Le site francophone dédié au roman féminin

Gabrielle de Rouvroy de Saint Simon - Scandaleuse

Les Romantiques - 12/10/2018

Duchesse de Brissac (1788 - 1812)

Année du scandale : 1668.
Epoque : règne de Louis XIV.
Objet du scandale : demi-soeur du célèbre mémorialiste Saint Simon, et épouse séparée de son mari, le duc de Brissac, qui préférait les hommes, la jeune duchesse de Brissac va entamer une vie fort libre, aidée par de généreux amants qui récompenseront financièrement ses bontés.

 

Gabrielle Louise Marguerite de Rouvroy de Saint Simon est la demisoeur du mémorialiste Louis de Saint Simon, deuxième duc de Saint Simon. Elle est issue du premier mariage de leur père, Claude de Rouvroy de Saint Simon, premier duc de Saint Simon (1607-1693) et de Diane Henriette de Budos marquise de Portes (1629-1670). De ce premier mariage sont nés trois enfants : Gabrielle Louise (née en 1646), Louis (né en 1650, mort un an plus tard) et Marie Madeleine (née en 1659 et morte en 1665). A son baptême, Gabrielle a comme parrain le Grand Condé, Louis de Bourbon Condé, et sa marraine est Charlotte Marguerite de Montmorency, la mère de ce dernier.

Ses parents vont chercher un bon parti pour leur fille aînée : comme elle est fille de duc, il lui faut un duc comme époux, de préférence du même âge qu’elle. Ils vont trouver la perle rare en la personne du frère de la dernière maréchale de Villeroy, Marie Marguerite de Cossé. Henri Albert de Cossé Brissac a un an de plus que Gabrielle, et il est devenu le quatrième duc de Brissac au décès de son père, Louis de Cossé Brissac, le 26 février 1661.

Il cherche lui aussi une épouse, si possible ayant une belle dot. Et c’est le cas de Gabrielle : son père lui accorde une dot e 600 000 livres. Il faut dire qu’il a habilement gravi les échelons grâce à Louis XIII, dont il était l’un des favoris : il a d’abord été son page, avant d’être nommé Premier Ecuyer de France en 1627, et d’obtenir en 1628 le poste de Grand Louvetier de France et premier Gentilhomme de la Chambre du roi. En 1635 il a reçu le titre de duc de Saint Simon, après avoir exercé la charge de gouverneur de Blaye.

Dans ses mémoires, Saint Simon racontera comment son père est devenu indispensable à Louis XIII, passionné de chasse : « Le roi était passionné pour la chasse, qui était sans meute et sans cette abondance de chiens, de piqueurs, de relais, de commodités, que le roi son fils y a apportés, et surtout sans routes dans les forêts. Mon père, qui remarqua l’impatience du roi à relayer, imagina de lui tourner le cheval qu’il lui présentait, la tête à la croupe de celui qu’il quittait.

Par ce moyen, le roi, qui était dispos, sautait de l’un sur l’autre sans mettre pied à terre, et cela était fait en un moment. Cela lui plut, il demanda toujours ce même page à son relais ; il s’en informa, et peu à peu il le prit en affection. Baradas, premier écuyer, s’étant rendu insupportable au roi par ses hauteurs et ses humeurs arrogantes avec lui, il le chassa, et donna sa charge à mon père. Il eut après celle de premier gentilhomme de la chambre du roi à la mort de Blainville...

En 1644, Claude de Saint Simon a pris pour épouse une riche héritière de quinze ans, la fille née posthume d’un vice-amiral, Antoine Hercule de Budos, marquis de Portes, à Saint Maximin dans l’Oise le 26 septembre (les fiançailles avaient été célébrées au Palais Royal le 7 septembre 1644 en présence du jeune Louis XIV). Après avoir connu la faveur du roi, il entre en disgrâce et se retire dans son gouvernement de Blaye. Il revient à la cour à la mort de Louis XIII et soutient Mazarin pendant la Fronde. Par l’établissement de sa fille, il espère bien retrouver un peu de l’éclat de sa gloire passée.

