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Blandine P. Martin - Interview

Rinou - 07/01/2019

1 – Pourrais-tu te présenter à nos lectrices ? Bonjour à toutes !
Je suis une passionnée de romance, tant comme lectrice que comme auteur.

2 – Depuis quand lis-tu de la romance ? Quels sont tes auteurs préférés ?
Depuis toujours. Les histoires d’amour et les sentiments forts sont ce qui m’anime en tant que lectrice. Mes auteurs favoris sont Jojo Moyes, Darynda Jones, Sophie Jomain et Georgia Caldera, pour n’en citer que quelques-uns. Mes goûts en termes de romance sont très éclectiques et j’apprécie autant une trame fantastique qu’un décor de comédie romantique.

3 – Pourrais-tu nous parler de ton parcours vers ta première publication ?
J’ai commencé à écrire toute petite, en créant de petites bandes dessinées romantiques à souhait, puis via des fanfictions et des forums RPG à l’adolescence. En 2015, je me suis lancée dans l’écriture d’un premier roman qui est finalement devenu une trilogie. Depuis, je n’ai plus cessé d’écrire. J’ai commencé mon parcours éditorial au sein de diverses maisons d’édition, dont Reines-beaux et Milady, mais très vite l’appel de l’indépendance m’a séduite et je vogue depuis comme seule capitaine à bord de mon navire, autoéditée par choix.

4 – Tu as choisi de devenir exclusivement indépendante. Pour quelle raison ?
En effet. À l’heure actuelle, deux de mes sagas sont encore entre les mains de maisons d’édition, mais à terme j’en récupèrerai aussi les droits. Ce qui m’a poussée vers l’indépendance ? Le besoin de tout gérer seule, de prendre toutes les décisions, que ce soit sur le choix des couvertures qui porteraient mes romans, ou sur les manières de les promouvoir. Plus encore, je savoure cette liberté retrouvée dans la construction de mes histoires. Si une intrigue ne colle pas aux effets de mode d’un instant T, cela ne change rien, je l’écrirai tout de même si l’envie s’en fait sentir. Et si les tranches d’âge des personnages ne sont pas « dans la vague » non plus, ils resteront comme je le veux, parce que ce qui me pousse avant tout c’est la passion, pas le besoin d’être « en vogue ». Les modes changent, sont éphémères et cycliques. La passion, elle, demeure intacte, dès lors qu’on la laisse s’exprimer. Je pense que l’indépendance est un état d’esprit, certains auteurs ne sont simplement pas faits pour suivre le cadre d’un éditeur. Ils s’épanouissent mieux en solo. De nos jours, l’autoédition n’est plus ce que l’on aimait cataloguer comme un vivier d’auteurs en recherche d’éditeurs, mais bel et bien, pour beaucoup d’entre nous, un choix murement réfléchi. Certains, comme moi, ayant décidé de quitter des structures traditionnelles pour se lancer en tant qu’indépendants, d’autres ayant tout bonnement refusé des offres alléchantes de grands groupes afin de préserver la magie de leur marginalité assumée. Il nous est désormais possible d’avancer entourés de professionnels de tous domaines éditoriaux, correcteurs, diffuseurs, graphistes, etc. et de nous frayer un chemin de qualité sur les sentiers de l’indépendance.

5 – Si tu devais conseiller un seul de tes titres à quelqu’un qui veut découvrir tes écrits, lequel serait-ce ? Pourquoi ?
Wild crows. Ma dernière saga. Parce que si je mets un peu de moi dans chaque titre que j’écris, et m’y implique toujours profondément, cette saga, je l’ai vécue, j’ai respiré Wild crows, j’ai mangé Wild crows, j’ai bu et dormi Wild crows pendant un an de folie passionnelle. Pour faire simple, on l’aime ou pas, mais on n’y reste pas insensible tant elle est chargée d’émotions brutes et tant elle se plaît à briser les codes, à l’instar des bikers marginaux qui la font vivre.

6 – Tu as plusieurs séries à ton actif. A quel moment décides-tu d’en écrire une ?
En réalité, bon nombre de romans attendent leur tour dans ma petite tête. Actuellement j’ai gardé un emploi à côté de l’écriture, et je manque donc de temps pour donner vie à toutes ces histoires en « stand by ». Dès l’été prochain, je me lancerai à 100% dans l’écriture, et pourrai enfin puiser dans ce fouillis imaginaire avec moins de retenue. Une trentaine d’histoires patientent, et régulièrement de nouvelles s’ajoutent. C’est sans fin.
Je ne pense pas vraiment à « faire une saga » ou à opter pour un roman « one shot ». J’ai l’idée de base, le début, la fin, et je vois ensuite comment cela pourrait évoluer. Les grandes lignes. Avant de commencer la phase d’écriture, je réfléchis à l’histoire durant des semaines, parfois des mois, au besoin je me documente, selon les thèmes abordés ; le projet doit mûrir dans un premier temps. Se rôder. Des scènes clé me viennent en tête, des émotions, des sentiments, des relations… et selon l’épaisseur de tout cela, je décide si un tome suffira ou non. Pour Wild crows, j’avais tablé sur quatre. Il y en a finalement eu cinq, car une fois arrivée au plan du tome 4, j’ai réalisé qu’il me restait trop de choses à creuser pour un unique dernier tome. Si  je définis les grands axes et ensuite, tome par tome, les différentes intrigues parallèles, les fils rouges, les éléments clé, en revanche une part de l’histoire reste évolutive au fil de l’écriture : les personnages gagnent en importance et orientent parfois mes choix dans de nouvelles directions. Ils prennent vie, tout simplement, et apportent une étrange « nouvelle conscience » à l’élaboration de l’intrigue.

