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On the road

03/12/2018

L’été, le soleil, la chaleur et les vacances sont loin derrière nous, alors pour se donner des forces nous vous proposons dans ce dossier de partir sur les routes du monde avec les héros de romance.

Des héros qui, sur un coup de tête ou non, ont pris la route pour le meilleur (la curiosité, la soif de découvrir, l’amour, l’amitié) ou pour le pire (la peur, la fuite, l’incompréhension, le désespoir, le crime). Nous partagerons avec eux un bout de leur chemin et surtout nous tenterons de comprendre leur motivation et l’enjeu de leur voyage. Pour ce faire, nous vous proposons une sélection de romans. Avant ça, il convient de revenir aux origines du genre, à sa manière de fonctionner, et aux procédés qu’il utilise pour se structurer.

Un road-trip c’est quoi d’ailleurs ?

Origine

Il s’agit d’un anglicisme désignant « un voyage d’agrément effectué sur les routes, quel que soit le nombre d’arrêts. Généralement, un road-trip se fait sur de longues distances, le plus souvent en auto ou à moto et parfois à pied (les backpackers) ». En français, on peut traduire mot à mot l’expression par « voyage sur la route » mais on parle plutôt de « virée », « auto tour » ou « balade ». Il faut reconnaître que cela renvoie à une image moins exotique et exaltante, non ?

C’est une façon de voyager très répandue, qui se pratique seul, en couple ou entre amis pour visiter une région, un pays, un continent ou même le monde. Considéré comme économique, le roadtrip donne surtout de la souplesse aux voyageurs et laisse plus de place à l’improvisation. Il permet de profiter à son rythme de chaque instant et donne également une plus grande proximité avec les populations locales rencontrées.

C’est une pratique très populaire chez les jeunes adultes. En effet, selon une enquête menée auprès de 640 personnes entre 18 et 25 ans, par les étudiants de l’école de communication « Sup de comm » : 52% des personnes interrogées sont des adeptes du road-trip.

« 38% des interrogés voyagent le plus souvent en famille, et la durée moyenne des séjours avec parents et fratrie dure deux semaines. Les séjours entre amis, d’une
semaine en moyenne, sont privilégiés par 30% des jeunes interrogés. Un sur quatre préfère partir en couple, mais dans ce cas, les voyages durent moins longtemps ! Les jeunes amoureux ne partent en moyenne que pour trois jours. Les jeunes Sylvain Tesson ou Mike Horn, voyageurs solitaires devant l’éternel, ne représentent que 7% du contingent. Mais eux voyagent souvent beaucoup plus longtemps : un mois en moyenne. »

Genre

En littérature, le voyage est un thème privilégié ! Qu’il soit au coeur du récit ou non, le voyage est très certainement, après l’amour, le sujet le plus fréquemment utilisé par les auteurs. D’autant plus si on élargit la notion de voyage au-delà du sens « exploration d’une terre inconnue », avec par exemple le voyage intérieur, le voyage dans le temps, le voyage imaginaire ou le voyage initiatique. Dans son sens le plus large, le voyage se décline dans tous les registres.

C’est un genre propice à l’introspection, nous le verrons plus tard. Ainsi, chaque lecteur a ses grands classiques, des livres qui ont eu une résonance particulière en eux. Les miens ? L’alchimiste de Paulo Coelho, Candide de Voltaire, Flash ou le grand voyage de Charles Duchaussois, Le voyageur imprudent de René Barjavel, Terre et cendres d’Atiq Rahimi, L’homme montagne de Séverine Gauthier et Amélie Fléchais, Ouragan de Laurent Gaudé, Chamelle de Marc Durin-Valois et évidemment Into the wild de Jon Krakauer.

Le road-trip peut être considéré comme un genre littéraire hybride, car il se rattache à une combinaison de plusieurs genres. Il emprunte les codes du roman d’apprentissage (on parle également de « roman initiatique »), du roman picaresque et, évidemment, du récit de voyage.

Dans un road-trip, l’auteur rend « compte d’un ou des voyages, des peuples rencontrés, des émotions ressenties, des choses vues et entendues. Il apporte des éléments précieux pour éclairer l’histoire des relations internationales, l’histoire sociale et politique de régions traversées par le voyageur, voire l’histoire des cultures matérielles, de l’alimentation, des religions, etc. Et il va au-delà de la simple énumération des dates et des lieux ».

