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The shop around the corner vs Vous avez un message

Les Romantiques - 23/08/2018

C’est une histoire d’adaptation. Au départ il y a une pièce de théâtre du dramaturge hongrois Miklós László, Parfumerie, créée en 1936, qui a connu un succès international. En 1940 elle est adaptée au cinéma par Ernst Lubitsch sous le titre The shop around the corner, avec dans les rôles principaux Margaret Sullavan et James Stewart.

 

 

 

The shop around the corner

L’histoire
L’un des personnages principaux est bel et bien le magasin de Monsieur Matuschek, situé à Budapest. Alfred Kralik y est entré en tant qu’apprenti, et y travaille depuis neuf ans. Il est devenu l’employé de confiance du patron, qui l’invite même à dîner chez lui pour lui montrer son appréciation. Arrive Mademoiselle Klara Novak, qui recherche désespérément un emploi, dont on comprend qu’ils ne sont pas si faciles à trouver. En faisant preuve de pas mal de culot elle arrive à se faire embaucher, mais ne s’entend guère avec Monsieur Kralik. Pourtant à leur insu, ils s’écrivent depuis des semaines et ne tardent pas à tomber amoureux par correspondance. Qu’arrivera-t-il lorsqu’ils découvriront la vérité ?
  

Mon avis
Quel bonheur de se replonger dans cette comédie d’une autre époque, complètement dénuée de cynisme ou d’amertume. On n’est pas non plus dans le « tout le monde il est beau, tout le monde il est riche et gentil », puisqu’on découvre la vie de petits employés de magasin, avec leurs petits travers : le père de famille prêt à tout pour conserver son emploi, qui tourne les talons dès que le patron demande « un avis tout à fait honnête », par peur de commettre un impair ; le petit coursier qui, dès qu’il est promu vendeur, se sent important et regarde de haut le nouveau petit coursier ; les clientes qui posent des questions idiotes, et à qui il faut quand même répondre poliment. Pas de grands éclats de rire, mais un sourire permanent sur le visage, et une bonne humeur communicative.

La romance entre Klara et Alfred est évidemment d’un autre âge, difficile de croire qu’elle est prête à se fiancer à un homme qu’elle n’a encore jamais rencontré. Mais la scène finale, où elle découvre qu’Alfred est en fait son mystérieux correspondant, est drôle et le charme de James Stewart fonctionne parfaitement, en tout cas en ce qui me concerne. Il n’avait que trente-deux ans lorsqu’il a tourné ce film, c’était donc encore un peu un « jeune premier », et on retrouve toute sa gestuelle, son élocution si caractéristiques, son regard distrait et son humour pince sans rire… j’adore ! C’est l’un de ses meilleurs films, dans une carrière pourtant riche en grands classiques du cinéma.

 

Vous avez un message

Adieu Budapest, bonjour New York à la fin des années 90. Kathleen Kelly (Meg Ryan) est propriétaire d’une librairie pour enfants qu’a fondée sa mère et qui fait partie depuis des années de l’âme du quartier. Son nom : The shop around the corner… Seulement voilà qu’une chaine de librairies, Fox books, ouvre un immense magasin tout près. C’est aussi une affaire de père en fils, et le dernier rejeton en date, Joe Fox (Tom Hanks), est un businessman intraitable, dont le mot d’ordre est : « Rien de personnel, ce sont juste les affaires ». Son objectif : mettre en faillite toutes les petites librairies du quartier. Evidemment Kathleen et Joe ne s’entendent pas très bien, on pourrait s’en douter. Pourtant à leur insu, ils s’écrivent depuis des semaines et ne tardent pas à tomber amoureux par mail. Qu’arrivera-t-il lorsqu’ils découvriront la vérité ?

   

Mon avis
La transposition est très bien faite, puisqu’on découvre beaucoup de nouveaux éléments comme l’internet, les couples « modernes » avec le père et le grand-père de Joe tous deux mariés à des jeunes femmes et qui ont des enfants, d’où la scène très drôle où Joe rencontre Kathleen accompagné de sa « tante » de huit ans et de son « frère » de quatre ans. Cet aspect-là est poussé un peu loin à mon goût pour une comédie romantique, puisque Joe et Kathleen sont également tous deux en couple pendant la plus grande partie de l’histoire.

On a l’inévitable référence à Orgueil et préjugés, et si dans The shop around the corner c’est James Stewart qui attire le plus la sympathie, ici c’est clairement Meg Ryan. Déjà je trouve Tom Hanks absolument pas sexy, mais en plus son personnage est, disons-le, à la limite de l’insupportable, et je ne trouve pas qu’il évolue beaucoup. Alors que Klara est clairement trop méchante avec Alfred, il me semble que Kathleen est bien trop gentille avec Joe. Il y a deux scènes qu’on retrouve presque à l’identique, celle de la rencontre dans un café, et la scène finale où le héros révèle enfin son identité. Et je dois dire qu’elles fonctionnent tout aussi bien dans l’un et l’autre film.

 

En conclusion, deux films suffisamment différents pour qu’on puisse les voir à la suite sans s’ennuyer, et qui se font même écho de façon tout à fait charmante. Mais bon, il y en a un dans lequel il y a James Stewart, quoi… lol


Agnès


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