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Karen Ranney - Auteur à l'honneur

13/07/2018

Auteur publiée depuis vingt-cinq ans, son dernier livre traduit en français, Une délicieuse victoire (The English duke), a paru en mai dernier et le prochain est prévu pour septembre. Il était temps que nous vous présentions un peu plus Karen Ranney.

Fille de militaire, née en 1950 au Nouveau Mexique, elle déménagea soixante-quatre fois pendant son enfance, ce qui lui a permis de vivre des aventures merveilleuses et lui a appris à accepter le changement et les défis. A l’âge de cinq ans, elle décida qu’elle deviendrait écrivaine, et sa première histoire, The maple leaf, fut diffusée par les haut-parleurs de l’école primaire où elle était. Ayant déjà une grande imagination, Karen voulait également être avocate, enseignante et violoniste.

Devenue adulte, elle termina un premier manuscrit et trouva un agent, qui travaillait auparavant comme éditrice pour Kensington. Cet agent lui fit retravailler son manuscrit douze fois avant de le proposer à des maisons d’édition, au point que Karen avoue détester la version finale, Above all others (non traduit). Elle avait terminé un second livre, Tapestry, et commencé un troisième quand elle décrocha un contrat chez Kensington pour ces trois livres, en 1993.

Deux ans plus tard, elle signa avec Avon : « Je me rappelle encore de l’appel d’Avon en 1995. Tapestry venait de sortir et faisait beaucoup de bruit, et en plus il se vendait super bien. Est-ce que ça m’intéressait de devenir un auteur Avon ? J’ignorais tout concernant la romance, j’ai donc répondu : « Oui, je suppose ». Est-ce que j’accepterais d’être payée XXX par livre ? Je suis presque tombée de ma chaise. Ils m’offraient dix fois ce que ma précédente maison d’édition m’avait payée. Ok, où est-ce que je signe ? Je n’ai jamais cherché une autre maison d’édition. »

My wicked fantasy (non traduit) fut publié par Avon en 1998. Pour l’écrire, Karen s’inspira d’une histoire contemporaine qu’elle avait écrite et mise de côté, car elle ne fonctionnait pas bien. Mais comme elle adorait l’intrigue, l’histoire d’une jeune veuve sans le sou qui croise un homme riche soupçonné d’avoir tué sa femme, elle la retravailla pour voir si ça serait mieux en historique : « A ma grande surprise, c’était même mieux que la version contemporaine. »

Karen Ranney est à présent auteur à plein temps, mais ça n’a pas toujours été facile. Elle explique sur son blog que la première fois qu’elle abandonna tout pour l’écriture, elle écrivit Tapestry, quatre autres livres, et dut finalement faire de nombreux petits boulots pour subvenir à ses besoins. « J’ai eu les jobs les plus affreux, depuis l’expédition d’intestins de porc jusqu’à la vente de collants, en passant par la rédaction de publicités pour des traitements contre les champignons chez les poissons rouges. J’ai tout fait. Une nuit j’ai même été opératrice pour une ligne de téléphone rose. » Elle ajoute qu’elle considère tout cela comme des entrainements. La seconde fois elle abandonna un travail ennuyeux en se disant que ça pouvait marcher, mais elle fut vite dépassée par les charges et les crédits. Ce n’est que depuis 2003 qu’elle peut réellement se consacrer exclusivement à l’écriture.

Son secret ? Ecrire, quelles que soient les circonstances. C’est aussi sa façon de gérer ce qui se passe autour d’elle. Elle commence par les personnages, qu’elle étudie et approfondit avant de créer l’histoire autour d’eux. Elle aime les personnages qui ont des défauts, mais ne sont pas des pleurnicheurs. « Les femmes n’attendent pas qu’un homme les secoure, les hommes ne blâment pas les femmes pour tout ce qui arrive de mal dans leur vie. Par contre, mes personnages ont toujours des convictions profondes, et n’agissent pas forcément de façon parfaite. Bref, ils ressemblent à de vraies personnes. »
Elle dit aussi que si elle aime autant écrire, c’est parce que lire l’a beaucoup aidée quand elle était mal, lui permettant de passer quelques heures loin de ses soucis. Et l’évasion est le cadeau le plus puissant qu’un auteur puisse offrir à ses lecteurs. Elle veut à son tour permettre à ses lecteurs de s’échapper de leur monde.