Alors que toutes les formes sont permises à l’auteur (« journal intime, carnets de route, autobiographie, discours épistolaire, essai... ») la structure du récit est très rigide ! L’auteur doit proposer au lecteur une structure qui mêle objectivité et subjectivité sous la forme d’un récit personnel. Ainsi, le factuel est enrichi de réflexions personnelles, et cela n’est pas forcément relaté de façon linéaire. Autrement dit une part d’impressions, de jugements et de points de vue face à une part de véracité, notamment dans l’exploration, avec des descriptions des moments forts du voyage et surtout une présentation des régions visitées et des particularités locales (bars, rues) qui soit avérée, juste et précise. Cette structure est la seule règle tacite de ce genre aux mille libertés. Un genre qui possède des enjeux forts pour les personnages de l’histoire, et aussi pour les lecteurs.

Enjeux

Par sa contextualisation géographique forte, le road-trip est un genre qui mêle profondément la fiction au réel. Il s’agit là d’un premier clivage avec le reste de la littérature, notamment romanesque, qui tente de transporter le lecteur dans un monde de rêves et d’évasion.

Ce réel est le catalyseur de tous les enjeux majeurs du genre. Il permet de confronter le personnage principal à différents domaines du monde qui le bousculent, le forcent à remettre en question ses certitudes, à dépasser ses a priori et à s’émanciper. Il devient critique de sa propre situation pour finalement gagner en maturité.

Ce questionnement est vécu en miroir par le lecteur qui est un spectateur privilégié et qui, par transfert, est amené à ressentir les expériences du personnage. En effet, de la même façon qu’il est projeté par l’imaginaire dans le voyage et l’espace, il entend les leçons de vie auxquelles est confronté le héros. Cela est rendu possible car un lien se crée entre le personnage et le lecteur grâce à l’impression de récit personnel que l’auteur aura fabriqué.

« Il transmet des émotions, des angoisses, une façon d’appréhender la réalité, ceci fait faire au lecteur un double voyage : le voyage dans une contrée lointaine et un voyage intérieur pour découvrir un voyageur, et c’est ainsi que le lecteur s’engage dans l’aventure. Il y a comme un contrat tacite entre l’écrivain voyageur et ce lecteur qui demande des récits palpitants de conquêtes, de découvertes et d’explorations de pays lointains géographiquement et qu’il ne pourra jamais visiter. »

L’auteur, par sa connaissance du pays, permet également au lecteur d’avoir l’impression d’en savoir plus sur le pays en question une fois la dernière page tournée. Bien que cela soit rattaché à un « imaginaire littéraire projeté sur la réalité ».

Caractéristiques

Ces enjeux sont rendus possibles grâce au respect de certaines caractéristiques constitutives du genre, notamment en matière de procédé d’écriture et de structure.

Procédé d’écriture
1. Fausse autobiographie :
Les frontières entre fiction et réalité sont poreuses dans ce genre, et l’auteur joue volontairement là-dessus. D’autant plus que la connexion entre le personnage et le lecteur résulte de cet état de fait. En effet, les procédés d’écriture utilisés par les auteurs dans les road-trips laissent supposer aux lecteurs qu’il s’agit d’un récit personnel. Le texte est toujours raconté « à la première personne comme si le protagoniste racontait ses propres aventures ».
De plus, nous l’avons vu précédemment, « le récit de voyage témoigne d’un souci de vérité. Ce qui est dit doit être fidèle à ce qui a été vu, le locuteur doit rendre compte de ses découvertes avec la plus grande exactitude ». Cette transparence autour de « l’observation de la réalité » des expériences positives ou négatives donne une impression de véracité et de réalisme au texte, à l’image d’une biographie ou d’une autobiographie.

2. Principe de vérité
Le lecteur n’est pas né de la dernière pluie, il ne se contente pas de quelques procédés d’écriture pour considérer un texte comme étant réaliste. Il remet sans cesse en doute sa lecture, doutant de la subjectivité de ce qui est raconté et de la couleur que ça donne à l’histoire.
Pour contrer l’intelligence du lecteur, l’auteur double ses méthodes pour donner de la véracité à ses propos. Il tente d’être au plus près de la réalité, pour cela il multiplie les descriptions et les comparaisons minutieuses, ainsi, il communique directement tout son savoir sur une situation spatio-temporelle. Cela permet au lecteur de confronter ses connaissances et ainsi d’accepter la réalité de ce qui est raconté, comme une sorte de démonstration.

