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Marie Force - Auteur à l'honneur

04/12/2018

Marie Force est née en 1966 dans le Rhode Island. Après avoir fait des études de journalisme et de sciences politiques elle épouse un soldat de la Navy et le suit en Espagne, où elle obtient par correspondance un diplôme d’administration publique. De retour aux Etats-Unis en 1995, Marie trouve un poste de directrice de la communication pour une association à but non lucratif, tout en étant rédactrice en chef d’un magazine national. Après la mutation de son mari en Floride elle garde ses postes en faisant du télétravail.

Son mari passe la majeure partie des trois années suivantes en mer, et Marie doit le plus souvent jongler seule entre son travail et ses deux enfants en bas âge. C’est à cette époque qu’elle commence à avoir des idées d’écriture, avec en tête « un homme aux épais cheveux sombres, aux yeux gris-bleus, à l’esprit vif… Il s’appelait Jack et était architecte. Je lui parlais en prenant ma douche, en faisant la vaisselle ou en donnant le bain aux bébés. » Mais malgré les encouragements de son père elle n’a pas le temps de s’y attaquer vraiment.

Après la retraite de son mari en 2002, Marie retrouve des notes qu’elle avait prises l’année précédente à propos de ce personnage. « J’ai tellement ri que j’en ai pleuré. C’était affreux. Visiblement je n’étais pas prête. Mais de temps en temps j’ouvrais ce fichier, le relisais, et je rajoutais des notes. Je me rappelle avoir raconté les grandes lignes de l’histoire à mon mari, alors qu’on dînait au restaurant un soir. Il a adoré et m’a encouragée à continuer. Je savais que je voulais que quelque chose arrive à Clare, la femme de Jack, quelque chose qui la rendrait invalide sans la tuer. »

Lorsqu’ils reviennent vivre dans le Rhode Island l’année suivante, la mère de Marie est tombée gravement malade, et Marie se tourne vers l’écriture de son livre pour échapper au cauchemar de la maladie. Après le décès de celle-ci, elle a un déclic. « Qu’est-ce que tu attends ? Ca voudra dire quoi de terminer d’écrire ce livre si aucun de tes parents – les personnes qui t’ont toujours dit que tu avais ça en toi – n’est plus là pour le lire ? »

Elle finit l’histoire de Jack, Treading water, en mai 2005. Le livre sera publié en 2011 avec ses deux suites, Marking time et Starting over. « J’ai écrit plus de 50 livres depuis, y compris Line of scrimmage, qui a été le premier livre que j’ai publié en 2008, mais autant pour moi que d’écrire ‘The end’ sur ce premier manuscrit. On s’attend un peu à ce que le monde ait au moins la décence de bouger sur son axe, en hommage à notre immense réussite. Mais hélas les enfants ont toujours des devoirs, il y a le travail et la lessive et les factures et le repas à préparer. La vie continue, mais rien ne sera plus jamais pareil. »

Après avoir trouvé un agent, Marie Force subit de très nombreux refus pour les six premiers livres qu’elle présente à des maisons d’édition. Finalement le septième, Line of scrimmage (non traduit), est accepté par Sourcebook Casablanca, mais la proposition est tellement mauvaise que son agent préfère donner sa démission. « Elle détestait la proposition que j’avais signée pour LOS – et elle avait raison – elle était nulle mais c’était la seule que j’avais, je l’ai donc acceptée. C’était comme ça à cette époque, il fallait accepter de mauvaises propositions parce qu’il n’y avait pas d’autre moyen d’être publié. » Line of scrimmage sort en 2008.

A partir de 2010 c’est Carina Press qui achète le premier livre de la série Fatal, qui en est actuellement à quatorze tomes – les derniers étant publiés par Harlequin HQN. Mais c’est aussi l’année où Marie Force décide de se lancer dans l’autoédition. « J’avais des livres terminés et prêts, mais je n’arrivais pas à trouver un éditeur intéressé. Maid for love (Quand on est fait pour l’amour, 2016), le premier livre de la série des McCarthy de Gansett Island, avait été refusé par tous les éditeurs de romance. La série Treading water, qui a eu beaucoup de succès et est très appréciée des lecteurs, avait aussi été refusée partout. Les auteurs étaient de plus en plus enthousiastes à l’idée de publier directement pour les lecteurs via Kindle Direct Publishing. J’ai décidé de tester et j’ai publié True north (non traduit) en novembre 2010 et The fall (non traduit) en décembre 2010. » En janvier suivant le deuxième tome de la série Fatal est publié chez Carina Press, puis Sourcebook propose gratuitement un précédent livre en février. Les lecteurs se jettent dessus, puis sur les autres titres de l’auteur, et Marie décide d’autopublier les trois premiers tomes de la série Gansett Island avant l’été. Tout s’enchaîne très vite à partir de là.