Karen raconte que, même après avoir  écrit près d’une cinquantaine d’histoires, au moment d’envoyer son manuscrit elle a toujours un moment de doute où elle se demande si elle en a fait assez. De même, elle avoue qu’à chaque livre il y a un moment où elle se retrouve face à un mur, à se dire qu’elle ne vaut rien et que tout le monde est meilleur qu’elle. Elle sait que ça ne dure pas longtemps, et elle conseille de ne pas comparer sa carrière à celle des autres. « Je partage ça avec vous – et avec tous les écrivains qui pourraient le lire – pour vous faire savoir que c’est ok d’avoir des doutes et d’en être malheureux. Le seul moyen de les combattre, c’est d’écrire un mot après l’autre. Le truc dans la vie, je pense, ce n’est pas d’éviter de tomber. C’est de comprendre comment se relever. »

Lorsqu’on l’interroge sur les scènes d’amour dans ses livres, Karen dit que, d’après elle, autant il est facile d’écrire une scène de sexe, autant écrire une scène d’amour est difficile. Il faut que ça corresponde à l’histoire et aux personnages, car c’est le meilleur moyen de révéler leurs vulnérabilités. « Je pense que la véritable nature des gens se voit à ce moment-là, ainsi que leur attention envers l’autre. J’essaie toujours de faire en sorte que mes personnages tombent amoureux avant de consommer cet amour. Il me semble que les émotions sont plus importantes que l’activité physique. »
Et quand on lui reproche d’utiliser des euphémismes pendant ces scènes, elle se défend en disant qu’elle n’écrit pas de l’érotique, et que passer immédiatement à une scène classée X lui semble desservir les personnages et l’histoire, qui parle de gens qui tombent amoureux, et trouvent quelqu’un à qui faire confiance et à respecter.

Karen Ranney écrit essentiellement des romances historiques, et elle a un intérêt particulier pour l’Ecosse du 19e siècle. « Cent cinquante ans après la dernière bataille contre les anglais, et même si en apparence les écossais étaient de bons sujets britanniques, leur passé n’était pas bien loin. Vous pouviez presque encore entendre les tambours de la liberté. C’est une dualité qui était juste sous la surface. »
Par contre elle n’écrit pas le dialecte, car elle veut que le langage connecte à l’histoire, au lieu de mettre une barrière. De même, elle avoue prendre des libertés avec les moeurs de l’époque, pour les adapter au point de vue moderne des lecteurs. « Par exemple, dans An American in Scotland (La dame de Glengarden), Rose fait beaucoup de choses qui auraient horrifié ses voisins à New York, et scandalisé ses voisins de Caroline du sud. Elle aurait probablement été exclue des deux communautés pour ses vues abolitionnistes. Mais nous, vivant au 21e siècle, nous souhaiterions qu’elle aille encore plus loin pour s’opposer à l’esclavage. »

Il y a quelques années, Karen Ranney s’est lancée dans le paranormal. « Les vampires n’ont jamais été sur ma liste de héros romantiques, parce qu’ils boivent du sang. J’ai découvert au cours de mes recherches que le conte moderne des vampires est basé principalement sur la littérature du 19e siècle. Avant ça, les légendes disaient que les vampires tiraient leur énergie de la force de vie de leurs victimes, pas de leur sang. C’était quelque chose que je pouvais utiliser. De là est née d’abord la nouvelle A dance in the dark en 1998, puis Marcie. » Marcie est d’abord l’héroïne d’une nouvelle intitulée The accidental vampire, mais l’histoire de cette jeune femme devenue vampire ne lui sortait pas de la tête, elle décida donc de reprendre la nouvelle et de la développer. Elle autopublia The fertile vampire en 2014, le premier tome de la série The Montgomery chronicles. Et comme Karen n’aime pas écrire des séries longues, lorsqu’à la fin de cette trilogie un autre personnage lui a fait de l’oeil, elle a lancé la série The furry chronicles, dont l’héroïne est un loup-garou.