« Les ruines des temples de Tulum se situent sur des falaises qui surplombent la mer. A l’origine, la cité fortifiée portait le nom de Zama, « cité de l’aube », en raison de son emplacement face au lever du soleil. Quel meilleur endroit donc pour regarder le soleil se lever que le sommet du Castillo, le plus grand édifice de cette ancienne ville maya ? […] J’ai découvert qu’un escalier partait de la plage située en contrebas et montait jusqu’au Castillo, mais une clôture nous interdisait de l’emprunter. » Veux-tu m’épouser... 100 fois de Holly Martin

3. Temps du récit
Généralement racontée au présent, avec la possibilité de faire des flash-backs, l’histoire se déroule pendant des semaines, des mois, des années… Le temps du récit s’étend toujours sur une période plus ou moins longue, qui permet au personnage d’avoir le temps d’évoluer sereinement grâce aux expériences auxquelles il sera confronté. Le présent permet une connexion en temps réel avec le lecteur et accentue l’impression de récit personnel. Un journal intime est rarement écrit au passé, n’est-ce pas ?

4. Personnage
Il existe autant de profils de personnages que de romans dans le monde. Toutefois, il faut reconnaître qu’ils partagent certains traits de personnalité selon le genre dans lequel ils évoluent. Dans les roads-trips, la seule chose qu’on peut dire des personnages c’est qu’ils cherchent à se raconter ou au moins à raconter leur quête (de sens, de vérité, d’amour). Tous les personnages ont été poussés sur la route pour une bonne ou une mauvaise raison et
leurs récits leur permettent de nous en dire plus.

La structure

Le récit peut s’élaborer de deux façons :
• au cours d’un voyage, cela permet à l’auteur d’insister sur l’exploration de nouvelles réalités et sur les découvertes du personnage. On avance avec lui dans l’inconnu, l’étranger et l’inédit.
• au retour du voyage, cela permet à l’auteur d’insister sur les résultats du voyage. Ce compte-rendu en décalage dans le temps force le personnage à raconter les événements vécus avec une prise de recul.

Dans les deux façons, l’auteur raconte son histoire selon un schéma narratif très classique en cinq étapes :
1. Situation initiale
L’auteur présente les éléments nécessaires à la mise en route du récit et à la compréhension de celui-ci. Ainsi, les personnages sont présentés, mais aussi leurs situations et le contexte dans lequel ils évoluent.

2. L’élément perturbateur : opposition et confrontation
Un événement vient perturber le bon déroulement des choses et modifie la situation initiale en lui faisant perdre son équilibre. Le personnage est confronté à un élément qui le force à changer ses habitudes et le pousse à prendre une décision importante, par exemple à entreprendre un voyage.

3. Les péripéties et évolution
Les conséquences de l’élément perturbateur confrontent le personnage à une succession d’événements qui entraîne des actions et réactions de la part du héros jusqu’à ce qu’il atteigne le climax du possible. À ce point culminant et charnière de l’histoire, toute la tension est à son comble et la situation finit par exploser, pour le meilleur ou pour le pire.

4. Elément de résolution et dénouement
Toutes les péripéties, autrement dit ces expériences concrètes, déclenchent un processus de réflexion et d’évolution chez le héros. Il va assimiler progressivement les influences extérieures et s’épanouir, grandir et mûrir. De plus, il porte un regard différent sur son passé et cela lui permet de clarifier sa situation, de trouver les réponses à ses questions et de se retrouver.

5. Situation finale : réconciliation avec le monde
Le héros s’est ainsi réconcilié avec le monde. Il devient une partie de ce monde qu’au départ il a fui. Dans les romances roads-trips les situations finales sont toujours heureuses, mais ce n’est pas une conclusion universelle, les roads-trips peuvent également se terminer avec une fin qui dérape.

D’ailleurs, il est temps de parler romance !
Enfilez vos lunettes de soleil, mettez votre plus beau chapeau, badigeonnez-vous de crème solaire, attachez votre ceinture, baissez les fenêtres, voici notre sélection absolument pas exhaustive. Au contraire, nous vous invitons à nous faire part de vos lectures les plus passionnantes sur le sujet pour compléter notre liste, et pourquoi ne pas lancer et alimenter un challenge de lecture pour cet été ?

