héroïne malheureuse qui finissait par se révolter. Il faut croire que j’en suis incapable, car dès le départ je me suis fait totalement prendre par Romy, qui est beaucoup trop farfelue pour vivre une histoire dramatique ! Du coup, Raphaël est devenu l’incarnation de papier de mon fantasme (après Simon, j’avoue que je me suis fait plaisir…) qui a certes du mal avec la notion de fidélité mais est d’abord un type réglo, viril comme pas permis, et qui va adorer jouer avec Romy.
Mon histoire, mon titre, le sens caché de ce dernier, tout cela était clair dès le départ. Ce dont je n’avais pas conscience en prenant la plume, c’est que cela nécessiterait deux tomes !

Margot : C’est sûr qu’on est loin de l’histoire avec des persos torturés ! Epic fail Lou, mais pour notre plus grand bonheur !

Lou : Coeur avec les doigts, Margot !

Margot : Même question concernant Projet friendzone, Projet bridezilla et Projet rebirth ?

Margot : Quand j’ai commencé je voulais juste raconter une histoire où l’héroïne décide de chasser l’homme, plutôt que l’inverse (merci bien les héroïnes fragiles, timides et inexpérimentées qui tombent sur des mâles alpha, hein ? Moi j’en avais ras la casquette de voir des vierges effarouchées…). Au fur et à mesure, le côté humoristique a pris beaucoup de place, et au final à force d’écrire j’ai eu les idées pour les tomes suivants avant même de finir le premier tome.

A toutes les deux : Pourquoi avoir choisi le style « feuilleton », c’est-à-dire une série avec les mêmes personnages ?

Margot : Parce que j’ai eu beaucoup de mal à me séparer d’eux…

Lou : Margot a (de nouveau !) tout dit A elle est vraiment très forte…

Margot : Je sais… (et je suis évidemment très modeste aussi)

7. Quand vous êtes en période d’écriture, quelle est l’étape la plus difficile ? Et la plus facile ?

Margot : Je peux répondre en partie pour Lou, là ! Elle a du mal à FINIR ses romans ! Un truc de fou ! Mais au final ça lui permet de nous pondre des petites merveilles quand elle décide de faire autre chose pour se changer les idées, alors c’est tout bénef’ ! Pour moi ce serait de relier les scènes. J’écris dans le désordre, donc je commence par écrire toutes les scènes qui m’intéressent le plus (la partie facile), mais ensuite quand il faut les relier avec des parties moins intéressantes, les faire correspondre, vérifier qu’il n’y a pas de différence de rythme, de psychologie etc… là c’est beaucoup moins drôle d’un coup.

Lou : Margot tu veux bien arrêter de tout dire tout juste ???

Margot : Non, je suis parfaite. Il faut juste que tu l’intègres et tout ira mieux dans notre relation. #FaisToiALIdée

8. Comment travaillez-vous vos personnages afin que les différents tomes aient une bonne continuité dans leur caractère et/ou leur évolution ?

Margot : Heu… bonne question. Je dirais qu’au début j’ai une vague idée de la psychologie de mes personnages, et qu’au fur et à mesure ils prennent leur propre personnalité. C’est comme s’ils faisaient ce qu’ils voulaient en fait. Le reste coule tout seul.

Lou : Je vais finir par me lasser (et vous lasser, je le crains) mais je fonctionne un peu pareil que Margot à nouveau. Je suis très admirative des auteures (oui, je n’aime pas autrice, à choisir je préfère l’autre possibilité !) qui m’expliquent qu’elles rédigent d’abord un plan, posent sur le papier une psychologie très dessinée, etc. Pour ma part, j’ai les premiers mots qui me viennent avec les grandes lignes, ainsi que les idées majeures. Les personnages prennent leur envol, - quitte à revenir ensuite sur les premières scènes pour affiner- et je suis toujours la première étonnée de constater que la formulation finale d’une phrase ou d’une scène ne correspondra pas forcément à l’idée que je m’en faisais au départ.
Bon, en même temps, je n’ai pas écrit quinze livres non plus, donc l’avenir me fera peut-être nuancer tout ça !

9. Avez-vous pensé à un projet à quatre mains ? Sinon pourquoi ? Si oui, pourrions-nous avoir quelques teasers ?

Margot : Noooooon… mais qui sait ? Vous m’avez peut-être donné un bon prétexte pour la draguer sur ce sujet ;-)

Lou : Tu fais l’homme ou tu fais la femme ?! (emoji très très angélique)

Margot : Je fais ce que tu veux baby… (émoji de feu, émoji qui rougit, émoji qui émoji)


Commentaires

Cet article n'a aucun commentaire, ajoutez le vôtre !

Prénom ou pseudo * :
(Gardez toujours le même pseudo. Les lectrices qui partagent vos goûts pourront ainsi suivre vos commentaires.)
Email :
(Votre email ne sera pas affiché sur le site. Il nous permettra simplement de vous envoyer un petit mot de remerciement.)
Commentaire :
Signature :
 

* : champ obligatoire

Les commentaires sont temporairement désactivés

Les Romantiques sur Twitter  Les Romantiques sur Facebook  Rechercher un livre

 

 

 

 

© Copyright 2012 Les Romantiques
Webdesign Priscilla Saule