Le 17 avril 1663, le roi Louis XIV signe au Louvre le contrat de mariage de Gabrielle de Saint Simon et d’Henri Albert de Cossé Brissac. La duchesse de Saint Simon prête à sa fille l’une de ses dames de compagnie, Marie Françoise Evrard de Saint Just, veuve du comte de Jussac. Ce dernier était un ami de Marie de Rabutin, la marquise de Sévigné, et c’est par le biais de sa dame de compagnie que la duchesse de Brissac deviendra, par la suite, une amie de la célèbre épistolière.

Tout de suite après le mariage le jeune couple part pour ses terres de Brissac, dans le Maine et Loire, où le nouvel époux présente sa femme à sa famille. Le château de Brissac est en effet habité par Marie de Cossé Brissac, Maréchale de Meilleraye, tante paternelle du jeune époux. Lors de ce séjour Gabrielle est à l’origine de l’affaire du « bonnet de Brissac », que Saint Simon rapportera dans ses Mémoires. La principale distraction de ces dames est de se promener dans la grande galerie du château, où sont exposés les portraits d’ancêtres des Brissac. La maréchale de Meilleraye ne manque pas de détailler la vie de chacun à la toute jeune duchesse, mais laissons Saint Simon raconter cet évènement :

« Lors d’un séjour à Brissac avec la Maréchale de Meilleraye, tante paternelle de son mari, extrêmement glorieuse de sa maison, cette dernière promenait ma soeur Gabrielle dans une galerie où les trois maréchaux de Brissac étaient peints avec le célèbre comte de Brissac, l’aîné des premiers des trois. La maréchale adorait ces grands hommes, les saluait et leur faisait faire la révérence par sa nièce, ma soeur Gabrielle, cette dernière était jeune et plaisante avec de l’esprit et se voulut divertir au milieu de l’ennui qu’elle éprouvait à Brissac et dit à la maréchale de Meilleraye « ma tante, mais voyez-vous cette bonne tête ? Il a l’air de l’un de ces princes d’Italie et je pense que si vous cherchez bien, il se trouverait qu’il l’a été ». « Mais que vous avez du goût et de l’esprit ma nièce, je pense en vérité que vous
avez raison ». La maréchale regarde le portrait, l’examine, et tout à coup déclare ce bonhomme un ancien prince d’Italie et elle apporte sa découverte à son neveu, le mari de Gabrielle, qui ne fait qu’en rire. Peu de jours après, elle trouva inutile d’être descendu d’un ancien prince d’Italie si rien ne rappelait le souvenir. Elle imagina le
bonnet des princes d’Allemagne avec quelques petites différences et envoie chercher un peintre à Angers en catimini qui met aussitôt ce bonnet en dessin sur les armes des carrosses des Brissac. »

Après le séjour à Brissac, les jeunes époux remontent à Paris où les attendent la cour et ses plaisirs. En 1663, la duchesse de Brissac figure aux côtés de Mlle de La Vallière dans le fameux « ballet des Arts » donné par Louis XIV. Une autre figurante, Mlle de Sévigné, fille de la marquise de Sévigné, fait alors fureur à la cour, où sa beauté provoque des envies (on parle d’elle comme d’une rivale potentielle de La Vallière). La duchesse de Brissac se pose en concurrente menaçante, et Mme de Sévigné lui gardera plus tard dans ses écrits une petite rancune, pour avoir tenté d’éclipser un temps la réputation de beauté de sa fille (« la plus jolie fille de France » selon Bussy Rabutin).

Le 19 juillet 1663, avec l’argent de son épouse, le duc de Brissac achète le marquisat de Thouarcé aux héritiers de Charles du Bellay, mort accablé de dettes. Ce que Gabrielle ne soupçonne pas (et son père le duc de Saint Simon non plus), c’est que le jeune duc de Brissac est déjà criblé de dettes, qui se montent à plus de deux millions. La somme est conséquente, de plus il aime le jeu et le grand train. Il est également athée et ne s’en cache pas, et atteint du mal du siècle : le libertinage. Après un an de mariage, la mésentente s’installe dans le couple, alimentée par les jésuites (qui n’aiment pas ce duc athée et se mêlent des affaires du ménage) : l’un des confesseurs de Gabrielle se met en tête d’accuser le jeune duc d’avoir voulu empoisonner sa femme. Sur ce bruit se forment les soupçons, les défiances et les jalousies.