Romance & road-trips

Les romances où il est question de voyage sont nombreuses. Mais celles qui répondent aux consignes du road-trip le sont moins. En effet, le voyage n’est pas toujours en plusieurs étapes (plusieurs jours) sur les routes, à pied, en voiture ou en moto, et surtout au coeur de l’intrigue.

Cela élimine les romances où les personnages partent à l’étranger ou à l’autre bout du pays pour un déménagement, l’amour ou le boulot, et n’en bougent plus ; celles où les personnages partent à répétition en repassant à chaque fois par la case maison, comme les paramilitaires en mission par exemple ; celles où le moyen de transport est fluvial ou aérien. Autant vous dire qu’il reste peu de titres, du moins en romance contemporaine, alors que dans la romance historique ils sont légion.

Romance contemporaine

Passion dévorante
Jay Crownover
Harlequin
04/04/2018
Clash, tome 3

Dixie Carmichael est troublée à chaque fois qu’elle rencontre Church. Cet homme le sait et tient la jeune femme à distance mais, bientôt, il devra lui demander de l’aide.

Mon avis : Dans cette nouvelle série, l’auteur continue sur la même thématique, les apparences ne trompent que ceux qui s’y arrêtent ! Évidemment, pour prouver ses dires, elle continue à exploiter ses personnages aux airs de bad boys, qui sont en fait des crèmes absolues, et place face à eux des personnages féminins intrépides, intelligents et farouches. Un chouette roman plein de rebondissements, tendre, sexy sans pour autant être superficiel, notamment grâce au héros et ses questions existentielles sur l’attachement et la confiance qu’on peut accorder aux autres. Ici le roadtrip n’est qu’une partie du roman, mais très certainement la plus importante, celle où les héros acceptent de s’approcher l’un de l’autre, de s’apprivoiser, se confier et se faire confiance.

Voyage : Etats-unis.
Mode de transport : La moto.
Raisons : Rejoindre une petite ville à l’autre bout
du pays.

Plus loin, plus près
Hannah Harrington
Mosaïc
27/05/2015

June s’est suicidée. Sa petite soeur est désemparée et cherche à comprendre pourquoi, alors qu’elle semblait parfaitement heureuse, celle-ci a décidé d’en finir avec la vie. Aidée de sa meilleure amie et de Jake, le confident de la disparue, elle est prête à traverser les Etats-unis jusqu’en Californie pour trouver des réponses.

Mon avis : Le roman commence par les funérailles de June, la grande soeur d’Harper, elle s’est suicidée. C’est l’effarement général : personne n’a rien vu de son désarroi, elle semblait bien dans sa peau, avait beaucoup d’amis, de bons résultats scolaires. Tout le monde est sous le choc. Harper n’arrive pas à y croire et, surtout, elle est en colère. En colère contre elle de n’avoir rien vu, contre sa soeur pour son départ précipité, contre sa mère qui continue à les comparer, contre sa tante qui ose la traiter d’égoïste, contre... la terre entière. Elle est tellement en colère qu’elle n’arrive pas à extérioriser sa peine. Et puis là, comme une évidence, ça lui tombe dessus, elle doit accomplir un bout du grand rêve de sa soeur : partir pour la Californie. Un road-trip pour rendre hommage. C’est plus qu’une histoire de deuil, celui d’une soeur pour sa soeur. C’est une aventure humaine. C’est l’histoire d’une soeur en colère qui se lance à corps perdu dans une quête de réponses impossibles à obtenir. C’est triste et pourtant j’ai adoré.

Voyage : Du Michigan vers la Californie.
Mode de transport : La voiture.
Raison : Le deuil.

 

Loin de tout
J. A. Redmerski
Milady
22/11/2013

Camryn n’a jamais voulu se contenter d’une petite vie tranquille. A vingt ans, alors que son avenir semble tout tracé, cédant à un élan irrésistible, elle décide de tout plaquer pour partir à l’aventure. C’est alors qu’elle rencontre Andrew, vingt-cinq ans, et s’engage avec lui dans un road-trip exaltant. Mais le jeune homme cache un secret.