7 – Quels sont selon toi les ingrédients qui font ton succès ?
Je ne sais pas si je peux parler de « succès », ce mot sonne étrangement à mes oreilles. Sourire Ce qui revient dans les témoignages de mes lecteurs, c’est le fait d’être capable de « vivre » mes romans comme s’ils faisaient partie du décor, d’éprouver ce que ressentent les personnages, d’aimer, souffrir, rire et pleurer avec eux. En tant que lectrice, comme en tant qu’auteur, ce qui m’anime ce sont les émotions brutes. J’attends d’une histoire qu’elle me touche en plein coeur, m’effraie, me fasse rêver, me passionne. Ce doit être une expérience émotionnelle à part entière. J’essaie donc, j’imagine, de traduire cela dans mes romans du mieux que je le peux. En prime, j’aime apporter un message au travers de mes histoires. Raconter pour faire passer un bon moment, c’est déjà chouette, mais si en prime on utilise notre plume pour véhiculer un message d’espoir, de paix, ou tout autre impression positive pour aider les gens d’une manière ou d’une autre, cela devient plus beau encore. J’essaie de m’y employer.

8 – Quels conseils donnerais-tu aux auteurs qui souhaiteraient se lancer dans l’écriture d’une romance ?
Je ne sais pas si je peux me permettre de donner des conseils. Mais si je devais ne résumer l’écriture de romance qu’en un point essentiel à mes yeux, ce serait d’y mettre tout son coeur, et d’écrire chaque scène en se mettant à la place de ses personnages, pour éprouver pleinement les émotions et les retranscrire au plus juste. L’émotion doit être reine. Rien d’autre. Dans une ère où beaucoup s’imaginent que l’érotisme seul compte, on oublie trop souvent le fond, le véritable point d’ancrage de ce qui peut changer notre vision des choses : l’amour et ce qui l’accompagne. Les sentiments sont rois. Ils doivent l’être.

9 – Tu vas faire éditer une de tes séries en anglais. Peux-tu nous expliquer ce qui t’en a donné envie ? Peux-tu nous parler de ton parcours vers cette nouvelle aventure ?
En effet, dès janvier ma saga Wild crows commencera son chemin dans une version anglophone. J’en rêvais depuis un moment, amoureuse éternelle de cette langue. Le fait d’être autoéditée m’apporte un avantage : je choisis ce que je fais de mes romans. Les Wild crows ayant rencontré un certain succès en France (près de 5000 lecteurs en quelques mois) j’ai décidé que l’occasion était belle de tenter l’aventure dans la langue de Shakespeare, d’autant que l’intrigue de la saga prend place en Californie (dont je suis une amoureuse aussi). L’écriture, ces dernières années, m’a appris une chose : il vaut mieux essayer que d’avoir des regrets. Ce n’est pas une phrase en l’air, c’est très concret. Je ne serais pas là si je n’avais jamais « essayé ». Comme le disait si bien Marc Twain « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ». Un mantra pour moi A J’ai fait appel aux talents d’une amie auteur et américaine qui enseigne le français pour m’aider à traduire la saga de la meilleure des manières. J’aime les nouveaux défis, et c’en est un de taille. Longue route aux Wild crows ! Quoi qu’il advienne, je n’aurai aucun regret.

10 – Tu es invitée au Festival du Roman Féminin 2019, qu’est-ce que tu ressens ? Quelle est ta plus grande attente ?
C’est un honneur. Vraiment. Me retrouver sur la liste des invités revêt une saveur particulière pour moi. Je vais assister à cet événement accompagnée d’auteurs dont je dévore les livres et dont j’admire le talent. J’ai l’impression d’être le Petit Poucet au milieu des géants. J’ai hâte, et je suis impatiente de découvrir le Festival, parce qu’il permet à la Romance d’exister concrètement dans le décor littéraire et d’avoir la place qui lui revient. C’est également une occasion unique de rencontrer mes lectrices, et j’aime profiter de tels moments de partage. C’est toujours un délice !
Je vous donne donc rendez-vous lors du Festival du Roman Féminin 2019 !


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