Exaspérée par la dilapidation de sa dot, et le peu d’argent dont dispose son époux (en 1664 la terre de Brissac ne rapporte que 7 000 livres de rente, somme bien insuffisante pour un jeune couple dépensier, désireux de mener un certain train de vie à la cour du roi), Gabrielle s’adresse à son père qui lui conseille la séparation de corps et de biens, après seulement trois ans de mariage.

Le 4 août 1666 elle est prononcée. Les deux époux se quittent par consentement mutuel. Saint Simon expliquera la fin du mariage de sa soeur par le fait que le duc de Brissac était atteint du goût italien (c’est-à-dire qu’il préférait les hommes). De fait, la jeune duchesse de Brissac ne fut jamais enceinte au cours de son mariage. Saint Simon tracera de ce beau-frère un portrait au vitriol, d’autant qu’il entre en procès contre lui afin de récupérer l’argent de la dot de sa demi-soeur (qui, en mourant, a fait de lui son unique héritier) :
« M. de Brissac savait beaucoup, et avait infiniment d’esprit et du plus agréable, avec une figure de plat apothicaire, grosset, basset, et fort enluminé. C’était de ces hommes nés pour faire mépriser l’esprit, et pour être le fléau de leur maison. Une vie obscure, honteuse, de la dernière et de la plus vilaine débauche, à quoi il se ruina radicalement à n’avoir pas de pain longtemps avant de mourir, sans table, sans équipage, sans rien jamais qui eût paru, sans cour, sans guerre, et sans avoir jamais vu homme ni femme qu’on pût nommer. »

Séparée de son mari, la duchesse de Brissac (âgée de vingt ans) va mener à Paris une vie fort libre. Saint Simon la décrira dans ses Mémoires comme « parfaitement belle et sage », mais comme il n’a que neuf ans à la mort de cette demi-soeur, on est en droit de se demander s’il n’est pas un peu partial. Elle fréquente souvent le château de la Ferté Vidame, où réside son père, et porte sur les fonts baptismaux plusieurs enfants des intendants du duc, dont Claude Bouchart le 28 avril 1668.

Mais lorsqu’elle est à Paris, la marquise de Sévigné, avec qui elle dîne en compagnie du duc de la Rochefoucauld chez l’évêque du Mans tous les vendredis, ne manque pas de relater ses aventures amoureuses. D’ailleurs dans ses correspondances elle ne la ménage pas, la trouvant tour à tour belle, minaudière et pédante.

Dès 1668 on lui prête une aventure avec le séduisant Armand de Gramont, comte de Guiche : « Mme de Brissac voit très facilement le comte de Guiche chez elle ; il n’y a point d’autre façon ; je ne l’ai jamais vu (le comte de Guiche) avec sa Chimène ils sont tellement sophistiqués tous deux qu’on ne croit rien de grossier à leur amour. »

Quant aux chansonniers, ils soulignent qu’elle est en même temps la maîtresse de Gramont et celle de François de Harlay, archevêque de Rouen, connu pour son succès auprès de ses ouailles féminines :
La pauvre Brissac meurt d’amour
pour un amant qui nuit et jour
n’a pas de quoi la satisfaire
lère, lalère, lenlère
Ma belle Brissac si l’amour
de Guiche faisait un Saucourt
ce serait mieux votre affaire
lère, lalère, lenlère
Le pauvre comte de Guiche
trousse ses quilles et son sac
il faudra bien qu’il déniche
de chez la nymphe Brissac
il a gâté son affaire
pour n’avoir jamais su faire
ce que fait, ce que défend
l’archevêque de Rouen

Gramont avait la réputation d’être un amant fort paresseux. Ses amants subviennent purement et simplement aux besoins financiers de Gabrielle. En 1669, elle devient la maîtresse de l’ambassadeur anglais à Paris, Ralph Montagu, futur premier duc de Montagu, qui poursuit en même temps de ses assiduités la très riche et belle veuve Elizabeth Wriothesley. Il abandonnera d’ailleurs vite Gabrielle pour épouser cette dernière.