Mon avis : Camryn a plus de malheurs à son actif que la moyenne des gens de son âge. Ils s’enchaînent l’un à la suite de l’autre sans lui laisser de répit, presque de façon précipitée, jusqu’à la faire exploser. Son quotidien ne lui convient plus, il n’est plus possible pour elle de s’en contenter. Alors sur un coup de tête elle décide de prendre un ticket de bus pour nulle part. Les kilomètres de bitume lui permettront de remettre sa vie sur les rails, d’y réfléchir et de prendre les bonnes décisions, ou pas. Bon, j’ai trouvé dommage qu’elle ne descende pas plus souvent du bus pour visiter les villes dans lesquelles elle passe. À force de la voir rester assise dans son bus, je me suis un peu ennuyée de ses pensées au bout d’un moment. Heureusement Andrew arrive ! À partir de là l’histoire gagne en relief. Il est impertinent et intrépide, drôle et touchant. Ils vont se tenir compagnie autour d’une étrange amitié. Chacun a ses raisons de prendre le bus pour traverser le pays en plusieurs jours, plutôt que de prendre l’avion. Ils vont se soutenir et se confier. Chacun va devenir en quelque sorte la thérapie de l’autre. Et puis la réalité les rattrape, ils vont devoir prendre des décisions.

Voyage : Etats-unis.
Mode de transport : Le bus.
Raisons : Des amitiés de toute une vie balayées en un paragraphe.

 

Et d’autres encore (où il est question de voyage au-delà de la définition du road-trip) : April & June de Coline Green, Beautiful de Christina Lauren, Calendar girl d’Audrey Carlan, Courir vers toi de Rachel Gibson, Dangerous perfection d’Abbi Glines, Descendant de Birdy Li, Entre ciel et mer... de Karina Halle, La liberté de t’aimer d’Amélie C. Astier et Mary Matthews, L’infini + un d’Amy Harmon, Le premier jour du reste de ma vie de Virginie Grimaldi, Partir (un jour) de Katy Colins, Playboy pilot de Vi Keeland et Penelope Ward, Mange, prie, aime d’Elizabeth Gilbert, On the road with you d’Anne Cantore, Sens unique de Lauren Barnholdt, Rien que nous de Kristin Halbrook, Road trip d’Ena Fitzbel, Tu es mon horizon de Caro M. Leene, Veux-tu m’épouser... 100 fois de Holly Martin, Wilder de Rebecca Yarros...

Romance historique

Alors qu’il faut ratisser large pour trouver des roads-trips dans la romance contemporaine, il y en a pléthore dans la romance historique, notamment dans les histoires de highlanders qui parcourent les landes avec leur belle kidnappée sur l’épaule. La plupart du temps il ne s’agit que d’une partie du roman, mais c’est une partie décisive qui donne l’occasion aux personnages de développer une complicité.

 

La splendeur de l’honneur
Julie Garwood
J’ai lu
22/01/2014

Sous le règne de Guillaume II, l’Angleterre est déchirée par les guerres perpétuelles que se livrent ses barons. Après une enfance recluse et solitaire, Lady Madelyne est désormais à la merci des caprices de son cruel demifrère, le baron de Louddon. Jusqu’au jour où le terrible Duncan de Wexton, le Loup, attaque sa forteresse, la brûle et emporte avec lui Madelyne en guise de trophée. Mais, dès l’instant où ils posent les yeux l’un sur l’autre, c’est une autre conquête qui commence. Bien plus tendre mais infiniment plus acharnée.

Mon avis : Une romance historique à base de barons, de vassaux, de serfs, de vengeance et de guerre. Tout commence par une vengeance qui se veut juste, celle des Wexton contre les Loudon : oeil pour oeil, soeur pour soeur. En effet, le baron de Loudon (le mal en personne) (l’oreille du roi) a profondément blessé la soeur des Wexton. Résultat, le roman commence sur l’intervention de Duncan, le puissant baron Wexton, dit le Loup, qui se présente seul et sans arme dans la forteresse de son ennemi juré. Loin d’être naïf, il fait preuve d’une incroyable ingéniosité. Je ne fais que citer le résumé quand je dis qu’il retourne chez lui, non sans avoir brûlé le château et emporté avec lui Madelyne, la soeur de Loudon, en guise de trophée. Un trophée bien bancal selon Madelyne... J’ai adoré cette histoire, je suis tombée sous le charme de l’innocence de Madelyne. Magnifique comme sa mère, elle est d’une sincérité à toute épreuve, timide et gentille. Elle m’a touchée avec ses réactions pleines d’empathie. Elle m’a fait rire dans ses maladresses. Elle m’a fait de la peine avec ses craintes. C’est sans conteste mon roman préféré de l’auteur !