Cette série Gansett Island compte à présent dix-sept tomes, et grâce à son succès Marie a pu dès la fin 2011 quitter son emploi et embaucher sa meilleure amie en tant qu’assistante. Elle publie à présent à 70% en autoédition et à 30% en édition traditionnelle, elle est ce qu’on appelle un auteur hybride. Elle a créé un groupe de soutien pour auteurs sur Facebook et sur Instagram, et a ouvert un site où elle donne de nombreux conseils et de l’aide aux auteurs qui veulent se lancer dans l’autoédition.

« Dix ans plus tard, le marché de l’édition ne ressemble en rien à celui dans lequel je me suis lancée en septembre 2008. Les auteurs publient à présent directement pour les lecteurs ET travaillent avec des maisons d’édition s’ils le veulent. Ou pas. Nous avons des choix pour lesquels nous aurions été prêtes à tuer à l’époque. J’ai vraiment eu de la chance de pouvoir être à la fois indépendante et publiée traditionnellement, et j’ai eu beaucoup de chance avec ces deux options. » Et quand on lui demande si le boom de l’autoédition ne fait pas baisser la qualité des livres proposés, Marie répond qu’elle ne nie pas qu’il y ait des livres publiés qui ne sont pas correctement corrigés, mais que le meilleur remonte à la surface et que les lecteurs sont capables de déterminer ce qu’ils veulent lire ou pas.

En avril 2015 Marie Force s’est essayée à l’érotique avec sa série Quantum trilogy, publiée d’abord sous le pseudonyme M.S. Force. Les trois livres ont été écrits en trois mois et publiés à quelques semaines d’intervalle, car les deux premiers se terminent par un cliffhanger. « En tant que lectrice je déteste attendre. Je ne pouvais pas faire ça à mes lecteurs. Je me suis dit qu’on peut tous attendre une semaine pour l’épisode suivant de notre série télé préférée, donc demander aux lecteurs d’attendre une semaine n’était pas trop demander. »

Elle a choisi de publier sous pseudonyme pour bien distinguer cette série de ses livres habituels, car elle est très différente : très érotique avec des éléments de BDSM, écrite à la première personne avec les points de vue du héros et de l’héroïne en alternance. Elle a eu beaucoup de succès, et les lecteurs en ont redemandé. Marie a donc décidé d’allonger la série avec trois autres tomes, parus en 2016 et 2017.

A ce jour, Marie Force a publié près de 70 livres, dont 30 bestsellers du New York Times et 40 bestsellers de USA Today, et elle a vendu plus de 7 millions de livres.

Quand on lui demande des détails sur ses habitudes en matière d’écriture, elle annonce d’emblée qu’elle n’est pas du genre à prévoir une histoire, mais qu’elle va là où les personnages la mènent. A présent que ses enfants sont grands, elle commence sa journée dès 9h30 et écrit jusqu’en milieu d’après-midi, et il lui faut environ trois mois pour finir une histoire. Elle avoue aussi que si elle a un très joli bureau chez elle, elle a tendance à passer son temps dans son lit. « Mon assistante Julie et moi appelons ce sous-bureau ‘lit.com’. Que voulez-vous, je suis un auteur de romance et c’est au lit que je travaille le mieux. »

Elle aime alterner les livres entre ses différentes séries pour satisfaire ses fans et leurs demandes concernant tel ou tel personnage, et elle passe beaucoup de temps sur les groupes dédiés à ses séries sur Facebook. Elle a aussi pris l’habitude de relire le livre précédent d’une série avant de publier le dernier en date, pour essayer de repérer ce qu’elle aurait pu oublier entre temps. « L’une des ‘meilleures’ erreurs que j’ai faites se trouve dans Gansett after dark (non traduit) quand Linda McCarthy mentionne qu’elle a DEUX petits-enfants alors qu’elle en a trois. Les lecteurs sont devenus fous en pensant que j’avais ‘excommunié’ son petitfils par alliance, Thomas, alors qu’en fait j’avais oublié le pauvre PJ, qui est arrivé de façon dramatique à la fin de Time of love. Oups ! » Eh oui, les lecteurs eux n’oublient pas les petits détails qui sont si importants Sourire

Côté loisirs, Marie adore lire de la romance bien sûr : « Je lis tous les genres de romance, de l’érotique à l’historique et au contemporain. J’aime les historiques sexy de mon auteur préféré, Lisa Kleypas, et les romances érotiques d’un grand nombre d’auteurs. J’aime aussi les mémoires et biographies, quand j’ai besoin de faire une pause loin de la romance. » Elle vit toujours dans le Rhode Island avec son mari et ses chiens, ses enfants ayant quitté la maison. Depuis 2016 Marie a commencé à publier en français les premiers tomes de la série Gansett Island. Elle sera présente au Festival du Roman Féminin 2019.

Rinou

Sources :
https://marieforce.com/
https://www.facebook.com/MarieForceAuthor/posts/ten-years-ago-today-my-debut-novel-line-of-scrimmage-was-released-ironically-the/10156569507117910/
https://selfpublishingadvice.org/how-i-do-it-indie-authors-share-the-secrets-of-their-success-this-week-marie-force/


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