En 1670 elle entame une intrigue avec le très beau Charles Paris d’Orléans, duc de Longueville (fils naturel de la duchesse de Longueville) et coqueluche de ses dames. Mme de la Fayette, une autre de ses amies, lui laisse le bénéfice du doute, mais Mme de Sévigné écrira le 13 janvier 1672 : « Mme de Brissac a une très bonne provision pour son hiver, c’est à dire M. de Longueville et le comte de Guiche, mais en tout bien et en tout honneur, ce n’est seulement que pour le plaisir d’être adorée. »

Le peintre Mignard va réaliser son portrait, portant le flambeau de l’amour après l’avoir désarmé. Elle est alors au sommet de sa beauté, mais plusieurs lui reprochent d’être coquette et maniérée. En février 1672, à la mort de Marie Anne Martinozzi, princesse de Conti, elle se ridiculise en affectant une peine outrée : « Mme de Brissac avait pris le parti de crier les hauts cris, et de se jeter par la place. Il fallut la chasser parce qu’on ne savait plus ce qu’on faisait. Cela n’a pas réussi. Qui prouve trop ne prouve rien, dit je ne sais qui. » (Lettre de Mme de Sévigné du 05 février 1672.) La disparition de sa mère, Diane de Budos, deux ans plus tôt (morte de la petite vérole à quarante-et-un ans) ne l’avait pas autant affectée.

En juin 1672, le beau duc de Longueville est tué à l’âge de vingt-trois ans à Tolhuys, lors de la guerre contre les Pays-Bas. Gabrielle est dévastée par cette nouvelle. Les chansonniers s’en donnent à coeur joie :
Or écoutez, petits et grands
de Brissac l’étrange aventure
elle avait choisi quatre amants
pour fournir à sa nourriture
mais par un malheur peu commun
les quatre n’en valent pas un
pour contenter cette beauté
l’ambassadeur (milord de Montaigu) a l’air trop fade
l’archevêque (François de Harlay de Champvallon archevêque de Paris) peu de santé
et le visage trop malade
Guiche (fils du duc de Gramont) ne fait que patrouiller
Longueville (mort lors du passage du Rhin) que farfouiller

Le 12 octobre 1672 son père (âgé de soixante-cinq ans) se remarie avec une jeune femme de trente-deux ans, Charlotte de l’Aubespine, à l’hôtel Lamoignon dans le but avoué de produire un héritier mâle. Ce dernier arrive le 16 janvier 1675 à l’hôtel Selvois, où loge le couple Saint Simon, il s’agit de Louis, le futur mémorialiste.

Lors de la naissance de ce demi-frère, Gabrielle ignore qu’elle n’a plus que neuf ans à vivre. En 1673, la mort accidentelle du comte de Guiche lors de la guerre dans le Palatinat la dévaste : elle finit par fréquenter assidument l’hôtel de Conti et devient la maîtresse d’un président du Parlement de Bordeaux, qui la soutient financièrement :
« Je vous dirai que Mme de Brissac est toujours à l’hôtel de Conti, environnée de peu d’amants, et d’amants peu propres à faire du bruit, de sorte qu’elle n’a pas grand besoin du manteau de Sainte Ursule. Le premier président de Bordeaux est amoureux d’elle comme un fou ; il est vrai que ce n’est pas d’ailleurs une tête bien timbrée. Monsieur le premier et ses enfants, sont aussi fort assidus auprès d’elle ; M de Montaigu ne l’a, je crois, point vue de ce voyage ci de peur de déplaire à Mme de Northumberland qui part aujourd’hui, Montaigu l’a devancée de deux jours, tout cela ne laisse pas douter qu’il ne l’épouse. Mme de Brissac joue toujours la désolée et affecte une très grande négligence. » (Lettre de Mme de Sévigné du 26 mai 1673.)

En 1673 Primo Visconti, l’ambassadeur de Rome à Paris, la décrit ainsi : « la duchesse de Brissac est fort belle femme ; elle fut délaissée par son mari par des motifs assez frivoles. »

A partir de 1676 la santé de Gabrielle se dégrade, et elle va souvent aux eaux de Vichy, en compagnie de la marquise de Sévigné : « Mme de Brissac avait
aujourd’hui la colique : elle était au lit, belle et coiffée à coiffer tout le monde. Je voudrais que vous eussiez vu l’usage qu’elle faisait de ses douleurs et de ses yeux, et des cris et des bras, et des mains qui trainaient sur sa couverture ; et les situations et la compassion qu’elle voulait qu’on en eût. Chamarrée de tendresse et d’admiration, je regardais cette pièce et je la trouvais si belle que mon attention a dû paraître un saisissement dont je crois qu’on me saura fort bon gré. » (Lettre de Mme de Sévigné du 19 mai 1676.)