Mais Karen Ranney s’est également essayée au roman policier sous le nom Katherine Storm. Pourquoi un pseudo ? Pour que les gens sachent tout de suite qu’ils vont lire une histoire policière, qui ne contiendra peut-être pas de romance. « Je veux avoir le même style de livre, quel que soit le genre que j’écris – plein d’émotion, avec des personnages qui prennent vie pour le lecteur. Utiliser le nom de Katherine Storm était ma décision, pour me démarquer de mes romances historiques. Ces livres sont tellement différents que je ne voulais pas que les fans du genre s’attendent à quelque chose de similaire. » Elle a commencé à écrire la suite de son troisième roman, car elle adore son héroïne, Jennifer, qui refuse de plier devant l’adversité. A noter que ces trois livres ont depuis été réédités sous le nom de Karen Ranney.

Pour ce qui est de sa vie privée, si Karen parle volontiers de ses animaux de compagnie, elle est très discrète quant aux humains. On sait juste qu’elle est (ou a été) mariée et qu’elle a un fils.

 

Sur son blog, Karen liste 10 raisons pour lesquelles vous devriez lire un de ses livres :
1. L’héroïne aura des défauts. Elle ne sera probablement pas frêle comme un oiseau, avec des cheveux blonds, et si parfaite que tout le monde tombe immédiatement amoureux d’elle. Elle devra faire des erreurs dans la vie – parfois de grosses erreurs.
2. Le héros aura des défauts. Cependant il ne haïra pas les femmes parce qu’il a été déçu en amour ou abandonné à la naissance. Il ne s’arrêtera pas au milieu d’une fusillade pour faire l’amour, bien qu’il soit aussi viril que les autres.
3. Le sexe sera une partie intégrante de la relation amoureuse entre le héros et l’héroïne. Franchement, je pense que le sexe est l’un des aspects les plus révélateurs d’un individu. Soyons honnêtes, on est vulnérable quand on est a) nu b) ivre de passion c) fou amoureux.
4. Le héros sera un homme viril. Il y a des chances pour qu’il ne pleure pas dans le livre. Mais il y a des chances pour qu’il ne se frappe pas la poitrine non plus.
5. Les personnages grandiront et évolueront pendant le livre.
6. Les personnages seront toujours sur le devant de la scène, et jamais moins importants que des personnages mineurs. Ils sont trop égoïstes pour ça. Après tout, c’est leur histoire.
7. Le contexte sera composé d’événements fascinants qui sont réellement arrivés dans l’Histoire.
8. S’il y a du sang ce sera essentiellement dans les coulisses, pour ainsi dire.
9. Les personnages tomberont amoureux pendant le livre. Le désir sexuel et l’amour sont des choses différentes. Ils peuvent être attirés immédiatement l’un par l’autre, mais l’amour prend plus de temps.
10. Quand vous aurez fini de lire le livre, vous vous sentirez mieux (ou en tout cas je l’espère ardemment).


Voilà de bonnes raisons de se lancer, pas vrai ?

Rinou

 

Sources :
https://karenranney.com/

https://readtowritestories.com/2016/03/24/an-interview-with-karen-ranney/

http://www.thereadingcafe.com/karen-ranney-the-interview/

http://jacquelinevickauthor.blogspot.com/2011/08/best-selling-authors-karen-ranney-and.html

 

La page de l'auteur http://www.lesromantiques.com/?u=2292/Karen-Ranney

 


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