Voyage : Angleterre, d’un château à l’autre.
Mode de transport : Le cheval.
Raisons : Kidnaping pour régler une dette.

 

L’épouse du MacKinnon
Tanya Anne Crosby
Oliver-Heber Books
27/01/2018
Les demoiselles des Highlands, Tome 1

Descendant des puissants fils de MacAlpin, Iain MacKinnon refuse de se soumettre à l’Angleterre. Pourtant, quand son jeune fils est fait prisonnier, le fier chef de clan écossais est prêt à tout pour retrouver son enfant. Rendant la pareille à son ennemi, il enlève sa fille, prévoyant de faire un pacte avec le diable. La fille de FitzSimon a passé toute sa vie dans l’ombre de celui qu’elle appelle « père », mais elle n’aurait jamais pu concevoir que ce dernier repousserait son unique fille. Même si Page en veut à son ravisseur d’avoir rompu l’entente passée avec son père, elle soupçonne la vérité… Les ombres abritent bien des secrets. À présent, seul l’amour de son réticent protecteur pourra sauver l’épouse du MacKinnon.

Mon avis : Oeil pour oeil, enfant pour enfant... Une règle tacite chez les Highlanders. Le kidnapping devient une sorte de monnaie d’échange qui permet de sceller des pactes, des ententes. Iain MacKinnon va tenter d’appliquer ce stratagème pour récupérer son fils, Malcolm, aux mains du clan FitzSimon. Ainsi, il va kidnapper Page et tombe des nues quand il apprend qu’elle n’a pas la valeur de son fils, et pire encore. Que d’émotions et de rebondissements dans cette histoire passionnante. Plus d’une fois j’ai été surprise de la tournure des événements.

Voyage : Ecosse, d’un château à l’autre.
Mode de transport : Le cheval.
Raisons : Kidnapping pour monnaie d’échange.

 

La belle de Findley
Suzan Tisdale
Montlake Romance
9/10/2018)
Le Clan MacDougall, tome 2

Après avoir combattu les Anglais, Findley McKenna retourne auprès de Maggy Boyle, la jeune veuve qui a conquis son coeur, pour lui proposer de l’accueillir au sein de son clan. Mais lorsqu’il parvient au campement, celui-ci est complètement dévasté et Maggy est introuvable… Une seule piste : un bout de tartan ensanglanté. Armé de son courage, le Highlander jure de retrouver Maggy et ses fils, quoi qu’il lui en coûte.

Mon avis : J’avais adoré le premier tome de la série. Il en a été de même pour ce deuxième tome. La force de cette série est sans conteste son originalité. L’auteur a su faire preuve de créativité, avec des intrigues imprévisibles et novatrices. Tout d’abord avec des personnages anguleux. Loin, très loin des carcans plutôt lisses du genre : Findley, un héros sans titre, sans fortune, sans lignée qui n’a pour lui que l’estime que les gens lui portent ; et Maggy, une héroïne veuve, mère d’une famille nombreuse qui traîne après elle des secrets douteux. Face à eux un méchant, vraiment méchant, à la limite de la démence et de la perversion qui n’hésite pas à s’en prendre aux femmes, aux personnes âgées et aux enfants. C’est d’ailleurs tout un village qu’il va décimer en guise de demande en mariage à Maggy. Il leur fallait une intrigue à la hauteur et l’auteur ne leur fait pas défaut avec un road-trip où les héros ne manquent pas de temps pour s’étriper, mais aussi développer une complicité douce et profonde. Ensemble, ils vont s’associer pour faire face au Buchanan (le méchant plus que méchant) et récupérer l’un des petits de Maggy ! Leur route sera longue et minutieusement semée d’embûches, attendues et inattendues, et cela jusque dans les toutes dernières pages !

Voyage : Ecosse.
Mode de transport : A pied et à cheval.
Raisons : Récupérer un otage.