Mme de Sévigné compare la duchesse de Brissac à « un chef d’oeuvre des cieux ». (Lettre de Mme de Sévigné du 24 mai 1676.) Mais elle se moque aussi d’elle et de « ses coliques suivies de convalescences pleines de langueur qui lui permettent de recevoir ses visiteurs au lit, s’appliquant à séduire, embrasant même un pauvre Célestin : «Vous avez tiré de bien près ce bon père ; vous aviez peur de le manquer» persifle la marquise. Elle amplifie les ragots qui suivent la duchesse de Brissac, notamment au sujet d’un certain abbé Bayard qui habite Langlard, près de Vichy, et se sent obligé de l’inviter chez lui et de « la tourmenter jusque dans son lit ».

En dépit des moqueries, il semble bien que la santé de la duchesse de Brissac se soit rapidement dégradée : elle est affectée par un début d’incontinence urinaire (est-ce la conséquence d’une maladie vénérienne mal soignée ?) les chansonniers qui apprennent ces détails intimes ne manquent pas de se déchaîner à nouveau en 1680 :
La Brissac avec son air doux
n’est pas si réservée
le beau marquis d’Harcourt la fout
et ne craint point l’ondée
si le galant est indigent,
la dame est prévoyante
et Bechameil paye comptant
les cornes qu’il lui plante

Les amants du moment sont le marquis Henri d’Harcourt (colonel du régiment de Picardie) (1654-1718) et Louis Bechameil de Nointel, secrétaire du conseil du roi (qui règle ses dépenses). Pendant cette année 1680 son mari, le duc de Brissac, fait parler de lui : criblé de dettes, ses biens sont saisis et il en fait l’abandon à ses créanciers.

Gabrielle fait son testament le 11 juillet 1683, quelques mois avant sa mort, ce qui laisse supposer que sa santé n’était pas des meilleures. Au début de l’année 1684 la duchesse de Brissac est dolente, elle sort moins de chez elle et pourtant attrape la petite vérole, la maladie qui a tué sa mère. Les médecins appelés à son chevet la saignent abondamment, la fièvre la brûle et elle tombe en syncope. Elle meurt de cette maladie le 28 février, elle n’a que trente-sept ans.

Son corps est transporté à l’église Saint Eustache, où se trouve sa tombe : « Icy repose / le corps de très haute et très puissante dame / madame Gabrielle Louise de Saint Symon, / duchesse de Brissac, espouse de très haut et / très puissant seigneur monseigneur Henry / Albert de Cossé, duc de Brissac, pair de / France ; laquelle décéda le dernier jour de / février mil six cent quatre vingt quatre, / dans la trente septiesme année de son âge. / Priez Dieu pour son âme.»

Quant à son époux, il se remariera avec une riche héritière, Elisabeth de Verthamon, en juillet 1684 et la rendra aussi malheureuse que sa précédente épouse. Saint Simon décrira ainsi cette nouvelle duchesse de Brissac : « très laide, très bossue, très riche, de beaucoup d’esprit que son mari traitera mal et laissera sans pain. » Le quatrième duc de Brissac mourra dans sa province, en son château de Brissac qui l’avait vu naître, le 29 décembre 1698 d’une fluxion de poitrine à l’âge de cinquante-trois ans, peu regretté par ses contemporains.

 

Lafouine77

Sources
- Mémoires du duc de Saint Simon
- Correspondance de la marquise de Sévigné


Commentaires

Cet article n'a aucun commentaire, ajoutez le vôtre !

Prénom ou pseudo * :
(Gardez toujours le même pseudo. Les lectrices qui partagent vos goûts pourront ainsi suivre vos commentaires.)
Email :
(Votre email ne sera pas affiché sur le site. Il nous permettra simplement de vous envoyer un petit mot de remerciement.)
Commentaire :
Signature :
 

* : champ obligatoire

Les commentaires sont temporairement désactivés

Les Romantiques sur Twitter  Les Romantiques sur Facebook  Rechercher un livre

 

 

 

 

© Copyright 2012 Les Romantiques
Webdesign Priscilla Saule