 

La quête
Diane B. Rylia
MxM Bookmark
28/10/2016
Chevalier noir, tome 1

Dans la vie de Ciarán, le sorcier, il n’y a eu qu’un homme, un chevalier, dont il ne connaît pas même le nom mais à qui il a pris non seulement une nuit de plaisir mais quelque chose de bien plus précieux. Il pensait ne jamais le revoir, mais, même après dix ans, il n’a pu oublier son visage. Quelle n’est pas sa surprise quand il découvre que le mercenaire que le Roi veut qu’il accompagne pour pourfendre le dragon n’est autre que cet homme. Un homme qui semble avoir tout oublié de lui, un homme violent et brutal mais aussi terriblement attirant. Sur les routes, forcés de rester ensemble, nos deux héros ne tardent pas à ranimer un feu bien plus brûlant que celui du dragon.

Mon avis : De la fantaisie, une romance M/M et surtout une histoire de château, de roi, de reine, de princesse... Une princesse convoitée par un dragon, qui menace de tout faire disparaître si on n’accède pas à sa demande. Le dragon doit mourir, évidemment. Pour cela, le roi fait appel à un mercenaire : Schwarz, un chevalier rejeté par son ordre, qu’il fera accompagner de son sorcier : Ciarán ! Ils vont devoir collaborer, c’est un fait, toutefois, pour mener leur mission, ils vont se suivre, coopérer, sans développer une complicité transcendante... enfin, il faut dire que nos deux héros se sont déjà rencontrés, l’un ne s’en souvient pas, l’autre se garde bien de lui rappeler... des mauvais souvenirs !
J’ai avancé dans ma lecture avec beaucoup d’impatience, pour connaître l’issue de la rencontre avec le dragon, évidemment, mais aussi et surtout pour savoir quand, comment, pourquoi le status quo entre nos héros allait voler en éclats !

Voyage : Dans la campagne du château.
Mode de transport : A pied et à cheval.
Raisons : Neutraliser le dragon !

 

Le bonheur ne se trouve pas au sommet de la montagne, mais dans la façon de la gravir
Confucius.

Évidemment, dans un road-trip, ce n’est pas la route qui est prise, ou la destination à atteindre qui importent, d’autant que la plupart du temps le héros revient finalement sur ses pas. C’est le chemin initiatique parcouru émotionnellement. C’est le fait de prendre le temps, c’est l’occasion de se recentrer et de se lancer dans une introspection. Le personnage est confronté à ceux qu’il rencontre, et surtout à luimême. Il va grandir et mûrir sous le regard privilégié du lecteur, qui lui aussi prend quelques leçons de vie au passage.

D’ailleurs pour impliquer davantage les lecteurs, on voit de plus en plus fleurir sur internet les parcours des roads-trips de personnages de fiction pour qu’on puisse suivre leurs pas et concrétiser leurs voyages. Richard Kreitner, Steven Melendez et Atlas Obscura ont proposé une cartographie pour suivre les plus grands road-trips de la littérature américaine. Pour découvrir leur travail, je vous invite à suivre ce lien : http://www.slate.fr/story/105153/carte-road-trips-litterairesamericains

Une initiative similaire a été proposée par l’auteur Samantha Young autour des lieux emblématiques de sa saga Dublin Street lors de la #RARE2016. Aurélie, la bloggeuse du site The lovely teacher addictions a eu l’occasion d’y participer et d’en faire un compte rendu (passionnant) sur son blog, pour le découvrir, cliquez sur ce lien : http://thelovelyteacheraddictions.blogspot.com/2016/07/retour-sur-la-rencontre-avec-samantha.html


Bib


Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Roman_picaresque
https://fr.wikipedia.org/wiki/Roman_d%27apprentissage
https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9cit_de_voyage
http://www.e-litterature.net/publier2/spip/spip.php?page=article5&id_article=648
http://www.cafe.umontreal.ca/genres/n-voyage.html
http://etudiant.lefigaro.fr/article/pour-voyager-les-jeunes-privilegient-le-road-trip_11761d7a-f773-11e7-adbe-e5630109b1d6/
https://www.globe-trotting.com/single-post/Tourisme-International-2018
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sch%C3%A9ma_narratif
http://rocknfool.net/2015/07/22/realiser-un-road-trip-comme-les-heros-de-la-litterature-americaine-voici-les-guides/
http://thelovelyteacheraddictions.blogspot.com/2016/07/retour-sur-la-rencontre-avec-samantha.html

 


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